Se lever aux aurores veut bien dire ce que cela veut dire. Alors que je peine à avancer, le soleil étant levé bien haut, je me rend compte que les camarades de Red Riot sont dans le même état de fatigue que moi. Certain baillent à gorge déployée tandis que d'autre tanguent en marchant. Je suis presque à deux doigts de rire tellement la scène est comique à regarder.
En repensant au réveil de ce matin, je ne peux m'empêcher de rougir fortement. Ce fut un réveil unique, il n'y a pas à dire.
Je me suis réveillé car j'avais un manque dans mes bras. Je ne ressentais plus la chaleur caractéristique du corps de Red Riot. Ayant passé la nuit dans un cocon bouillonnant, quand j'ai sentie la brise matinale caresser mes bras, j'ai compris qu'il n'était plus à mes côtés. Mais en me réveillant, moi qui pensais être seul, je me suis rendus compte que ce n'était pas le cas. Il était bel et bien là, torse nu, lavant sa peau avec l'eau près de nous. C'était un magnifique spectacle à regarder.
J'avais une vue prenante sur la musculature de son dos ainsi que ses grandes ailes rouges. Sa queue reposait sur le sol, sans effectuer un seul mouvement. À chaque mouvement de bras, ses muscles ressortaient pour laisser place à une démonstration inédite. L'eau ruisselait sur lui, et j'aurais donné ma main à manger aux lions pour devenir cette minuscule goutte qui coulait dans son dos pour venir se nicher dans la courbe de ses reins et s'échouer dans son pantalon. J'eus un énorme coup de chaud malgré l'air particulièrement frais.
Par la suite, il m'a aidé à faire ma toilette, malgré une gêne grandissante, juste avant que ses compagnons ne nous rejoignent comme il l'avait prévu. Bien évidemment, je n'ai fait que me laver le visage et rien de plus, ne voulant pas me dénuder devant lui, au risque de me laisser aller malgré moi.
- Tu sembles distrait, que se passe-t-il ?
Une main vient se poser sur mes épaules, comme si c'était naturel. J'affronte son regard, il est si doux. J'aime ce regard, ses yeux sont d'un rouge tellement tendre que je me sens fondre tel neige au soleil.
- Je suis simplement un peu... Stressé.
- De rencontrer les autres ?
Je grimace à la simple idée de ne plaire à personne. C'est une possibilité. Après tout, je suis le seul humain près d'eux et vu le regard de ses compagnons, cela ne semble pas les enchanter à l'idée de m'avoir avec eux pour un moment. Puis, vais-je seulement me plaire là-bas ? Ma vie sera t-elle comme je l'espère ? J'ai tant de questions en tête que je ne parviens pas à toutes les citer. C'est normal d'avoir peur de ne pas plaire puis, je ne peux pas plaire à tout le monde.
- En partie, j'ai peur d'être rejeté.
Malgré le fait que nous marchons, je vois bien ce petit froncement de sourcils qu'il arbore dès que je parle d'un sujet épineux.
- Tu ne peux pas être apprécié de tous mais crois moi, la seule façon pour toi d'être rejeté, c'est que moi-même je ne veuille pas de toi.
Je suis soulagé par ses paroles un cours instant. Mais ces derniers mots restent dans ma tête et résonnent de longues minutes. Qu'il ne veuille plus de moi, cela peut arriver à tout moment. Qu'il se lasse de moi, je suis certain que malgré tout, cela peut arriver.
Sa queue s'enroule autour de mes reins et le bout caresse ma hanche, soulevant mon chandail par la même occasion. Il se penche à mon oreille et son souffle chaud chatouille ma nuque.
- Crois moi, je ne suis pas prêt de me lasser.
Je n'ai pas le temps de rétorquer que l'un de ses compagnons, le dragon jaune, se met à sautiller, battant des ailes.
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Coeur Ardent - La légende d'Ateas
FantasíaUn esclave ne représente rien aux yeux de ces bourgeois. Dans le royaume de Drakna, le jeune Izuku ne dira pas le contraire. Fils d'une esclave et d'un chevalier dépourvu de son titre, il passe ses journées à servir le roi excentrique, sans dire un...