Chapitre 20: De petites étincelles

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_Tu mets les mains ici; entend Ariella en passant devant le cheval de son fiancé... qui est le même que celui de Cynthia.

Cette dernière ne pouvait apparemment pas monter à cheval et comme pas hasard, Julien avait décidé de l'apprendre. Lydia et Ariella avait passé la balade à cheval à converser calmement et Frédéric ne s'était pas joint à eux. Ariella ne savait d'ailleurs pas où il était et encore moins ce qu'il faisait. Et d'ailleurs, elle ne semblait pas être la seule à vouloir le savoir. Lydia n'arrêtait pas de promener ses yeux un peu partout, dans l'espoir de le voir. Ariella ne savait pas vraiment quoi penser à son sujet. Elle avait l'air gentille, innocente, différente de sa sœur mais Ariella ne se sentait pas très à l'aise avec elle, comme si quelque chose clochait. Etait-ce parce qu'elle était jalouse ? Peut-être.

_Je vais ramener mon cheval à l'écurie ; dit Lydia. Je fatigue un peu.

_Très bien.

Une fois Lydia en direction des écuries, Lady Dambury s'éloigna des jeunes impertinents. Et c'est là, par surprise, qu'elle croisa la personne avec qui elle aurait préféré faire du cheval.

_Lord Frédéric ; dit-elle. Je croyais que vous ne vouliez pas monter à cheval.

_Lady Dambury; eut-elle pour seule réponse.

Après l'avoir regardé avec plus d'intérêt, elle remarqua qu'il ne s'était pas décidé à se joindre à eux, à elle. Il semblait plutôt aller quelque part. Sur le point de lui demander où il allait, Ariella se ravisa. Cela ne la regardait pas et Lord Frédéric risquait d'ailleurs de voir cela comme une intrusion à sa vie privée.

_Eh bien, je vous laisse; sourit Ariella avant de lui tourner le dos et faire demi-tour.

Mais après seulement quatre pas de sabots, elle entendit Frédéric lui demander:

_Aimez-vous les enfants Lady Dambury ?

Sa question aussi surprenante qu'inattendue l'amena à lui refaire face.

_Pour de vrai je veux dire; ajoute Frédéric en faisant référence à ses paroles lors de son premier dîner ici.

_Bien évidemment. Pourquoi ? Demande Ariella avec curiosité.

_Je... Je vais à l'orphelinat et j'y passerai la journée. Si l'envie vous tente...

Etait-ce elle ou il l'invitait à se joindre à son escapade ? Le cœur de la jeune fiancée se mit à battre de joie et même si en entendant l'hésitation dans sa voix, elle se retracta un peu, elle se dit que personne ne lui avait obligé à l'inviter et que s'il l'avait fait, c'était sûrement parce qu'il le voulait. C'est donc avec un grand sourire ~qu'elle essaya de rapetisser~ qu'Ariella lui répondit :

_J'aimerai beaucoup.

Leurs yeux restèrent connectés durant une minute après sa réponse. Un échange silencieux timide, deux sourires encore plus timides.

_Pourriez-vous m'attendre deux minutes je vous prie ? Que j'aille faire part de mon absence.

Frédéric hocha la tête et Ariella retourna vers le petit groupe. Elle trouva Cynthia, littéralement dans les bras de Julien. Et ça parle d'équitation... Ariella se racla la gorge pour leur faire part de sa présence. Nullement affectée d'une quelconque jalousie à l'égard de ce "couple" clandestin, elle se sentit néanmoins touchée et pas positivement. Ces deux-là avait vraiment du culot.

_Un peu de tenue miss Cynthia.

Et, se rapprochant plus de leur cheval, Ariella ajouta, les yeux plongés dans ceux son dit fiancé :

_Ce comportement est loin d'être digne de votre rang Lord Julien et je vous prierai de vous montrer respectueux envers ma personne.

Les deux coupables ne répondirent rien. En réalité, aucun d'eux ne pensait qu'elle dirait quoi que ce soit, après tout, elle avait l'air si désintéressée. Mais ce qui leur cloua vraiment le bec, c'était son regard, imposant.

_Je vais à l'orphelinat avec lord Frédéric et on risque d'y passer la journée.

_A l'orphelinat ? Demande Julien. Pour quoi y faire ?

_Que peut donc faire un adulte dans un orphelinat ? Dit Ariella. Ne faites pas cette tête mon cher, je suis certaine que vous ne vous ennuirez point. Mais que mon absence ne vous fasse pas oublier que vous êtes fiancé.

Et sur ces paroles, elle leur tourna les sabots.

La promise de DeVitto.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant