13 - Plouf

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Juillet 2007

—  Ralentis! Je n'arrive pas à te suivre!

      Avery arrêta son VTT dans un dérapage contrôlé sur le petit chemin de terre qui traversait une dense foret de feuillus.

— C'est pas censée être toi la sportive de nous deux?

—  Je fais du tennis. L'endurance je gère. Tu me mets sur la nationale et je t'écrase à la course. Là tu m'emmènes faire du hors-piste. Je dois faire attention à chaque mètre de ne pas me fendre la boite crânienne sur une roche qui dépasse. J'avoue, ça me ralentit!

      Lorsque Charlotte arriva à sa hauteur, son amie leva les yeux aux ciels.

—  T'as pas peur d'exagérer. Je te signale que c'est toi qui voulait aller te baigner dans un coin tranquille sans touristes.

— Si j'avais su que ça signifier se taper 5 bornes à travers la forêt, j'aurais skoiter la piscine d'Alison!

      La brune lui fit deux petites tapes dans le dos bien sarcastiques.

—  Aller viens ma citadine, je suis certaine que tu ne voudras plus jamais te contenter d'une piscine aseptisée quand on sera arrivées.

      Elles reprirent leur route sous les gémissements sans fin de la joueuse de tennis jusqu'à ce qu'elle entende le doux bruit de l'eau ruisselant d'une cascade. Après avoir traversé un dernier bosquet, elle découvrit leur destination. Devant elles se présentait une rivière d'une dizaine de mètres de large qui semblait assez profonde. Sur leur droite, un mur de pierre à peine plus haut qu'elles, soutenait une retenue d'eau qui s'écoulait en une petite cascade vers elles. La rivière prenait ensuite un tournant qui diminuait le courant, creusant la berge opposée et déposant une étendue de sable qui s'étalait sous leurs pieds. Ce magnifique endroit était désert, entouré de foret, comme pour cacher sa splendeur aux yeux du monde.

— OK, avoua Charlotte. Ça valait peut-être les kilomètres à vélo. Comment tu l'as trouvé?— J'ai vu le petit chemin, je l'ai suivie.

      La blonde sourit. Tout paraissait simple lorsque ça venait d'Avery.

Ne résistant pas une minute de plus à l'appel de l'eau fraiche après ce calvaire à vélo, Charlotte se déshabilla pour ne garder que le bikini qu'elle portait sous son short et son débardeur. Lorsqu'Avery fit de même, le regard de la blonde s'attarda sur son ventre musclé et sa peau déjà bronzée en ce début d'été.

Son admiration fut écourtée par un plongeon de la guitariste avant même qu'elle-même n'ai eu le courage de mouiller ses chevilles.

— Mais tu es folle! s'insurgea-t-elle. C'est comme ça qu'on fait une hydrocution!

L'accusée leva les yeux au ciel.

— Ça va. On était pas en plein soleil. C'est toi la chochotte à rester sur le bord là.

Connaissant son amie par coeur, Charlotte se méfia.

— T'oserais pas...

Un sourire narquois se dessina sur le visage de la brune et elle attaqua son ascension vers la berge. Charlotte hésita un instant, semblant soupeser l'hypothèse du bluff mais se ravisa.

— Ok ok, je viens. T'approche pas! J'y vais toute seule, à mon rythme!

Avery stoppa son avancée alors qu'elle avait de l'eau jusqu'à la taille, ses mains se levèrent d'elles même pour montrer son innocence.

La joueuse de tennis avança enfin dans l'eau. Elle aperçut le regard de la rebelle s'attarder lui aussi. Puis, après qu'elle ait secoué la tête énergiquement, comme pour chasser ce qui lui passait par la tête, elle se tourna pour faire quelques brasses pour s'éloigner mais alors qu'elle lui tournait le dos, un cri strident raisonna dans toute la valée. Alarmée, Avery revient vers la plage.

Ma personne préféréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant