Chapitre 11 : Câlin poisseux

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Plongé dans une chaleur enivrante, je ne parviens pas à m'en échapper. Je me sens apaisé, à tel point que mon corps se laisse englober facilement. Autour de moi, des souffles ardents me parviennent aux oreilles. Je sens un contact glisser contre ma peau, soulevant le fin drap recouvrant mon corps. J'apprécie ce toucher que j'identifie comme étant des doigts glissant sur ma hanche. La pulpe des doigts de mon assaillant est brûlante. Sa main monte et descend à un rythme lent, faisant augmenter mon rythme cardiaque.

J'ai un mouvement de recul inconscient quand cette main inquisitrice passe un doigt sous le tissu de ma tunique, caressant le haut de ma cuisse. Les caresses ne prennent pas fin pour autant, s'intensifiant au vue de mes réactions. En dépit de la chaleur prenant place dans mes veines, un long frisson parcourt mon échine, allant du bout de mes orteils à la pointe de mes cheveux. Je suis ivre d'un tel réveil. Mon corps encore endormie subit un traitement qu'il apprécie sans même le savoir.

Je ne désire rien d'autre en cet instant que quelque minute de plus, peut être même une matinée entière, aux mains de celui qui me touche aussi librement, aussi habilement. La main se pose à plat sur ma hanche, me permettant de respirer un moment. Elle est brûlante et extrêmement moite. Je me demande si c'est le contact de ma peau qui réveille en lui une telle réaction. Un élan de fierté gonfle mon cœur ainsi que mon égo à la simple idée que mon corps ainsi vêtu puisse plaire.

Hier soir a été une nuit très compliqué pour moi. Je me suis sentie tellement gêné de porter un tel vêtement en leur présence, et de dormir à leur côté, que j'ai eu du mal à trouver le sommeil. Nous avons parlé durant une grande partie de la nuit, sans doute même un peu trop. J'ai soif d'apprendre, c'est plus fort que moi. Quand j'écoute Eijiro parler, j'oublie tout. L'endroit où je me situe, qui me parle. J'ai très vite plongé dans l'histoire de leurs ancêtres. À la simple idée de pouvoir visiter les ruines et voir les vestiges de l'époque, un fin sourire prend place sur mes lèvres. Grâce à eux, je me sens moins à l'écart des autres. Alors que j'ai vécu toute ma vie dans l'ignorance, sans savoir pourquoi, je connais enfin une partie du monde qui m'entoure. Mise à part Drakna et les terres de Féliame, je ne connais rien d'autre. Les livres sont instructifs mais découvrir avec les yeux est mil fois mieux.

Soudain, tandis que je m'apprête à me rendormir, une seconde main prend place mais cette fois-ci, c'est mon torse qui semble l'attirer. La première main se réveille, attaquant ma peau de toute part. Je acculé, mais c'est bienveillant.

Mes paupières papillonnent alors que je tend légèrement mon corps tel un félin. En ouvrant les yeux, je tombe nez à nez avec Katsuki, arborant un sourire tendre. Je comprends facilement que la personne derrière moi n'est autre que Eijiro. J'ai sans nul doute bougé durant mon sommeil pour me retrouver avec les jambes emmêlés à celles de Katsuki et les bras de Eijiro encrés dans mes reins. La main du blond se pose sur ma joue, et je me laisse faire, aimant tout particulièrement être cajolé de bon matin.

- Tu sembles avoir bien dormis. Constate Katsuki en souriant plus grandement, dévoilant des canines bien taillés.

- C'est grâce à vous. Je dois mon sommeil à vos bras. Dis-je en me laissant aller contre le torse de Eijiro qui me récompense d'un baiser dans mon cuire chevelus.

- Tu n'es donc pas contre un câlin matinal.

Je n'ai pas le temps de répondre au roi qu'il colle son torse encore tiède à mon corps en ébullition. Eijiro accompagne son action en plaquant ses reins contre mon postérieur. Leurs mains se lient sur mes hanches et chacun posent sa tête, l'un sur une épaule dénudée, l'autre sur le haut de mon crâne. En me collant de la sorte, je peux sentir leur excitation se frotter à ma peau. Une vague de chaleur traverse mon corps alors que j'imagine sans mal la taille qu'ils font. Cela me rend fou de les sentir aussi tendu en ma présence. Je n'ai pas encore le courage de faire un mouvement, que ce soit pour les aider ou leur donner mon approbation mais je sais qu'avec un ou deux réveils de plus comme celui-ci, je vais craquer en peu de temps. L'envie de chaire ne m'a jamais traversé l'esprit jusqu'à ce que mes yeux rencontrent les leurs.

Coeur Ardent - La légende d'AteasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant