Chapitre 26 : Basil

239 11 0
                                    

Je vais craquer. 

Non sérieusement je vais craquer. Ca va faire une semaine que ma rouquine a retrouvé l'autorisation de sortir sous surveillance avec nous. Une semaine que je suis à peu près sûr qu'elle fait tout pour me pousser à bout. 

Au début, j'ai cru que l'ignorer pourrait faire en sorte que j'oublie momentanément mon attirance pour elle. Il faut bien que je garde la tête froide pour la protéger au mieux.

Le problème c'est qu'elle ne dépasse pas les limites. Ce serait si simple si elle perdait notre pari ou bien qu'elle désobéissait à Dodge. Mais elle préfère flirter avec cette putain de limite. Alors je la regarde glousser quand elle saisit son téléphone et qu'elle pianote des messages sur Tinder toute la journée. Seuls nos entrainements de boxe échappent à ses textos plus qu'agaçants. 

Le pire c'est que j'ai accès à toutes ces conversations grâce au logiciel pirate que j'ai conçu et que je sais pertinemment qu'aucun de ces hommes n'est intéressant. Ca aurait pourtant pu être la goutte d'eau qui fait déborder le vase quand cela m'a tellement agacé que j'ai voulu mettre fin au pari la semaine dernière. 

Au moins, elle s'est pris le revers de la médaille quand je l'ai sois disant "empêchée d'avoir son premier orgasme". Ses mots balancés l'air de rien tournent dans ma tête et me donnent envie de l'aider. 

Vraiment, je vais craquer. 

Les tenues avec lesquelles elle gravite dans l'appartement me semblent de plus en plus courtes et j'ose espérer qu'elle en mettait de plus couvertes chez Dodge. 

Assise dans le canapé d'un air lascif, elle m'observe en silence de ses grands yeux de sirène pendant que je fais mine de ne pas l'avoir vue.  Son écran de téléphone est toujours sur une conversation ambigüe avec un certain Tom. En soufflant, elle ouvre le livre qui traine sur le canapé et en sort deux post It. Depuis la table, je n'arrive pas à en déchiffrer le contenu, pourtant ils semblent beaucoup l'intéresser. 

Encore une fois, elle m'observe discrètement sous son épaisse rangée de cils, puis elle se lève d'un bon avec une étincelle nouvelle dans les yeux. Elle me glisse qu'elle va dans sa chambre, mais je fais encore une fois semblant que je ne l'entends pas, les écouteurs vissés dans les oreilles.

Après quelques instants, l'écran de Tinder se referme sur son téléphone et elle le met en veille. J'entends un peu de bruit comme si elle déplaçait des affaires. Son écran de téléphone se rallume et elle cherche des édits de Thomas Shelby dans Peacky Blinder.  

Je n'arrive plus à faire semblant de me concentrer quand elle réalise des actions aussi inattendues alors j'enlève les écouteurs de mes oreilles et écoute attentivement. Un bruit de vibration se met en route, assez faiblement. 

Non ca ne peut pas être ce que je pense. Elle doit avoir une explication censée à tout ça. Le bruit s'arrête d'un coup et le l'entends s'énerver et jeter l'objet sur son lit. De nouveau, elle déplace des objets, puis elle jure encore une fois avant de sortir de la chambre. 

Avec précipitation, je remet les écouteurs et j'ai à peine le temps de reposer les doigts de mon clavier et de fermer la page du logiciel espion qu'elle est de retour dans le salon. Les joues légèrement rougies, elle a remis son short à l'envers et je n'ai plus de doutes sur la nature des activités qu'elle s'apprêtait à faire dans la chambre. Je réprime tant bien que mal un sourire et pianote sans but précis sur mon fichier Excel. Mes lunettes glissent sur le bout de mon nez, et je sais qu'elle me regarde encore. 

Elle teste mes limites, pire qu'une enfant. Il ne faut surtout pas que je réagisse. 

C'est à mon tour de me lever pour aller à la salle de bain et essayer de calmer les ardeurs qui montent en moi. Au passage, je jette un œil dans sa chambre. Sur son lit, un chargeur lilas alimente un jouet pour adulte de la même couleur que je serais prêt à jeter pour pouvoir le remplacer. Un petit écran indique que la charge est faible. Intéressant.
Il est finalement peut-être temps pour moi de rentrer dans son petit jeu et de lui corser le travail.

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant