Chapitre 23 : Perry

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Ils m'ont promis que je ne serais pas exclue. Résultat : Je m'ennuie comme un rat mort et Basil me fait une guerre froide sans raisons. Il ne pose plus un regard su moi, le nez toujours vissé dans son ordi. 

En ennui le plus total, je suis retombée dans un de mes anciens travers. 

Avec une photo sur laquelle on ne me discerne pas vraiment et avec un prénom d'emprunt, je défile les profils Tinder comme si j'étais au supermarché. Ceux qui sont sélectionnés reçoivent rapidement un message et le jeu de séduction commence. J'arrive à entretenir une dizaine de conversations en même temps. Mon visage reste stoïque pour ne pas que Basil me pose de questions, mais il s'en fou vraiment. 

Vers 21 heures, il daigne enfin m'aboyer quelques mots, toujours sans me regarder. 

-Notre pari débile est terminé au cas ou tu te posais la question. 

Puis il claque la porte et part travaille pendant qu'il m'enferme ici. Je vois, monsieur a besoin de s'envoyer en l'air. Au moins, j'ai l'appartement pour moi toute seule, alors j'en profite pour lâcher mon téléphone.

Les deux premières heures j'ai installé mes affaires puis je me suis cuisiné un plat avec le maximum d'ingrédients dans le frigo histoire de le faire chier. Les deux suivantes j'ai pris un long bain en regardant des épisodes de Black Mirror. 

Et puis finalement je me suis dit que j'allais prendre du temps pour moi. Epilation, masque, et après les choses ont dérapé. Ce n'est pas bon de me laisser seule avec des ciseaux dans une salle de bain passé les 23 heures. Mais l'avantage c'est que maintenant j'ai une frange rideau adorable. Bon en tout cas pour le moment je la trouve adorable. Et puis après, je n'allais pas avoir cette superbe frange rideau et ne pas me rendre compte de ce que ca fait en conditions réelles. Donc j'ai  attrapé ma trousse de maquillage et j'ai fait quelques tests. 

Et une fois maquillée et coiffée, c'était un peu ridicule de rester dans ce sweat extralarge et ce jogging. C'est pourquoi je me retrouve devant mon dressing de fortune à 1 heure du mat avec un épisode des Peacky blinders que j'ai déjà vu trois fois en fond. 

Mes yeux tombent rapidement sur un ensemble de lingerie en dentelle rouge. C'est Brandy qui me l'a acheté durant notre première sortie shopping. Elle a réfréné avec peine un hurlement quand je lui ai avoué que je ne possédais pas vraiment de beaux sous-vêtements, et a soutenu que selon elle, chaque femme devrait en avoir un. 

Mais maintenant que je le revois, je meurs d'envie de l'essayer. Le soutien-gorge se referme avec perfection sur ma poitrine comme s'il avait été conçu pour et le tanga vient se loger entre mes jambes comme s'il avait toujours été là. Il faut croire que ces ensembles ne coûtent pas un bras pour rien. 

Cette sensation, de pouvoir gouverner le monde c'est... délicieux et tentateur. Je n'ai plus envie d'enlever cette dentelle et de revoir mon corps au naturel sans cette armure délicate. Alors je m'écoute et la garde pendant que je marche avec assurance de long en large de la pièce. La musique retentit par les enceintes connectées et une playlist de muse m'entraine dans une danse effrénée. 

La sueur perle le long de mon coup et je vais me servir une bouteille dans le bar privilégié de monsieur. Je ne comprends pas pourquoi on dit que la vodka ne désaltère pas. Je ne voudrais rien d'autre que ca actuellement. Ou si, peut-être une clope. Alors je l'allume de ma main libre et la fume en continuant de danser.  

Et après deux chansons, je me rend compte que ma tenue n'est pas complète. Non pour ca il me faudrait des chaussures tape à l'œil, de préférence avec des talons aiguilles de 10 centimètres minimum et qui brillent. Faute de mieux je me rabat sur des escarpins noirs simple et opte pour un collier et des boucles d'oreilles assorties pour compenser. Deux pressions sur mon parfum préféré et je me sens fin prête. 

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant