Runnaway

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Zouna poussait la porte de la supérette, le cœur battant sous sa capuche. L'endroit était petit, mal éclairé, avec des étagères chargées de produits alimentaires et de boissons. L'odeur du pain frais se mêlait à celle des produits ménagers, créant une atmosphère familière et réconfortante, mais pour elle, c'était un piège.

Elle jetait des coups d'œil furtifs autour d'elle, scrutant les visages des clients et du personnel. Personne ne semblait prêter attention à elle, mais la paranoïa la rongeait. Chaque bruit de caisse enregistreuse ou de chariot lui faisait sursauter. Zouna savait qu'elle devait agir vite.

Elle s'avança vers le rayon des snacks, feignant l'indifférence tout en gardant un œil sur la sortie. Ses mains tremblaient légèrement alors qu'elle attrapait un paquet de biscuits, une distraction pour masquer son véritable objectif : se procurer de l'argent et des provisions.

D'un mouvement rapide, elle glissa quelques barres chocolatées dans sa poche. Elle n'avait pas prévu d'acheter quoi que ce soit, mais la nécessité l'obligeait à improviser. Zouna se dirigea ensuite vers le comptoir, tentant de garder son visage caché sous l'ombre de sa capuche.

Le caissier, un jeune homme aux cheveux en désordre, lui lança un regard curieux. Zouna s'efforça de garder son calme, mais son cœur battait à tout rompre. Elle sortit quelques pièces de monnaie de sa poche pour payer les biscuits, espérant que cela suffirait à détourner l'attention.

« Vous avez besoin d'aide ? » demanda-t-il, un sourire amical sur le visage.

Elle hocha la tête, évitant de croiser son regard. « Non, ça va. Merci. »

Alors qu'elle attendait la fin de la transaction, elle entendit la sirène d'une voiture de police au loin. Son sang se glaça. La réalité de sa situation lui revint en pleine face : elle était une fugitive, et chaque instant comptait.

Le caissier lui tendit le sac avec un sourire, mais Zouna ne pouvait pas se permettre de rester plus longtemps. Elle attrapa le sac et se dirigea rapidement vers la sortie, le cœur lourd d'angoisse.

À l'extérieur, la fraîcheur de la nuit l'accueillit comme une étreinte familière. Elle s'éloigna en marchant rapidement, le visage masqué par l'ombre de sa capuche. Chaque pas résonnait comme un tambour dans son esprit, lui rappelant qu'elle n'était pas encore en sécurité. Mais elle savait qu'elle devait avancer, pour son objectif et pour elle-même. La route devant elle était incertaine, mais elle était déterminée à tracer son propre chemin, loin des murs qui l'avaient emprisonnée.
Elle marmonait sans cesse " Je dois aller les retrouver avant qu'il ne soit trop tard".

Une semaine avant ces faits, était survenu l'accident emportant Jean dans la tombe, Arnold et Elisabeth dans le coma.

Inspecteur Diongue: -Ce n'est pas une coïncidence, Monsieur le Surveillant Pénitentiaire.
- Nous la retrouverons, personne ne nous avait échappé depuis l'évasion il y a huit ans. Mes traqueurs sont les meilleurs de tous le pays réconforta le Surveillant Pénitentiaire à l'inspecteur Diongue.

- Cette affaire est liée à plusieurs autres affaires très cruciales, Monsieur.

- Je vous donne ma parole, ce n'est qu'une question de temps.

Deux semaines plutôt... Alors que Kya...

Zouna se tenait dans l'ombre du couloir sombre de la prison, le cœur battant à tout rompre. La nuit était tombée comme un drap lourd sur les murs de béton, étouffant les cris et les murmures des autres détenues. Elle venait de franchir la porte de sa cellule, dans laquelle est morte Kya, dans des circonstances tragiques. L'angoisse et la peur l'avaient poussée à agir, à fuir.

Kya, sa nouvelle colocataire, était arrivée à la prison quelques semaines plus tôt. Zouna l'a accueillie la première. Avaient-elles tissé un lien fort pour autant, partageant leurs espoirs et leurs peurs?
Cette nuit-là, Kya cessait de respirer. Était-ce une altercation brutale avec une autre détenue ?
Zouna aurait essayé d'intervenir et  arrivée trop tard?
Quoiqu'il en soit, les cris avaient résonné dans le couloir, et lorsque les gardiens étaient enfin devant la cellule, Kya était déjà partie.

Zouna savait qu'elle ne pouvait pas rester là. Elle avait passé des mois à planifier son évasion, observant les routines des gardiens, cherchant la moindre faille dans la sécurité. Ce soir-là, la rage et la soir de liberté lui donnaient la force nécessaire pour agir.

Elle avait profité du chaos qui avait suivi la mort de Kya pour se glisser hors de sa cellule. Les lumières clignotaient, et les gardiens étaient distraits par l'agitation. Zouna se faufila dans les couloirs sombres, son cœur battant à tout rompre, chaque pas résonnant comme un tambour dans le silence oppressant.

Elle atteignit finalement une fenêtre laissée entrouverte, dans l'aération de la lingerie. Avec une détermination farouche, elle grimpa et se glissa à l'extérieur. L'air frais de la nuit lui fouetta le visage, et elle respira profondément, savourant la liberté qui lui tendait les bras.

Mais alors qu'elle s'éloignait des murs de la prison, Zouna savait que sa fuite ne serait pas sans conséquences. Elle était maintenant une fugitive, traquée par la loi. Pourtant, l'image de Kya lui revenait sans cesse en mémoire. Elle ne pouvait pas laisser sa mort être vaine, au moins elle lui aura permis de quitter l'enfer. Cependant, en tant que fugitive, l'enfer était peut-être plus paisible. Elle était déterminée à atteindre une certaine objectif quoiqu'il lui en coûte.

Les étoiles brillaient au-dessus d'elle alors qu'elle disparaissait dans l'obscurité de la nuit, prête à affronter le monde extérieur, armée de sa volonté et de son but.

Diongue collabora avec le corps pénitentiaire pour découvrir comment elle a pu s'enfuir.
Il ne tarda pas à découvrir le bouchon d'aération laissé ouverte et se doutait que c'était l'œuvre de Zouna, car à bien linspecter, il ne semblait guère être forcé à s'ouvrir. La piste pour un complice était aloes ouverte.

Cependant, persuadé que l'appel anonyme qu'il avait reçu, lui permettant d'avoir le droit d'appréhender Jean était une piste à ne pas négliger, Diongue demanda l'unité scientifique d'aller au siège de l'opérateur pour tracer l'appel, en attendant, il ordonnait encore et encore les témoignages, pistes et indices. Pour lui cette affaire était la plus grande de toute sa prestigieuse carrière.



" Profitant de l'inattention de son maître
L'oiseau, séduit par la liberté,
brisa ses chaînes rouillées"

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 30 ⏰

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Père par erreur, papa par choix?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant