18- On danse

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La cérémonie avait été très émouvante. Avery remerciait intérieurement sa sœur Jeanne de ne pas en avoir fait trop. S'en était suivi un vin d'honneur où les mariés avaient pu être félicités par toutes leurs familles et leurs amis. Les invités avaient ensuite migrés vers la salle de réception qui n'était autre qu'une jolie grange aménagée en salle des fêtes au fond de l'immense domaine que la famille Cornil avait loué pour l'occasion. La salle était décorée avec goût, des centaines de guirlandes lumineuses pendaient des belles poutres apparentes et donnaient l'impression d'être sous un ciel enchanté.

A la table d'honneur, une petite tête blonde accaparait les genoux de l'ancienne gothique. Hugo, du haut de ses 4 ans, était le parfait mélange de ses deux parents. Il avait leurs cheveux blonds, les yeux bleus de Charlotte et le sourire taquin de Colin. Il ne jurait de par sa marraine qui tentait de lui faire un bateau avec le menu imprimé du repas.

— Arrête de monopoliser mon neveux, l'interpella Margot à la fin du plat principal, prête le moi un peu.

— Elle a raison, appuya Charlotte, viens plutôt danser avec moi avant que tu ne ruines toute ma déco.

La témoin du marié l'accompagna jusqu'à la piste de danse avec enthousiasme.

— Alors? demanda la mariée. Pas trop jalouse de n'avoir que le rôle de témoin dans mon mariage?

Avery sourit de bon cœur. Elle était vraiment heureuse pour son amie. En effet, depuis qu'elles avaient eu une relation à la fin du lycée, il était coutume entre elles de se taquiner sur le sujet. Leur couple n'avait duré que quelques mois. Non pas que la passion n'existait pas entre elles, mais à chaque dispute, à chaque petit souci ou évènement marquant, elles n'avaient qu'une envie, en parler à leur meilleure amie. Hors, il était difficile de dire à sa meilleure amie que sa copine lui prenait le chou quand elle était la copine en question. Elles avaient tenté de mettre Alison dans ce rôle mais cette dernière avait été très claire, pas moyen de faire le tampon entre elles, elle n'était ni gendarme, ni facteur.

Elles avaient dû se résoudre au bout de quelques mois, leur amitié était plus importante que leur couple à leurs yeux et avaient rompu en bons termes.

— C'est surtout le marié que je plaind.

Colin était le premier ami qu'Avery s'était fait à la fac. C'était un homme grand, à la carrure imposante qui effrayait au premier abord. Mais Avery ne s'était jamais fié à la première impression et s'était assise à côté de lui le jour de la rentrée lorsqu'elle s'était aperçue que tout le monde baissait le regard devant lui. Il s'était avéré être un garçon très souriant, plein d'humour mais surtout un gros nounours a qui elle s'était attachée.

Elle se souviendrait toute sa vie de sa première rencontre avec Charlotte. Elle les avait rejoint à contre cœur dans une soirée étudiante. A peine avait-elle passé la porte du bar que Colin avait failli s'en décrocher la mâchoire. Son coup de foudre à lui fut instantané. Quand il demanda à son amie qui était cette splendide créature et qu'elle lui avait répondu, son corps tout entier s'était affaissé de déception. "Charlotte? La Charlotte?" Il s'était dit qu'il ne pouvait pas décemment draguer le plus grand amour de sa meilleure amie. Quand celle-ci rit de bon cœur pour lui donner sa bénédiction, il avait sauté sur l'occasion.

Le coup de cœur de Charlotte, lui avait été plus long. Ce pauvre Colin avait ramé, c'était clair. Il avait dû usé de tout son charme, à chaque occasion qu'une soirée ou qu'un quelconque événement lui permettait de parler à la blonde. Accompagnant Avery aux match de tennis, au cinéma voir des films romantiques... Il mit plus d'un an avant de décrocher son premier rendez-vous. Naturellement, quand l'intéressée lui laissa la chance de se faire connaître, le charme maladroit de Colin fit son œuvre et Charlotte en tomba éperdument amoureuse.

Ma personne préféréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant