Chapitre 19 : Perry

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Le sang mélangé à l'eau coule jusqu'au siffon alors que je me tiens immobile dans la douche. Le jet est si chaud qu'il me brûle le crâne mais je ne fais pas un geste pour arrêter cette torture. Le pommeau premier prix laisse écouler un maigre filet, faisant durer ce moment bien plus encore.

J'ai fais des choses à cet homme. Je ne me serais jamais crue capable de les faire. Mais c'est bien moi qui tenais cette lame, qui charcutais ses chairs à vif. C'était bien moi qui ressentait cette douce euphorie.

Détenir le pouvoir de faire bouger des choses, de punir ceux qui le méritent vraiment c'est jouissif. 

Au moins ces vieux pervers ne recommenceront jamais. Même s'ils le voulaient il n'en seraient pas capable. Basil m'a laissée m'occuper seule du proxénète pendant qu'il gérait les deux autres. Il m'a ensuite aidée à nettoyer toutes les preuves avant de me ramener en silence dans cette chambre. 

-Bouge toi les fesses on va finir par être en retard. 

Quand on pense au loup. Sa voix grave et calme qui perce à travers la fine porte me sort de mon état de choc. Je saisis le gant de toilette et frotte ma peau le plus fort possible pour effacer toutes les traces de son sang. Et de ses cris. 

Une fois à vif, je passe au shampoing puis sors avec précipitation de la cabine. La salle de bain entière est saturée de vapeur si bien que je ne vois pas grand chose. Je saisis mon sac préparé par le chieur de service et découvre toutes mes affaires pour la soirée pliées soigneusement dans une pochette à part. 

La robe que j'en sors ne fais même pas parti des miennes. Je ne l'ai même jamais vu. Dans un très long tissus vert sapin, seule de la dentelle la compose. Un string couleur chaire est associé ainsi que des escarpins de la même couleur que le dessous. Et rien d'autre. Pas de foutu soutien-gorge ni une autre tenue plus appropriée à l'endroit guindé dans lequel nous nous rendons. 

La brassière rose vif que j'ai porté jusqu'ici ne me sera d'aucune aide, et mes tatouages seront tous à vue.

Avec hâte, j'enroule la serviette autour de mon buste et ouvre la porte en trombe. 

-Tu te fous de ma gueule ? Tu as vraiment pris cette tenue ? 

Alors qu'il a sursauté quand j'ai ouvert, il reprend contenance et se tient avec assurance devant le miroir pour nouer le nœud papillon de son costume beige et vert sapin. En entendant mes paroles, il se mord la lèvre inférieure et une étincelle passe dans ses yeux. 

-Oui, je me suis permis un petit achat car j'ai pensé qu'aucune autre de tes robe ne pourrait convenir. Et puis c'est une robe longue avec des manches, rien d'indécent.  

Menteur, j'en ai acheté au moins 5 qui auraient pu passer avec  Brandy. Mais je ne prends pas la peine de répondre, je commence à comprendre que c'est de l'énergie gâchée avec lui. Croisant les bras sur ma poitrine, j'ai parfaitement conscience que ma serviette est courte et que mes jambes sont largement exposées, ainsi que le renflement de ma poitrine. Ses yeux me détaillent quelques instants, ne se donnant même pas la peine de le faire discrètement. 

-Et les soutien-gorge, tu as décidé que c'était en option aussi ? 

-D'après ce que tu m'as dit, je n'ai pas jugé utile d'en mettre dans tes bagages. 

Je grogne et retourne dans la salle de bain avant d'en claquer la porte. Ma robe semble me narguer mais je garde la tête haute et l'enfile ainsi que les talons. Ma petite trousse de maquillage ne me permet pas de reproduire le ravalement de façade que Brandy m'avait fait mais je réalise le maximum d'étapes avant de m'attacher les cheveux en un épais chignon. 

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant