Chapitre 19: Course à la rupture 2/2

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Saoulée par ces minaudements à n'en pas finir, Ariella n'avait qu'une seule envie, partir. Les aînés les avait laissé seuls afin de discuter entre eux et ils avaient insisté pour qu'ils apprennent à se connaître. Mais à ce que voyait Ariella, Cynthia avait bien l'intention de connaître son fiancé. Et encore... Ces deux jeunes gens avaient l'air de bien s'entendre, rien qu'à voir leur proximité. Julien lui jetait des coups d'œil de temps en temps, un petit sourire en coin, une main s'aventurant soit sur la main de Cynthia, soit sur sa jambe. Qu'espérait-il en faisant ça ? La rendre jalouse ? Pouf, c'est qu'elle n'aurait vraiment rien d'autre à faire. Elle ferma les yeux pour expirer un bon bol d'air frais. Pas que cette proximité entre ces deux personnes vraisemblablement dénuées de respect la dérangeait, non, c'était plutôt autre chose. Les petits regards timides que lançait Lydia à Frédéric. Ce dernier ~bien évidemment~ ne remarquait rien. Penché sur son livre, il ne montrait clairement aucune intention de papoter. Ce qui faisait le plaisir d'une certaine personne, et le contraire chez une autre.

Vraiment fatiguée par ces roucoulements, Ariella décida de s'éclipser.

_Oh mais, vous nous quittez déjà ? Demande Cynthia avec un faux sourire.

_J'aimerai bien rester un peu plus longtemps mais j'ai des choses à faire; répond Ariella avec le même sourire.

_Je vais l'accompagner; dit Frédéric qui semblait n'attendre qu'une occasion pour se désister.

_Mais... pourquoi ? Demande Lydia, étonnée.

Ariella aussi se posait la même question, ainsi que les deux autres.

_Lady Dambury a encore du mal à s'orienter; répond simplement Frédéric. Mesdames.

Une petite courbette plus tard et ils étaient tous les deux dehors. Ils restèrent immobiles derrière la porte pendant quelques secondes.

_Mon sens d'orientation n'est pas si mauvais ; commence Ariella. Et j'aurai très bien pu trouver mon chemin seule.

_Je sais.

A sa réponse, Ariella leva les yeux sur lui. Se pourrait-il qu'il veuille passer du temps avec elle ? Elle se donna une petite tape mentale à cette question. Bien sûr que non, il ne voulait juste pas rester plus longtemps avec les autres. Après tout, il est du genre à aimer la solitude.

_Bon bha... On se retrouve au dîner; dit Ariella avant de lui tourner le dos.

Frédéric ouvrit la bouche pour dire quelque chose avant de se raviser, et de prendre le chemin opposé. Se laissant aller à ses pensées, il se dit que ce qui lui arrivait n'avait rien de bon. N'est-ce pas qu'il commençait à avoir des sentiments pour Lady Dambury ? La fiancée de son frère qui au passage, ne la mérite pas ? Sa future belle-sœur ? Il se passa une main sur le visage en marmonant. Pour la première fois qu'il apprécie une femme, il fallait que ça tombe sur elle. Génial !

Ariella de son côté, avait la même activité cérébrale. Ne pensait-elle pas trop ? Peut-être bien. Mais il y'en a qui ne pensent pas assez. Par leur tête du moins. Loin d'être jalouse de la nouvelle “amie” de son fiancée, elle n'en était tout de même pas indifférente. Julien pouvait bien faire ce qu'il veut, comme l'enfant pourri gâté qu'il est. Méconnu par la notion de pudeur, il devrait au besoin, connaître les règles de bonne conduite. Qu'il drague des femmes en étant fiancé est une chose mais qu'il le fasse devant sa fiancée, c'est autre chose. Et cette Cynthia, elle ne perdait vraiment rien pour attendre. Devrait-elle faire quelque chose contre cette insulte à son encontre ? Ou au contraire, devait-elle les laisser ?

Et puis, peut-être que Cynthia pourra l'aider dans son plan de rupture sans le savoir. Sans avoir l'intention de juger avant de connaître, Ariella avait la certitude que Cynthia n'était pas du genre à penser à son honneur. Peut-être commetttont-ils l'irréparable. Mais encore, il faudrait qu'ils se fassent prendre. Cependant, malgré que cette proximité pourrait lui être bénéfique, elle ne devrait pas laisser passer un tel manque de respect. N'est-elle pas la fille du comte après tout ? De plus, son petit doigt lui disait que Cynthia n'était pas du genre à abandonner. Tant mieux.

_Milady ?

_Bonsoir Sabine, je te cherchai justement. Où vas-tu ?

_A la cuisine. Pourquoi ?

_Parfait ; dit Ariella en lui prenant le bras. Allons-y.

_Vous voulez des petits fours ? Demande Sabine avec un petit sourire.

Ariella ne répondit que par une simple moue.

_Vous savez que la comtesse n'aime pas que vous grignotiez.

_Voyons Sabine, elle n'en saura rien.

_Hum.

_Vous m'avez l'air soucieuse Milady ; dit Sabine une minute plus tard. Que vous arrive-t-il ?

Regardant devant et derrière elle pour s'assurer qu'il n'y avait personne dans les parages, Ariella chuchota à son amie:

_Si mon plan se déroule comme prévu, on rentrera bientôt à la maison.

Bon, le plan était plus de bienvenues circonstances qu'une réelle planification mais tant que la finalité était là même...

La promise de DeVitto.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant