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- Tu sais pourquoi tu es là ?

Je claque ma langue contre mon palet, elle commence à me gonfler sévère.

- Hum.

- Tes parents sont dans une situation très compliquée avec toi en ce moment, ils m'ont expliqué ce qui se passait mais j'aimerai savoir comment toi tu vois les choses.

- Je sais pas, je m'en branle.

Je reçois une tape sur mon bras, mon père me fixe sévèrement et se retient probablement de pas m'encastrer dans le mur en face de nous.

- Bon, récapitulons. Tes parents ont fais appel à moi parce qu'ils s'inquiètent pour toi et qu'ils arrivent plus à te gérer. Tu passes ton temps dehors, tu les fuis et tu es devenu violent avec les personnes de ta famille. Il y a une raison à ça ?

Je fixe les feuilles tomber dehors, j'ai envie de péter la vitre et de me barrer. Je reporte mon attention sur le visage de cette femme qui me dévisage attendant une réponse. Elle pue le tabac froid et une forte envie de lui arracher la langue pour en faire un collier me traverse l'esprit.

- Je suis normal, tout va bien.

- Hum tu as quand même envoyer un élève de ta classe à l'hôpital.

- Il m'avait traité de pd. Je suis pas un pd.

- Tu penses pas que tu prends mal cette insulte parce qu'elle fait résonner quelque chose en toi que tu ne t'avoue pas ?

Je me fige. Comment elle a deviné ? Mes parents me regardent étrangement. Des sueurs froides me prennent, cette salope a pas le droit de m'afficher comme ça.

- Je suis pas un putain de pd j'ai dis tu comprends pas quoi sale conne ?

Ma mère me fixe avec horreur, normalement je manque pas de respect gratuitement comme ça mais je sais très bien à quoi cet entretien va mener et rien que d'y penser ça me brise le cœur. Elle ignore mon insulte et continue à me faire un putain d'interrogatoire.

- Et pour le fait que tu ai étrangler ton frère et que tu ailles plus en cours ?

Je reste muet, j'ai tellement honte de ce que j'ai fais. J'ai jamais levé la main sur une personne de ma famille et il a suffit que je fume trop pour vriller complètement. Si y a bien une personne que je veux pas perdre c'est mon frère, il est toute ma vie.

- J'étais pas moi-même c'est tout.

- Oui parce que tu avais consommé du cannabis.

Je serre la mâchoire, à quoi elle veut en venir ? Elle continue à me poser d'autres questions mais j'esquive fermement, je lui laisserai pas le plaisir de mettre en avant les autres pêchés que j'ai commis.

- Bien, on va s'arrêter là. Tu peux sortir et attendre dehors le temps que je décide quelle solution mettre en place avec tes parents.

Je m'assois nonchalamment sur une chaise et répond à quelques snap. Notamment à celui de Samira. C'est une meuf que j'ai rencontré y a quelques jours en allant en soirée avec Amir. Il me l'a présenté, elle est belle avec ses longs cheveux noirs. Je me suis dis que c'était l'occasion de mettre de coté mes envies...contre nature on va dire. Évidemment je me force et elle m'attire pas mais ça je me l'avouerai jamais. Elle est attentionnée et sérieuse, pourquoi je pourrai pas tenter quelque chose avec elle au lieu de bander sur un gars qui en a probablement rien à foutre de ma gueule ?

Soudain je sens une présence en face de moi. Je lève les yeux, un grand renoi me fixe étrangement. Je l'analyse vite fait, une carrure de malade, des yeux perçants, des lèvres charnues et un beau dégradé. Il est archi imposant. Je baisse les yeux, il est beau mais j'ai pas le droit de le mater ouvertement.

- Adric et toi ?

Je sers sa main doucement en m'efforçant de rester neutre le plus possible.

- Zakaria.

- Tu vas venir vivre ici ?

- Je suppose hein.

- Dans ce cas on se reverra.

Il me fait un clin d'œil puis part sur ses mots s'allumer une clope dehors. Chelou ce mec un peu mais si je dois le recroiser autant que je fasse des efforts pour être un minimum sociable.

Je mets de la musique et ferme les yeux. Je souris en coin tristement, j'entends mes parents arriver avec l'éducatrice et je sais quels mots vont sortir de sa bouche. Je l'ai su dès le moment où mes parents m'ont attendu devant la porte et m'ont dis qu'ils avaient pris rendez-vous pour la semaine d'après pour mettre les choses au clair.

- Zakaria, on a décidé tes parents et moi de t'accueillir au sein de notre foyer pour un petit moment. Tes parents sont trop épuisés psychologiquement pour s'occuper de toi. Tu deviens un danger et surtout pour toi-même. On t'a prévu une chambre au deuxième étage, tu seras seul dedans pour avoir un minimum d'intimité et tu pourras voir ta famille souvent. Tu en dis quoi ?

Je serre les dents. J'arrive pas à réaliser que je me suis foutu moi-même dans une merde sans nom et que je vais devoir m'éloigner des personnes qui sont les plus importantes à mes yeux. Je me bats pour pas laisser couler les larmes sur mes joues qui commencent à se regrouper.

- J'en pense que vous allez niquer ma vie avec vos idées de merde, je me casse de là.

- Zak attend !

Je lance un dernier regard à ma mère et voit qu'elle est triste mais je peux pas, je peux pas accepter qu'on me jette de chez moi, qu'on m'éloigne de mon entourage. Je sais que je fais vivre un enfer à mes parents mais c'est juste parce que putain je souffre horriblement. J'en peux plus de me cacher, de faire semblant. Mais putain je suis incapable de leur dire la vérité, je veux surtout pas les décevoir. J'ai juste l'impression de crever intérieurement petit à petit.

Je sors dehors et me prends le vent froid dans la gueule. Je marche sans but et soudain je me souviens que j'ai le numéro de quelqu'un en particulier. Je le tape vite fait et attend que la personne me réponde.

« - Ouais allo c'est qui ?

- C'est Zak.

- Comment t'as eu mon num toi ?

- C'est toi qui me l'a donné bâtard.

- Ah ptdr tu veux quoi bg ? »

Je rougis sans pouvoir le contrôler. Mes potes m'appellent toujours comme ça et ça me fais juste rire mais lui c'est différent.

« - Viens me chercher stp »

Il doit sentir que ma voix tremble parce qu'il cherche même pas à connaître la raison de cet appel. Je lui donne juste l'adresse et il me répond qu'il se dépêche.

Je m'affale comme une merde sur un banc quand j'entends quelques minutes plus tard le vrombissement d'une voiture de sport. Il a 400 voitures c'est incroyable. Il se gare et descend avant de venir vers moi. Il est tout simplement sublime bordel.

Je me lève mais j'ai a peine le temps de d'ouvrir la bouche qu'il vient me serrer dans ses bras. Putain que c'est agréable, ça faisais longtemps que je m'étais pas senti aussi bien. J'hésite quelques instants puis passe mes mains dans son dos pour le serrer davantage contre moi. Je crois que je suis en train de tomber amoureux comme un gamin.

- Merci Asmar.

Cataclysme [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant