Chapitre 23 : Révélations inattendues

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Autour de la maison de Oboro, une vingtaine de Drākõn attendent en silence. Instinctivement, je m'accroche au bras de Katsuki quand ils se retournent suite à notre arrivé. Leur regard n'ont rien de méchants, mais une atmosphère extrêmement pesante m'empêche d'avancer. Nous regardons, impuissants, Oboro entrer à grand pas. Nous restons donc dehors devant la porte, n'osant pas entrer sans permission. Eijiro se rapproche de nous et c'est lui qui vient s'accrocher à moi, liant nos doigts ensemble.

- Tu crois qu'il va... Je n'ose pas terminer ma phrase, imaginant le pire. Je n'ai beau pas connaître ce Drākõn, savoir qu'il va mourir sous les yeux de son compagnon me retourne le cœur. Eijiro ne me répond pas mais son visage parle pour lui.

Comme les autres nous finissons par attendre dehors, dans un silence glacial. Personne ne parle, personne ne bouge. Moi-même je suis figé entre mes compagnons. Le temps change, et d'épais nuages assombrissent le ciel. La pluie ne pointe pas le bout de son nez, mais l'air est plus lourd. C'est ainsi que les secondes deviennent des minutes, et les minutes des heures. Le soir arrive plus vite que je ne l'aurais cru, et la pluie tombe enfin. Elle est fine, et cela ne me dérange pas outre mesure. C'est même assez agréable. Au même moment, un Drākõn orangé, portant des parures par milliers, sort de la maisonnette accompagné de Oboro. Nous tendons tous l'oreille, pendu à leurs lèvres.

- Je suis parvenue à faire redescendre la fièvre mais il va falloir que tu gardes un œil sur lui. Il est très faible et son état n'ira pas en s'arrangeant si tu continue d'être aussi triste. Ce qui doit être le guérisseur de Aquariã pose une main sur la tête de Oboro et sourit malgré tout. N'oublie pas que maintenant, vous êtes liés. Il va ressentir ta peine, tes angoisses et ton amour.

- Merci pour tout, Orenji. Ils se font une accolade et après le départ du Drākõn, les autres accourent vers leur doyen.

Nous restons assis dans notre coin pour laisser à Oboro le temps de parler avec eux. Quand ils finissent par partir, satisfaits, c'est Oboro lui-même qui vient vers nous. Il passe une main sur son front humide, et je remarque qu'il a les traits tirés par la fatigue. La pluie s'est heureusement arrêtée, elle n'a pas durée longtemps.

- Pardonnez-moi pour cet accueil. J'aurais aimé que cela se passe autrement.

Katsuki se lève, suivit de Eijiro, mais je reste assis pour les écouter.

- Ne t'excuse pas pour ce genre de chose, surtout si ton compagnon est malade. Commence Eijiro en regardant la maison. Son état s'est amélioré ?

- Un peu. Cela fait une semaine que la fièvre ne fait que ça. Ce n'est pas bon pour lui et... Il regarde lui aussi la maison mais semble cacher quelque chose. Je le vois dans ses yeux fatigués. Katsuki doit comprendre de quoi il s'agit puisque sa voix résonne dans la nuit comme un glas d'argent.

- Et le bébé ? Eijiro, Oboro et moi-même nous tournons vers lui tandis qu'il regarde Oboro d'un air grave. Ton compagnon attend un enfant, n'est-ce-pas ?

Le doyen baisse les yeux, sa voix se brisant.

- Quand nous avons appris la nouvelle, nous étions les plus heureux du monde. Je ne pensais pas devenir père aussi vite, surtout que nous nous connaissons seulement depuis quelques mois. Je n'y ai pas cru quand le guérisseur nous l'a dis, pour moi, c'était impossible. Il relève la tête, les yeux baignés de larmes. Mais son corps semble combattre l'enfant et je ne sais pas pourquoi.

- Il rejette le bébé ? Comme, un receveur rejette l'organe ? Demande Eijiro, ses yeux prenant une autre couleur plus sombre. Oboro hoche la tête.

Coeur Ardent - La légende d'AteasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant