Chapitre 8 : Crises

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Durant le trajet menant à la grande salle à manger, Adora boîte un peu à cause de sa blessure, ce qui rend leur progression plus lente, surtout dans les escaliers.

La sueur perle à son front dû à l'effort, elle ne pensait pas que ce serait si compliqué.

- Qu'elle idée de prendre une chambre si haute dans un château. Plaisante Catra en soutenant la blonde. Je ne te porterais pas pour remonter Princesse.

- La faute à qui de m'avoir habitué à la hauteur, permettant de voir au-delà de la Fright Zone vers nos rêves. Alors lorsqu'on m'a donné une chambre, j'ai souhaité avoir la plus haute. Mon rêve était de te voir, que tu sois là avec moi. Ce que je pense avoir réussi, vu que tu es avec moi ici.

- Oh mince, passer autant de temps avec les princesses t'as rendu si nian nian, si mielleuse. Fait Catra avec une grimace de dégoût.

- Au moins, ça fait un juste milieu avec ton côté terre à terre et cynique.

Elles continuent à se lancer des piques le reste du chemin, rigolant comme lorsqu'elles étaient insouciantes et innocentes à la Horde.

Catra soutenant toujours Adora qui traîne du pied à cause de la fatigue du trajet, la queue de la brune autour de la hanche de la blonde, et un bras autour de son épaule.

C'est comme ça qu'elles arrivent dans la salle à manger, faisant stopper les bavardages des personnes présentes. Le silence environnant les arrête dans leur rire, leur avancée, et s'éloignant l'une de l'autre. Ce calme les fait regarder la salle, se dirigeant vers des chaises libres à côté de Scorpia après être rentrée et s'être excusée.

Ensuite, les conversations reprennent bon train. Adora se jette sur la nourriture comme à son habitude, alors que Catra grignote simplement, ses yeux allant de gauche à droite sur le qui vive.

Elle n'est pas du tout à l'aise au milieu de toutes ces personnes qui, comme à la Horde, passent leur temps à s'accaparer Adora. Catra n'est pas jalouse mais elle ne se sent pas à sa place, elle est oppressée, sa respiration devient saccadée. Tout ce monde les entourant lui rappelle lorsqu'elle était dans le vaisseau de Horde Prime, alors entourée de tous ces clones qui parlaient d'une même voix alors qu'elle avait été envoyée dans ce bassin verdâtre. Ses oreilles bourdonnent, son cœur est serré, elle a l'impression d'avoir un poids sur sa poitrine qui l'empêche de respirer calmement.

Elle se revoit être enfoncée dans cette eau gluante attendant sa sentence, entendant tous ces clones parler "Éloignez les ombres" "Tous les êtres doivent souffrir pour être pur". Tout cela en boucle, alors qu'elle recevait des électrochocs pour, comme il disait "la purifier", pour lui faire perdre connaissance et lui mettre cette satanée puce.

Adora est restée calme, polie avec toutes les personnes qui viennent la voir pour la remercier de les avoir sauvé, alors elle leur répond à chaque fois qu'il fallait surtout remercier toute la Rébellion mais aussi ceux de la Horde dont Catra qui les a rejoint. À la mention de cette dernière, beaucoup regardent vers elle en grimaçant avant de partir. Cela blesse Adora de savoir que toutes ces personnes ne l'acceptent pas alors que sans elle, Adora n'aurait jamais pu accéder au cœur et sauver Etheria. Elle veut se rapprocher de Catra, mais à chaque fois, une nouvelle personne arrive et lui dit les mêmes choses, espérant qu'elle ira vite mieux... Elle regrette finalement d'être sortie de la chambre. Toute cette agitation lui donne le tournis, avec un mal de tête poindre, mais elle fait son possible pour rester polie et souriante. Tous ces mouvements autour d'elle commencent à l'angoisser, il y a trop de monde, bien trop.

Du coin de l'œil, elle aperçoit un geste à sa droite ce qui lui fait tourner la tête. Ce qu'elle voit la fait paniquer encore plus.

Catra, avec une main tremblante qui monte son bras pour que du bout des doigts elle touche sa nuque à l'endroit même où elle avait eu la puce. Puis elle voit la poitrine de la féline se soulever bien trop rapidement pour essayer de prendre sa respiration.

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