Chapitre 35 : Perry

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Boum boum

Vengeance

Boum Boum

Mort

Boum boum

Je suis oppressée dans cette peau trop petite pour contenir toute ma rage. Comprimée dans une enveloppe tremblante de haine.

Chaque millilitre de sang qui coule encore dans mes veines bous à l'idée de pouvoir se lever et de rendre justice.

Boum Boum

Justice

Boum Boum

Mais ce corps est faible, blessé par les coups que je me suis pris. Il a utilisé ces dernières forces pour se cacher dans ce placard rempli d'affaires qui ne m'appartiennent pas lorsque j'ai cru que l'on venait m'abattre.

La seule chose qui me permet de lever encore la tête, ce sont les pupilles pleines d'amour qui ne lâchent pas les miennes.

Boum Boum

Amour

Boum Boum

Rien n'est comme je l'avais imaginé. Tout ce que j'ai cru comprendre n'était qu'une illusion.

-On doit partir très vite Perry, Luis se charge de tout le monde.

Il se charge d'eux. Façon romancée de dire qu'il est en train de décocher une balle en pleine tête à ceux qui ont échappé à la déflagration. Merveilleux. 


Basil me soutient toujours, effectuant sans même s'en rendre compte de petits cercles réconfortants de la paume de sa main. Le contact me fait soufrir, mais j'y trouve trop de réconfort pour lui demander d'arrêter.

-Non. Non. Moi !

Les mots que je prononce comme une gamine capricieuse butent contre mes dents. Je n'ai plus de souffle ni d'énergie. Plus de repères ni de certitudes. Et pourtant je suis dévorée par ce besoin de justice.

Les deux hommes ne prennent qu'une seconde pour s'observer avant de prendre une décision. Basil me saisit fermement et me soulève du sol. La vitesse à laquelle il le fait me donne le tournis et je me plaque contre son torse pour essayer de combattre ce sentiment de partir à la dérive. Il marche vite et ma tête dodeline en suivant le mouvement. Quand il essaie de me reposer au sol, mes jambes vacillent et je me retrouve de nouveau dans ces bras.

-Luis, tu t'es déjà occupé de CASA et d'Ilias ?

Les points noirs qui couvraient ma vue ont commencé à disparaitre et je discerne les cadavres entassés par terre. Je ne ressens aucune pitié pour eux. Les semaines passées en leur compagnie ont suffi à me convaincre qu'ils ne méritent pas de respirer le même air que leurs trop nombreuses victimes.

-Pas encore, je viens de finir de libérer les jeunes entassés là-derrière. Et puis, je me suis doutée qu'elle voudrait s'en charger. Ils sont au bout.

En parlant, il pointe son menton vers le coin opposé de la pièce et Basil se tourne dans cette direction. Après quelques pas, il n'essaie pas de me lâcher. Il me replace à la verticale mais soutient tout mon poids.

Les deux hommes que je rêve d'éliminer sont saucissonnés l'un à côté de l'autre. Encore conscients, ils me scrutent avec dégout. Basil nous accroupit et me présente deux armes qu'il sort de sa poche.

La lame du couteau brille dans sa paume alors que la crosse du révolver semble aspirer toute la lumière. Mon père crache des insultes à travers son bâillon mais je n'en ai plus rien à faire. Il me dit que je suis vraiment une déception. Il tente de m'anéantir avec des paroles assassines.

Oh mon cher Papa, la plus grande déception entre nous deux, c'est bien toi. Grâce à une famille trouvée au Bounce, j'ai appris à m'aimer assez pour ne plus écouter ce genre de conneries.

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant