Chapitre 29 : Perry

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Il est malade, complètement malade. 

Toujours assise à l'arrière de la moto, mes yeux scrutent le décor autour de moi, détaillant chaque bout de métal, chaque éclat de peinture.   

- A quoi tu joues ? Je lui demande. 

- Un problème, une solution. Et avoue que cette solution là te fait crépiter le ventre. Il me répond avant de faire signe aux gardes d'ouvrir le grillage pour nous permettre de pénétrer dans l'immense parc. 

Je le jauge quelques instants pendant qu'il se gare et descend après lui de la bécane. La casse automobile dans laquelle il nous a conduit est remplie d'épaves et de pièces en tout genre entassées dans tous les coins. Je suis allée dans pleins d'endroits de ce genre pour ma Dodge mais aucune ne ressemblait à cela. Je n'ai aucun mal à croire que celle-ci appartient à l'organisation, d'une façon ou d'une autre. 

Comme si les gardes armés et les caméras ne m'avaient pas déjà mise sur la voie.

Alors que nous pénétrons dans l'entrepôt joint au parc extérieur, une magnifique blonde s'approche de nous.

-Bas' mon chou. Je me languissais de ta venue.

Pour toute réponse il rigole à sa remarque et s'approche d'elle pour la prendre dans ses bras.

La quadragénaire l'enserre d'une façon presque maternelle avant de se tourner vers moi et de m'offrir un sourire franc.

-La fameuse... Enchantée Perry je suis Madison. 

Sa remarque mystérieuse m'agace mais elle ne me laisse pas le temps de lui poser plus de questions qu'elle nous entraîne tous les deux vers le fond de l'entrepôt où une épaisse bâche grise couvre une voiture. Je sais où ils veulent en venir et mon cœur se serre à cette pensée. 

Sans plus attendre elle claque des doigts et le garde arrache la capote du véhicule pour nous révéler quel bolide se cache en dessous.

A peine la peinture rouge sang apparait que mon souffle se coupe.  

-Est ce que c'est ... ? 

Je n'ose même pas finir ma phrase tellement ca me parait irréel. 

-Une sublime Ferrari 250 GT vintage. Félicitation chérie tu es l'heureuse propriétaire de ce bijou qui s'est produit à moins de 200 exemplaires dans le monde. Glousse Madison. Bon on a fait le plus gros des réparations et de l'entretien mais il vous reste une bonne après-midi de boulot pour qu'elle soit vraiment parfaite. 

Alors qu'elle me donne les indications techniques sur ce qu'il nous reste à faire, j'observe Basil qui n'ose même plus me regarder. Quand elle s'éloigne enfin, me laissant les clés dans la main, je ne réalise toujours pas ce qu'il vient de se passer. Je continue de fixer mon acolyte qui ose enfin lever les yeux vers moi et prendre la parole.

-Tu es déçue ? Fachée ? Soulée ? J'aurais pas du faire ça ? Tu aurais préféré une Dodge ? Merde j'aurais du me douter que tu préfèrerais sûrement une voiture neuve. 

Il débite tellement vite que je n'ose même plus l'interrompre. L'angoisse qui monte en lui se fait sans mal ressentir et je glousse de le voir se mettre dans un tel état. 

-Tu m'as trouvé une 250 ? Je lui demande simplement après quelques secondes de blancs. 

Il hoche la tête en se rapprochant de moi, affichant une mine de chien battu qui me procure un peu trop de papillons dans le ventre... Et pas que dans le ventre d'ailleurs.

Et cette sensation s'intensifie plus encore lorsque ses larges paumes s'agrippent à mes hanches comme à une bouée de sauvetage, m'obligeant à me reposer contre son torse. 

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant