L'enterrement de Fred arriva bientôt, et malgré tous les efforts de chacun pour que ce ne soit pas un moment larmoyant, beaucoup pleurèrent. Mais encore une fois, elle ne parvint pas à pleurer. Sa douleur dépassait mille fois le stade des larmes. Elle était trop triste pour pleurer.
Chacun ajouta sa fleur sur la tombe de Fred, qui avait comme épitaphe «merci pour les millions de rire que tu as provoqué». Aglae fit apparaître un immense bouquet de roses blanches.
Après l'enterrement, elle rentra à leur appartement avec Abigail, sans un mot, et alla se doucher, à l'eau brûlante, laissant le liquide rougir sa peau, durant des minutes et des minutes. En en sortant, elle était écarlate. Elle brossa ses cheveux et attrapa un ciseau. Avec la méthode moldue, elle commença à couper ses longues boucles jusqu'à ce qu'elles atteignirent sa mâchoire. Voyant ses mèches se rassembler dans l'évier, Aglae se mit soudainement à craquer. Elle pleura toutes les larmes qu'elle avait retenu sans même savoir qu'elles voulaient couler. Les mains appuyées sur l'évier, agenouillée au sol, elle sanglota des heures durant, le souffle coupé.
Elle retourna finalement dans la douche et laissa l'eau brûler sa peau. En en sortant, elle rangea tout son bazar et s'habilla sans même savoir ce qu'elle portait. Après un coup d'œil dans le miroir, elle s'aperçut qu'elle avait enfilé les vêtements de Abigail. Elle haussa les épaules.
Elle rejoignit son amie dans le salon et y resta quelques minutes avant de retourner dans sa chambre. Elle s'écroula sur son lit et s'endormît profondément.
Ce sommeil, lourd et sans rêve, fut le dernier qu'elle fit avant de nombreuses semaines. Lorsqu'elle s'endormait, désormais, c'était pour retrouver des songes ou bien des terreurs nocturnes. Parfois, elle rêvait que Fred était encore en vie et qu'il l'emmenait faire le tour du parc juste à côté de sa maison. Mais le plus souvent, c'étaient des cauchemars qui hantaient son sommeil. Elle y voyait la mort de son bien aimé, encore et encore, ou bien elle l'entendait lui hurler dessus, lui disant que c'était sa faute. Elle ne le supportait pas.
Durant les mois qui suivirent, t/p s'enferma de plus en plus sur elle même, abandonnant son rêve d'enfant de devenir Auror.
Elle allait tous les jours sur la tombe de Fred, y déposer des fleurs de toute beauté.
Dans son cercueil, avec le corps du rouquin, restait toujours le collier symbole de leur amour.
Mais, arrivée en décembre, elle avait moins mal au coeur. Il lui manquait toujours, mais moins fort.
Lorsque les flocons commencèrent à tomber, t/p avait pour la première fois depuis des mois enfin ris. Au début, ce son lui semblait étrange, mais elle se réhabitua à le faire.
Elle ne savait pas si un jour, elle pourrait aimer de manière si passionnée, si forte, si belle, quelqu'un d'autre que Fred. Il avait été son tout durant des années, ils avaient grandi ensemble.
En revanche, t/p savait que l'avenir serait beau et que même mort, il ne la quittait pas. Cette pensée la rassurait.
En mai, quand l'anniversaire de la mort de Fred arriva, elle se sentait plus légère. Elle faisait des sorties avec ses amies, voyait sa famille. Mais il arrivait des jours plus sombres où elle n'arrivait pas à se lever, où elle pleurait.
Elle ne voulait pas que Fred soit mort pour rien, alors elle essayait de réapprendre le bonheur.
T/p connut de nombreuses nuits d'angoisse et de larmes, où elle rêvait du bal de sa sixième année, éprouvant à nouveau cette sensation magique des lèvres du roux contre les siennes.
Quand elle sortait avec ses amies, parfois elle rencontrait des garçons, à qui elle plaisait, mais elle ne voulait pas s'investir dans une relation. Elle ne voulait pas aimer quelqu'un qui ne soit pas Fred. Elle se sentait toujours sienne.
Un an passa, puis deux, puis trois. T/p avait désormais vingt trois ans et elle ne pleurait plus qu'une fois par mois pour Fred, quand elle allait sur sa tombe. Elle se sentait désolée de ne plus être aussi triste mais elle n'y pouvait rien.
Elle rencontra Jake à ses vingt cinq ans. Au début c'était un simple ami, et il n'y avait aucune ambiguïté. Puis, un soir, il l'avait appelé, pour venir chez elle. T/p l'avait autorisé à rentrer et dès qu'il fut arrivé, il lui demanda un verre d'eau. Ce soir là, il lui avait dit qu'il s'était rendu compte qu'elle était bien plus qu'une amie.
Au début, cela lui fit peur, mais elle décida d'essayer quand même. Leur relation amoureuse dura de longues années, d'un amour libre et doux. Il n'y avait aucun désir entre eux mais la tendresse que chacun donnait à l'autre leur faisait du bien.
Quand leur relation s'acheva, t/p allait plutôt bien. Cependant, elle avait bien compris, et ce depuis des années, qu'elle ne pouvait plus tomber amoureuse. La passion, le désir, l'amour fou, et même le vrai amour, elle avait tout donné à Fred, et personne ne pourrait lui faire revivre ça. Elle était mariée avec un fantôme, avec qui elle vivait toujours.
Cela ne l'empêchait pas d'être heureuse. Elle profitait d'un bonheur qui lui appartenait à elle seule et dont elle était l'origine.
T/p fit tatouer sur son avant bras le prénom de Fred en sa mémoire.
Elle reprit sa formation d'Auror et lorsqu'elle en devint enfin une, ce fut une grande joie.
Elle pensait souvent que la petite t/p t/n serait fière de ce qu'elle était devenue.
FIN
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La Poufsouffle et le Joueur - Fred Weasley - Harry Potter
Hayran Kurgu«aussi joueur qu'elle était travailleuse, ils se complétaient parfaitement »