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« Raconte moi, raconte moi comment tu as réussis à voler en enfer, comment tu as fait pour aller si haut ? Laisse moi croire que c'est possible. Qu'on peut tous y arriver, qu'on peut atteindre les étoiles, même quand elles se sont éteintes depuis une éternité. Je ne veux pas disparaître avant d'y avoir cru. Parce que c'est pour ça qu'on est là non ?

Croire. »




La neige, la boue, le soleil faiblard, mes genoux à terre, je suis trempée, il fait si froid, trop froid. Son regard acier me fixe sans émotion, sa main est tendue vers mon visage, l'arme au bout. Mes larmes, ne viennent pas, je n'ai plus peur, et si c'était aujourd'hui ? Sa mâchoire tressaute une seconde, mes mains viennent s'enfoncer dans la poudre blanche et je cherche désespérément quelque chose pour m'ancrer.

— On ne t'enterra pas, ta carcasse va rester des jours à pourrir ici jusqu'à ce qu'un connard te trouve et se mette a hurler. Aucune enquête sera ouverte et tu sais pourquoi ? Parce que je vais te marquer comme la sale pute que tu es. Et quand ils verront la marque, ils comprendront que t'étais à moi et tu sais ce que je fais des choses qui m'appartiennent ? Ce que je veux, et ça sans que personne n'ose jamais ouvrir sa putain de gueule. Crie pour voir, allez, ouvre grand la bouche, hurle pour qu'on vienne te sortir de là.

Le métal bute contre mon front poisseux, mes lèvres restent scellés. Si je les ouvre, je ne sais ce que je pourrais dire à l'homme qui a fait de ma vie un enfer depuis maintenant six mois. Il pousse plus fort l'extension de sa main sur mon crâne, pour m'obliger à lui obéir. Mon cœur bat, fort, toujours plus fort. Ses narines se dilatent, une voix dans ma tête me rappelle qu'il ne s'énerve jamais. Le diable ne connaît pas la rage, il l'a provoque seulement. Qu'est ce que lui dise mes billes noisettes ? Que je veux vivre ? Sa clémence ? La peur ? Le dégoût ?

Il fait un geste brusque, qui me pousse, et mon crâne s'écrase sur le sol gelé. La douleur est lancinante, mes dents claquent, et le voilà qui me surplombe. C'est incroyable de le voir comme ça au dessus de moi, ses cheveux lui encerclant le visage. Un tableau de froideur, en plein hiver, la mort qui donne la mort. Combien de fois a-t-il vu quelqu'un succomber sous ses yeux ? Sûrement beaucoup trop pour un seul homme.

— Si je crie, tu vas me frapper. Si je ne le fais pas, tu vas le faire. Serr, finis-moi. Peu importe que mes os ne trouvent jamais le repos, mon âme elle, n'est plus depuis que je suis avec toi. Le jour où tu as décidé que je ne ferais plus rien que vivre pour t'obeir, j'ai compris que je mourrais lentement. C'est arrivé, on arrive au bout. Je suis là, et tu es là.

Ma voix n'était pas aussi forte que je pensais, elle a vibré, s'est cassée presque. Cela m'a énormément coûté de parler, il se relève déçu. Il me lance un dernier regard à mon corps au sol, à mes joues rouges, mes lèvres gercées, mes yeux humides. À la grosse tâche de sang qui se forme, qui grandit, qui me noie. Je suis sûre que cela donne un beau spectacle. Il ne me finira pas, je ne le mérite plus, le ciel vit, le soleil se bat, les voitures se taisent, les fenêtres se détournent. Ses pas résonnent, il part, loin, vite, et je reste là. Seule.


« Ce que tu ne sais pas c'est que parfois abandonner c'est s'assurer la victoire. Alors que tu pensais m'avoir atteinte, quand tu m'as vu arrêter de me débattre, tu y a crus, que tu m'avais détruite. Mais sauf que, si je venais à tomber, tu tomberas avec moi. Fais attention, la chute sera longue, l'enfer est encore bien loin. »

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Bienvenue sur mon histoire, voici le prologue et j'espère que vous êtes prêt à embarquer dans l'aventure avec Zahr.

A la base j'ai écris cette histoire pour une personne, ma première (et mon unique) lectrice alors si vous passez par là je suis contente de vous y accueillir.

Ses personnages me tiennent beaucoup à cœur, en chacun d'eux il y a un bout de moi, donc soyez indulgents avec eux..!

Ce n'est que mon premier jet j'ai l'intention de tout reprendre une fois que j'ai fini, alors n'hésitez pas à me faire des remarques sur ce qui devrait changer ou ce qui est bien, merci par avance :)

Bonne lecture.

SIBÉRIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant