Chapitre 2: Le voyage

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_Il est temps pour vous de quitter ce lit ma chère fille; entend Ariella.

Bon sang, ne pouvait-elle donc pas dormir en paix ? Ça faisait quoi ? Ma quatrième fois qu'on interrompait son sommeil ?

_Aucune envie mère ; grommelle Ariella.

_Rien à cirer de votre envie ma fille; dit la comtesse en arrachant le drap qui recouvrait sa fille de la tête aux pieds.

La soudaine fraîcheur son corps obligea la petite dame à ouvrir les yeux. Ou plutôt, un œil.

_Je croyais que les grandes dames ne devaient pas parler ainsi; sourit Ariella, attendant la réaction de sa mère.

_En public oui, mais là je suis chez moi, alors je parle comme je veux. Et vous, petite écervelée, vous feriez mieux de quitter ce lit. Tout de suite.

_Sinon ? Grommelle Ariella qui avait déjà fermé le seul œil ouvert et qui s'était roulée en boule.

_Sinon...

Victoria laissa sa phrase en suspens et s'empara du seau qu'elle avait demandé avant d'entrer dans la chambre de sa fille, sachant déjà que cette dernière, loin d'être matinale, ferait la difficile; et sans une once d'hésitation, le déversa sur la boule au milieu du lit.

Si elle voulait que sa fille quitte le lit, et bien, elle était servie. Car Ariella sortit du lit en un saut, trempée d'eau glacée, fulminante. Elle pesta contre sa mère qui, elle s'était mise à sourire, de victoire.

Son prénom lui va bien tiens.

_Puisque tu as réussi à quitter le lit ma chérie, la partie la plus difficile, pourquoi ne pas aller prendre ton bain hum ? Dit Victoria, son sourire narquois ne la quittant pas.

_Sale mégère ; siffle Ariella.

C'était l'une des rares fois que la mère et sa fille se tutoyaient. Et en effet, c'était souvent ~tout le temps~ pour se lancer des piques. Mais la fille obéit quand même. Loin de vouloir faire plaisir à sa mère mais elle ne devait tout de même se débarrasser de cette humidité qui lui collait à la peau et lui donnait des frissons.

Satisfaite, la comtesse sortit des appartements de sa fille. Mais juste avant de refermer la porte derrière elle ~après que Sabine soit entrée pour donner un coup de main à sa fille~ elle lança :

_On part dans une heure et demie.

De bonne humeur, la comtesse continua son chemin vers les cuisines, sachant déjà comment énerver sa fille lors du voyage...

~~~

Ariella lâcha pour la troisième fois un “atchoum” depuis qu'elle était montée dans le carrosse. Et pour une énième fois ~à son avis~ depuis ce matin. Le réveil glacée de ce matin avait décidé de ne pas disparaître on dirait.

Lançant des regards fulminants à sa mère, Ariella se promit de lui rendre la pareille une de ces fois. Mais pour l'instant, même sa colère ne parvenait pas à cacher la petite ~grande~ fringale qu'elle avait. Elle n'avait pas déjeuné avant qu'ils ne partent car elle avait apparemment mis trop de temps à s'apprêter, ou comme l'a dit sa mère :  « Si tu avais quitté le lit à temps, tu n'en serais pas là  ». Elle n'avait même pas eu le temps d'engouffrer un bout de pain dans sa bouche, sa mère la tirant déjà pour sortir de la demeure.

Son ventre se mit à gronder alors même qu'elle se faisait cette réflexion. Celle du petit-déjeuner qu'elle avait “raté”. Un petit rire étouffé attira son attention qui était tourné vers le paysage. Victoria. Evidemment, c'était la faute à sa mère, elle l'a certainement fait exprès. Sa mère trouvait qu'elle était une petite peste ? On se demande bien de qui elle le tient.

_Ouais c'est ça. Rira bien qui rira le dernier; râle Ariella.

_Pourquoi donc vous emporter la chère ? Une vraie Lady sait être prête quand il le faut.

Le comte, père et mari, poussa un profond soupir, en sachant déjà que ça ne faisait que commencer. Quand il pense aux heures qu'ils leur reste à faire dans ce carrosse...

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Je suis pas sûre que la dernière phrase dite par Ariella existe déjà à cette époque mais bon...

La promise de DeVitto.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant