Chapitre 27 : Unissons nos forces !

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Point de vue Eijiro

La bataille fait rage et nous avons du mal à suivre. À peine sommes-nous arrivés que des morts jonchaient déjà le sol verdoyant. Les terres de Yulïna ne ressemblent plus à une prairie paisible, mais bel et bien à un champ de cadavres. J'ai encore le cœur retourné pour avoir obligé Izuku à rentrer au château sans nous alors que nous venons à peine de recevoir la bénédiction de Oboro. Nous n'avons même pas pu lui dire au-revoir convenablement, ni même profiter de Aquariã comme nous le voulions. Continuant de combattre, je me rends compte que nous n'avons pas avancé depuis le début, stagnant au même point. Le terrain autrefois vert et accueillant baigne de plus en plus dans le sang, humain comme Drākõn, à tel point que l'odeur du fer me rende nauséeux. Nous essuyons des pertes des deux côtés. J'ai une nouvelle fois une bref pensée pour Izuku, l'imaginant en train de sourire, pendant que Katsuki et moi nous combattons encore et toujours. Je ne compte pas mourir ici, sans voir Izuku une dernière fois. Je combattrai jusqu'à ma mort si il le faut mais je ne veux pas mourir sans un dernier baiser.

D'un coup de queue bien placé, j'envoie un chevalier voler plus loin. Près de moi, Katsuki combat avec son souffle et ses explosions, brûlant tout sur son passage. Je m'approche de lui, collant nos dos ensemble.

- Nous ne tiendrons pas plus longtemps. Dis-je essoufflé. Plus le temps passe, plus d'autre humains sont envoyés.

- Nos troupes arrivent, elles ont simplement du retard. Hurle t-il à travers le bruit.

- Un retard qui nous cause du soucis. Je griffe un humain à la gorge, et le regarde se vider de son sang sur le sol. Sans en connaître la cause, plus je tue d'humain, plus mon cœur se serre. La bille me monte à la gorge en voyant le sang gicler de toute part autour de nous. Quand cela va-t-il cesser ?

Soudain, un Drākõn que je ne connais pas, sans armure, fonce vers moi crocs et griffes sortis. Je lui assène un coup à la nuque, l'esquivant de peu. Il tombe au sol, inconscient. Je m'abaisse pour le regarder, et vois avec effrois qu'il porte la marque des esclaves. Elle semble fraîche, car la peau est encore boursouflée.

- Katsuki, dis-je en me relevant, regarde. Je lui montre le "E" gravé au fer rouge sur sa nuque, et mon amant recule. Des esclaves. Dis-je en regardant autour de nous. Ce salaud nous envoie des esclaves. Je vois alors d'autres Drākõn se battre contre nous. Ils n'ont ni arme, ni armure. De simples porcs envoyés à l'abattoir. Ils n'ont aucune chance face à nous. Ce salopard nous oblige à combattre ceux de notre race. Soit ils combattent pour les humains, soit leurs maîtres les tuent. Ils n'ont rien demandés. Ils sont sous les ordres de leurs maîtres.

- Puisqu'ils ont des ordres, je ne peux rien faire pour les empêcher de les exécuter. Je baisse les yeux sur un chevalier mort à mes pieds. Instinctivement, je m'abaisse pour vérifier une théorie. En décalant son casque, je vois une nouvelle fois la marque.

- Ce ne sont ni des guerriers, ni des chevaliers. De pauvres esclaves à qui on a donné une armure et une épée. Je me relève et regarde devant nous. Au loin, la bataille fait rage. Imagine une seule seconde Izuku dans cette armure.

- Eijiro...

- Imagine le. Pourrais-tu lever ton arme et le tuer ? Il serait sous l'ordre de son maître. Personne ne peut savoir ce qu'un esclave pense.

- Que veux-tu que je fasse ?

Je dépose mon arme au sol, et enlève mes gantelets.

- Assommons les, mais ne les tuons pas. Blessons les, mais ne les tuons pas.

Coeur Ardent - La légende d'AteasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant