Chapitre 7: Dîner Avec Le Promis

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Ariella et Frédéric ne tardèrent pas à arriver dans la salle à manger, marchant côte à côte mais dans le silence. Ariella se fit accueillir par sa future belle-maman avec un grand sourire sur les lèvres tandis que Frédéric prenait place autour de la table après avoir lancer une salutation générale. La marquise quitta sa chaise pour enlacer Ariella, lui demandant si elle s'était bien reposée. Souriante elle aussi, Ariella lui répondit par l'affirmative.

_Bonsoir !

Reconnaissant cette voix qu'elle avait entendue quelques heures plus tôt, Ariella tourna sur elle-même pour faire face à lord Julien DeVitto, l'infidèle promis. Gardant néanmoins son sourire, elle prit la peine de le détailler discrètement. Cette fois-ci, les boutons de sa chemise était fermés, ses cheveux étaient coiffés et peigné...bref, il était élégant, comme il se doit en présence d'invités.

_Julien, voici Lady Dambury, ta promise; annonce la marquise de Pompadour.

Lord Julien aussi ne manqua pas de la détailler de la tête aux pieds, faisant ~contre son gré~ rougir Ariella.

_On se rencontre enfin; souffle Julien en s'inclinant pour faire un baise-main à sa fiancée, ne manquant pas de lui caresser la paume au passage.

Enfin ? Comme si tu avais attendu cette rencontre depuis des lustres; peste intérieurement Ariella.

_Les rumeurs ne mentent pas Lady Dambury, vous êtes d'une beauté renversante ; continue-t-il, tenant toujours sa main dans la sienne.

On ne peut plus gêner par le regard qu'il posait sur elle, Ariella lui sourit chaleureusement.

_Elle ne mentent pas sur vous non plus lord DeVitto; répond Ariella qui retira prudemment sa main de la sienne.

Non mais quel prédateur !

_Eh bien, eh bien, on dirait que les futurs mariés s'aiment déjà ; s'émoustille la marquise, accompagnée de la comtesse.

S'aimer ? Aimer ce bougre disrespectueux ? Ariella préféra ne même pas s'attarder dessus, ça risquerait de lui donner la nausée.

Les présentations, salutations et excuses faites aux futurs beaux-parents, ces derniers reprirent leur place, ne laissant debout que les deux tourtereaux. Lord Julien, galant, tira la chaise pour Lady Dambury, avant de lui-même prendre place à ses côtés.

Un bougre gentleman, il ne manquait plus que ça ; se dit intérieurement Ariella.

Les plats furent rapidement servis et Ariella se rappella qu'elle ne pouvait pas se jeter sur cette délicieuse nourriture comme elle le voudrait en croisant le regard de sa mère. Dommage, elle aurait tant voulu goûter à tous ces mets, mais il fallait montrer de la retenue.

Les parents poussèrent les fiancés à discuter, afin qu'ils apprennent à se connaître, obligeant Ariella à parler avec Julien, chose dont elle n'en avait aucune envie.

_Qu'aimez-vous faire Lord Julien ? Demande Ariella après quelques minutes de conversation.

_Monter à cheval et les duels entre autres. Et toi ?

Je ne vous ai pas encore permis de me tutoyer; continua à pester Ariella. D'ailleurs, elle devinait très bien ce que sont ces “entre autres”.

_Li...

Elle était sur le point de répondre “lire” avant de croiser le regard de sa mère. Oh oui bien sûr.

_J'aime coudre, jouer avec les enfants, cuisiner, parler de la pluie et du beau temps autour d'un thé à la camomille, comme toute femme j'imagine ; sourit-elle.

_Ariella est si douée en cuisine; intervient Victoria, la comtesse. Vous devriez y goûter un de ses jours.

_Oh mais nous en serions ravis ; répond la marquise.

En fourrant l'un des mets dans sa bouche tout en essayant de ne pas lever les yeux au ciel, Ariella croisa le regard de Frédéric, insistant. Elle baissa rapidement les yeux. Elle ne savait pas pourquoi son regard la destabilisait tant mais elle avait l'impression qu'il pouvait lire à travers ses yeux.

_Cher Frédéric ; dit Victoria. Je ne vous ai pas entendu depuis le début de ce dîner. Est-ce que vous allez bien ?

Ariella qui se sentait désintéressée par ces conversations, ne répondant que par pure politesse releva la tête de son assiette. Elle aussi elle voudrait savoir.

_Oui je vous remercie; répond seulement Frédéric en forçant un sourire.

Il se remit tranquillement à manger, n'accordant pas plus d'attention à ses conversations frivoles.

_Mon frère n'est pas très loquace. Il est ce qu'on appelle... un rat de bibliothèque. intervient Julien en riant.

Ariella ressentit un sentiment qui s'apparantait à du dégoût. Pourquoi se moquait-il de son frère ? En quoi, était-ce un problème d'aimer la lecture ? C'était certainement mieux que de butiner partout à la recherche d'une quelconque maladie infectieuse. Frédéric, contrairement à Ariella, n'avait pas du tout l'air piqué par la remarque et le rire de son frère.

_Ce n'est pas si mal; répond Gustave, le comte. Les livres regorgent la science, on y apprend beaucoup de choses.

Le marquis appuya les dires du comte, Ariella aussi, silencieusement. Lord Julien fut surpris de l'intervention du comte Dambury mais il se reprit vite:

_Certainement.

Le dîner continua sans encombre, jusqu'à ce que, par moment d'inadvertance, Frédéric fasse tomber l'un de ses couverts. Le bruit attirant l'attention, il s'excusa avant de se baisser pour ramasser le couvert. Ariella n'y prêta pas trop attention, jusqu'à ce qu'elle rencontre son regard quand il se fut relevé et qu'elle vit un sourire au coin de ses lèvres. Zut !

La promise de DeVitto.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant