24 - Canapé

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Avery avait eu le temps de prendre sa douche, de s'habiller, de se coiffer, de se maquiller et de répondre au texto d'Alison qui lui demandait si Margot était toujours là depuis son canapé, que cette dernière était toujours en train de vider son armoire.

— J'ai faim, déclara la productrice.

— Ce n'est pas ma faute si tu n'as que des T-shirts, des jeans et quatre chemises !

— Mets n'importe quoi, je suis certaine que tu seras magnifique.

— Vraiment ? N'importe quoi ?

Au ton amusé qu'elle avait employé, Avery savait déjà qu'il y avait un piège. Aussi, elle fut à peine étonnée de voir sa compagne débarquer dans le salon en portant pour seul vêtement la chemise blanche beaucoup trop grande de la propriétaire. Le tissu contrastait avec sa peau bronzée et laissait à découvert ses magnifiques jambes. Avery en déglutit.

— Alors, tu es réellement magnifique, mais il est hors de question que tu sortes dans cette tenue.

— Serais-tu du genre à vouloir me dicter ma conduite ?

— Tu as mal compris, si tu restes dans cette tenue, c'est moi qui ne vais pas pouvoir me retenir.

Elle se leva et attira Margot dans ses bras pour voler jusqu'au canapé. Elle l'embrassa avec fougue avant de se ressaisir. Elles étaient censées sortir en amoureuses ce soir. Pourtant, allongées toutes les deux face à face sur la banquette, aucune d'entre elles n'avaient envie de s'éloigner. Margot jouait avec les mèches courtes de sa petite amie sans la lâcher du regard.

— Tu sais ce qu'il manque dans cet appartement ? dit l'étudiante.

— La clim.

— Un chat.

— Un chat ?

— Un chat.

— Qu'est-ce que je ferais d'un chat ? Je ne suis pas là de la journée, il serait tout seul.

— Oui, mais le soir, il te ferait des câlins, t'apporterait de l'amour, un coup de griffes de temps en temps et prendrait toute la place dans le lit.

— Je t'ai déjà toi pour tout ça.

Alors la seconde où Avery avait déclaré ces mots, elle aurait voulu pouvoir les ravaler. Un nouveau silence s'installa, semblant peser sur la pièce. Elle prit son courage à deux mains pour déclarer ce qu'elle avait sur le cœur.

— Je ne veux pas que ce weekend soit anecdotique. Je veux pouvoir dormir près de toi le plus souvent possible. Je ... J'aimerais le dire à Charlotte.

Margot prit un instant.

— J'ai très peur, tu sais, dit la brune aux cheveux coupés au carré. Ma sœur est meilleure amie, mais peut aussi se révéler ma pire ennemie. Je n'ai aucune idée de comment elle va prendre le fait que je sois en couple avec son premier grand amour. Mais... Moi aussi, j'en ai envie.

Un petit sourire se dessina sur son visage et il m'en fallut pas plus à Avery pour revenir prendre possession de ses lèvres. Margot, qui avait une petite préférence pour donner la cadence de leurs câlins, vint se glisser au-dessus de sa partenaire dont les mains glissaient déjà sous sa chemise.

Une sonnerie retentit dans l'appartement.

— Tu bipes, s'amusa Margot.

— C'est rien, c'est Alisson qui veut de nouvelles croustillantes de notre weekend.

— Oh ! Dans ce cas-là, il faut alimenter tes futures anecdotes, elle va être déçue si elle doit se contenter de l'épisode de la table.

— Tu as des idées ?

— Laisse-moi faire.

L'étudiante se pencha dans le cou de sa compagne pour venir embrasser sa peau, pendant que celle-ci tentait de déboutonner la chemise blanche.

Margot lui fit une tape sur la main pour l'en empêcher.

— Pas touche, tu regardes.

Elle commença à déboutonner lentement chaque bouton, un a un, laissant apparaitre un soutien-gorge rouge, puis continua son effeuillage jusqu'à laisser découvrir la culotte qui allait avec. Une fois encore, Avery eut du mal à déglutir, ça n'aurait pas dû être possible d'être aussi sexy. De nouveau, son portable émit un bip, elle n'y accorda aucune importance.

— Tu portes mes sous-vêtements ? s'étonna-t-elle.

— Il se trouve qu'au milieu de tes milliers de boxers et brassières de sport, tout au fond du tiroir, j'ai trouvé ce magnifique ensemble. Ça te dérange ?

— Oh que non !

La productrice attrapa la jeune fille pour la faire basculer sur elle dans un fou rire et se mit à la picorer de baisers partout où sa peau était accessible.

— Pas si vite ! le retint Margot. Moi aussi, je veux te voir !

En un seul mouvement, elle avait réussi à lui enlever son T-shirt. Les deux femmes étaient maintenant enlacées, leurs mains cherchant à caresser le maximum de zone à leurs portées. Leurs bouches s'étaient rejointes et leur baiser s'enflammait.

Cette fois, ce fut la sonnerie d'un appel qui résonna dans l'appartement.

— Plus tard Alison! s'amusa Margot. On travaille à te donner de la matière là.

Avery ne la laissa pas s'amuser plus longtemps et vint se plaquer contre elle. Il lui fallait absolument ce contact, elle avait envie qu'elles fusionnent, qu'elles ne forment plus qu'un. Leurs langues avaient attaqué ce ballet dont elles seules avaient le secret. Leurs souffles se faisaient de plus en plus bruyants, alors que le bassin de Margot commençait à onduler sur sa partenaire.

Plus rien n'avait d'importance. Elles étaient juste là, toutes les deux, se donnant mutuellement l'une à l'autre, cherchant l'oxygène au souffle de l'autre, la chaleur de son corps, toujours plus de sensations.

Tout à coup, Avery entendit distinctement le bruit d'une clef qu'on tourne dans la serrure. Elle paniqua en comprenant ce qu'il se passait. Quand la porte s'ouvrit, dans un réflex malheureux, elle poussa Margot qui tomba au sol.

— Mais qu'est-ce qui se passe ici ?

Devant elles, Colin et Charlotte les fixaient de l'entrée.


Ma personne préféréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant