Et si...?

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Kya se réveilla lentement, les premiers rayons du soleil caressant doucement son visage. Elle ouvrit les yeux et se figea en voyant son mari, Jean, allongé à côté d'elle. Elle l'avait presque attendu toute la nuit, se torturant l'esprit avec des doutes et des pensées jalouses. Elle se demandait où il pouvait être, avec qui il pouvait être, et pourquoi il n'était pas rentré plus tôt.

Elle observa Jean endormi, son visage paisible et détendu dans le sommeil. Elle sentit une pointe de jalousie et de colère monter en elle. Pourquoi ne lui avait-il pas envoyé un message pour la prévenir de son retard? Pourquoi ne l'avait-il pas appelée pour la rassurer? Était-il au boulot ? Vraiment?

Elle se leva doucement, essayant de ne pas le réveiller, et se dirigea vers la fenêtre. Elle regarda dehors, essayant de calmer les tourments qui bouillonnaient en elle. Elle savait qu'elle devait lui parler de ses inquiétudes, mais elle redoutait sa réaction. Et s'il se mettait en colère? Et s'il la traitait de paranoïaque?

Elle se tourna vers Jean, toujours endormi, et sentit une bouffée d'amour mêlée de frustration l'envahir. Elle savait qu'elle devait affronter ses peurs et parler à Jean. Elle savait que leur relation ne pourrait pas survivre si elle laissait ses doutes la consumer de l'intérieur. Mais pour l'instant, elle resta là, à contempler son mari, au visage angélique, endormi, se demandant comment aborder le sujet sans le blesser. Elle se remémora également que Thomas, le mari de sa sœur Rosa, était un ami proche de Jean, ce qui rendrait la conversation encore plus délicate.

Elle se leva, déshabilla et se mit sous la douce...

Elle ouvre la chasse et comme l'eau ruisselant de la chasse, elle se mit à se poser beaucoup de questions sur la fidélité de son mari.

Kya se souvint des nombreuses fois où Jean et Thomaq étaient sortis ensemble et d'aussi lon qu'elle s'en souvenait, ils finissent toujours par déraper et faire des folies.

Elle se rappelait des soirées où ils avaient ri aux éclats, des escapades en ville qui s'étaient prolongées jusqu'au petit matin, et des aventures qu'ils avaient partagées. Elle savait que Thomas avait une influence certaine sur Jean, et elle se demandait si c'était l'une des raisons de son retard.

Elle se sentit envahie par un mélange de jalousie et de tristesse en pensant à toutes ces fois (lors des nombreux nuits où Kya s'était disputée avec son premier mari et a dû passer la nuit chez Rosa) où Jean et Thomas étaient revenus complètement bourrés et étaient devenus complices pour des escapades nocturnes avec des femmes peu recommandables. Elle se demanda si elle avait raison de s'inquiéter ou si elle laissait simplement son imagination lui jouer des tours.

Elle secoua la tête pour chasser ces pensées comme pour enlever l'eau de ses cheveux et se concentra sur les taches ménagères qui l'attendait.
En s'habillant, elle s'est mise en tête qu'elle devait parler à Jean, lui exprimer ses inquiétudes sans le juger ni l'accuser. Elle savait que c'était la seule façon de sauver leur relation, même si cela signifiait affronter la vérité, aussi douloureuse soit-elle.

Au choix de parler à Jean, elle a préféré appeler Rosa, sa sœur pour obtenir des réponses.

Elle composa le numéro et attendit que sa sœur décroche. Mais au lieu d'entendre la voix familière de sa sœur, c'est Thomas qui répondit. Kya hésita un instant, se demandant si elle devait poser directement la question qui la tourmentait. Finalement, elle se lança et lui demanda où il était hier soir et s'il était rentré tôt. Thomas répondit avec un alibi plausible, qu'ils étaient chez un vieil ami qui revenait des États-Unis, mais malgré sa réponse, Kya n'eût pu s'empêcher de douter de la véracité de ses propos, elle n'avait aucune confiance en Thomas, d'ailleurs elle était contre son mariage avec Rosa, puisque Thomas a été le premier amour de Kya, bien-sûr Jean et Rosa ne sont pas au courant. Après c'était sûrement une erreur de jeunesse.

Le son du téléphone qui raccroche la ramena à la réalité.

Elle commença à remettre en question le bonheur de Jean dans leur foyer, se demandant s'il cherchait ailleurs ce qu'il ne trouvait pas avec elle. Les doutes et les soupçons commencèrent à s'installer, et Kya se sentit submergée par une vague d'émotions contradictoires. Elle savait qu'elle devait agir avec prudence, mais la peur et l'incertitude la rongeaient de l'intérieur.

À l'inverse de Kya, Diongue se voit réveiller par la sonnerie stridente de son téléphone. Il tâtonna dans l'obscurité de sa chambre avant de décrocher, la voix endormie.

"«C'est l'inspecteur en chef Gueye»", dit une voix grave à l'autre bout du fil. "Nous avons un nouveau cas. Une infirmière a été retrouvée morte dans la décharge de Mbeubeuss. Nous avons besoin que tu te rendes sur place immédiatement."

L'inspecteur Diongue sentit son cœur s'emballer. Il savait que cette affaire allait être compliquée. Il se leva précipitamment, enfila ses vêtements et se dirigea vers la décharge, l'esprit tourmenté par les implications de cette découverte.

Lorsqu'il arriva sur les lieux, l'inspecteur Diongue fut frappé par l'odeur âcre et nauséabonde qui imprégnait l'air. La décharge s'étendait à perte de vue, avec des montagnes de détritus qui semblaient se mouvoir sous l'effet du vent. Des nuages de mouettes tournoyaient au-dessus, cherchant ce qui pourrait bien être leur prochain repas, s'ajoutant à l'atmosphère chaotique du lieu.

Des SDF, vêtus de haillons et le visage marqué par la dureté de leur vie, fouillaient frénétiquement à la recherche d'objets de valeur parmi les déchets. Certains levaient la tête vers l'inspecteur Diongue avec un mélange de curiosité et de méfiance, avant de retourner à leurs activités.

Au milieu de cet amas de détritus, le corps sans vie de l'infirmière Diop reposait, exposé aux éléments. Les vêtements de la défunte étaient déchirés, et des blessures apparentes marquaient son visage et ses mains. Des corbeaux croassaient bruyamment à proximité, semblant se repaître de la tragédie qui se jouait sous leurs yeux.

L'inspecteur observa le corps avec une expression grave, son regard balayant chaque détail de la scène. Il savait que cette affaire était bien plus complexe et dangereuse que ce qu'il avait imaginé.

Après avoir examiné la scène de crime, l'inspecteur Diongue ordonna à son équipe de sécuriser le périmètre et de recueillir des indices. Il demanda également à ce que le corps de l'infirmière soit transporté à la morgue pour une autopsie approfondie.

L'inspecteur fit appel à ses contacts dans le quartier de la victime pour obtenir des informations sur l'infirmière et ses déplacements récentes. Il interrogea également les SDF qui se trouvaient sur place, espérant obtenir des témoignages utiles.

En parallèle, il dépêcha des agents pour enquêter sur le passé de l'infirmière, ses relations professionnelles et personnelles, ainsi que ses éventuels ennemis. Il savait que pour résoudre cette affaire, il devait comprendre les motivations derrière ce meurtre brutal.

Pendant ce temps, l'inspecteur Diongue commença à reconstituer mentalement les événements qui avaient conduit à la mort de l'infirmière ainsi que les informations qu'elle avait qui pourraient être des motifs et des indices cachés qui pourraient le guider vers le ou les coupables.

Elisabeth : Et si tout ça était lié à Sasha, Ari?

Père par erreur, papa par choix?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant