Père par erreur, papa par choix?

Une rencontre fortuite

- J'en ai marre ! Ras-le-bol de tout ça Sasha par-ci, Sasha par-là, je quitte cette maudite maison, vous serez pour une fois content de moi, écria-t-elle; laissant couler deux petites larmes.
Elle sorti, courant à toute allure comme un oiseau tout fraîchement libéré de sa cage soi-disant faite d'or.
- Qu'est-ce j'ai fait à Dieu pour avoir mérité une fille pareille se lamenta Kya, quelque chose m'a sûrement échappé quelque part.

Quoiqu'il en soit, Sasha est une fille pas comme les autres, lorsque les filles de son âge rêvent d'avoir le dernier modèle  iPhone, l'insouciante elle, rêve de liberté.

On s'est rencontré pour la première fois sur le pont Faidherbe, elle était sur le point de sauter du bords.
Je me suis approché l'air de marbre, comme si je ne la voyais pas.
- Snif, vous n'allez pas me retenir messieurs ? Posa t-elle, surprise.
-Ah! Tu parles avec moi? Lui demandais je, un peu souriant
-À qui d'autre voulez-vous que je parles ?
-Je sais pas moi, avec toi-même sûrement, me moqua d'elle.
-C'est sûr que vous êtes saint d'esprit? Je sais pas moi y a quelque chose qui cloche chez vous.
- Dis par celle qui veut sauter par dessus bord, soupirant
-Allez vous en, vous me déconcentrez!
-Sautes si tu veux, je te retiendrai pas, d'une voix ferme je la fixa, si tu veux sauter, sautes; fais comme bon te semble, mais sautes avant que je ne partes, au moins quelqu'un sera là à ta toute fin.
-Je me nomme Sasha, j'ai 17 ans et bientôt 18, je vais bientôt être majeure.
-Hum, majeure tu dis
J'étais surpris quand j'ai eu à remarquer qu'elle était sérieuse quand elle insista sur le fait qu'elle sera bientôt majeure.
- vous avez un problème avec mon âge? Dit-elle d'un air menaçant.
Elle était magnifique comme ça, avec ses deux tresses qu'elle laissait lui balayer le visage.
-Je me suis enfuit de chez moi, mon père, décédé il y a deux ans, je vis avec ma mère qui s'est remariée, fille unique je suis et je déteste être cloîtrée à la maison.
Elle était là à parler d'elle, comme si elle tenait son journal intime ou plutôt comme si depuis des années elle ne s'était vraiment pas exprimée à une oreille attentive.
Je regardais souvent ma montre, on était là jusqu'à 21h, il commençait à devenir sombre, les lampadaires commençaient à s'allumer et les insectes, sous ce ciel d'août volaient au tour, je ne prêtait plus attention à ce qu'elle disait mais tout ce que j'étais persuadé c'est que l'histoire à laquelle je suis en train de vous raconter n'est pas mon histoire, c'est son histoire; peut-être notre histoire, pff! Sûrement l'histoire de deux ados qui se sont fortuitement rencontrés....