Sous un autre angle

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La fin de l'enterrement était calme. Alors que les gens commençaient à se disperser, une brise accompagnée de l'inspecteur Diongue arriva à pas discrets. Il patienta quelques instants, chapeau baissé, fumant sa clope puis s'approcha lentement de la défunte famille.

- Toutes mes condoléances, Sasha était trop jeune pour mourir, en enlevant son chapeau. Il avait...comment dire, l'air très sérieux.
Son regard perçant, il posa quelques questions pointues sur les circonstances entourant la mort de la jeune fille. Kya semblait nerveux, tandis qu'Arnold,  gardait un visage triste, on peut apercevoir les traces qu'ont laissé ses larmes sur ses paupières, Sasha était vraiment une part de sa propre personne.

Diongue lui, était déterminé à découvrir la vérité et à résoudre ce mystère qui trouble, depuis quelques jours son sommeil, enfin s'il arrive à fermer à peine l'oeil.

De retour derrière son bureau, il analyse les réponses qu'il a obtenu et les compare aux faits, du moins comme il les percevait. Comme il se fait tard, il classa les dossiers et se prépare pour rentrer, il faut dire qu'il mérite de se reposer malgré son obstination à résoudre "l'Affaire Sasha".

Aussitôt qu'il s'apprêtait à sortir du bureau, il reçoit un appel, c'est un inconnu.
-Bonsoir Inspecteur Diongue de la police centrale de St-Louis à l'appareil.
Bonsoir Monsieur l'inspecteur, je vous ai vu aux infos concernant la tentative de suicide de Sasha, j'ai cru comprendre que la moindre information vous sera utile, disait la voix d'une voix douce.
- Oui si vous avez des informations n'importe lesquelles aussi infimes soit-elles, merci d'aider la Police à élucider cette tentative de suicide, s'intéressa Diongue.
- Ce n'est peut-être pas grand chose mais ça pourrait quand même vous être utile.
Diongue: Je suis toute ouïe Madame.
- Je préfère que nous nous rencontrons demain dans les toilettes pour femme de l'hôpital principal à 6h du matin, informa la voix à Diongue.
- C'est d'accord, puis-je connaître votre nom? questionna t-il.
- Je préfère rester anonyme, je ne veux pas me mettre en danger ou mettre en danger ma famille. Tiinnnnn.

Elle raccrocha, c'était une femme, à l'entendre elle est proche de la cinquantaine, l'appel vient d'une puce prépayée, l'endroit très calme, sûrement à ciel ouvert, elle a peur mais courageuse elle est avec un sens de la justice respectable, analysa rapidement Diongue. Il était excité, surexcité d'avoir fait un grand pas dans son enquête.

Retour à Reubeuss, là où on voit la vie sous un autre angle.

L'arrivée d'Amadou à la prison de Reubeuss était remplie de tensions palpables.
Il fut débarrassé de sa montre, ses gris-gris et sa bague, celle qu'il reçut de son père décédé des mois plutôt, ça lui brisait le cœur, son âme était blessée, sa sensibilité entaché mais il ne pouvait rien y faire, c'était comme ça c'est tout. Il reçoit son nom de code M4N7B80 ainsi que son uniforme, il met ce dernier et se dirige vers la cour de la prison. Il hésite et est bousculé par le gros gaillard derrière lui, pas le temps de réfléchir il faut avancer.

Alors qu'il franchissait les lourdes portes de la prison, le bruit des verrous se refermant derrière lui, résonnait dans l'air.
Les gardiens, vêtus de leurs uniformes rigides, le regardaient avec méfiance alors qu'il avançait dans le couloir sombre.
Un dernier regard à la porte et c'était la grande salle. Dehors on entendait le bruit que faisaient les détenus mais à peine arrivé, tout était devenu silencieux.

Tous les regards étaient fixés sur les nouveaux arrivants. Certains voient de nouveaux jouets s*xuels, des punching-balls, de nouveaux hommes à tout faire et d'autres voient de nouveaux copains, partenaires de jeux ou des serviteurs de Dieu.

Ils jetèrent des regards curieux et interrogateurs, se demandant qui étaient vraiment ces nouveaux arrivants.

Vont-ils clamer leur innocence comment des losers ou vont-ils assumer comme des grands?

???Wohohohoho, accueillez messieurs nos tout nouveaux amis, d'un ton moqueur venant du fond de la grande salle.

De qui ça venait ? Je crois qu'on ne tardera pas à le savoir.

Surveillés, tout à l'heure de près par les gardiens, ceux-ci quittèrent la salle, traversèrent les couloirs sombres et étroits, là où les prisonniers étaient passés en fil indienne pour rompre  pour un temps ou pour la perpétuité leurs liens avec le dehors.

Comme si c'était le signal que les anciens détenus attendaient pour se mettre en mode " Bienvenue en Enfer".

  L'air devenait de plus en plus lourd, chargé d'une atmosphère oppressante. Amadou put sentir l'odeur âcre de la sueur et de la désinfectant mélangées ça ressemblait à l'odeur des Amphi après le passage des soldats de l'hygiène à l'université.
Les autres prisonniers se tiennent en haut , leurs regards fixés sur Amadou. Il remarqua tout de suite que certains sont tatoués de la tête aux pieds, sûrement des marques de leur passé tumultueux. D'autres sont plus discrets, mais leur présence est tout aussi intimidante.  Un groupe de bads guys, reconnaissables à leurs muscles saillants et à leurs tatouages menaçants, rien qu'à les regarder Amadou su qu'ils sont pas connus pour être des détenus exemplaires, ils marchèrent vers Amadou, s'approchèrent petit à petit avec des sourires narquois.
Ils se moquent de lui, le provoquent avec des remarques cinglantes. Leurs yeux durs le scrutent, cherchant la moindre faiblesse.

- Agenouille-toi devant le roi, lui ordonna le plus jeune d'entre eux. Il doit avoir les 19 ans maximum.
Dehors Amadou n'était pas du genre à s'agenouiller devant quelqu'un, quelqu'un de fier il était.
BAM.
Il reçut un coup de poing en pleine tronche, à peine qu'il se rende compte, il était entrain d'être tabassé par tout le gang. Certains détenus regardaient sans rien faire, d'autres se détournent, faisant exprès de ne pas voir, l'atrocité que le jeune Amadou est entrain de subir. Le gang arrêta après avoir constaté que le nouveau avait perdu une ou des dents, beaucoup de sang et perdu connaissance. Tranquillement ils rejoignent leurs places respectives autour ce leur chef.

  Au milieu de cette tension, un vieux se détacha du groupe. Il était grand, avec une barbe de quelques jours et des cicatrices qui racontent son propre parcours difficile. Il s'approche d'Amadou, inconscient  avec un air bienveillant, comme s'il comprenait ce que le nouveau détenu ressentait...

Père par erreur, papa par choix?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant