Chapitre 33 : Perry

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Il a fallu trois semaines pour convaincre mon père de me laisser sortir en dehors de mes appartements. Pourtant, je serai prête à retourner à cet état de surveillance extrême maintenant que je sais ce qu'il y a dans le reste de la maison. 

Ce matin, les murs décrépis de ma chambre me semblent presque accueillants en comparaison de ce qui m'attend derrière cette porte. Durant les trois semaines où l'on m'a retenue prisonnière entre ces quatre murs, j'ai eu le temps de réfléchir et d'analyser la situation. 

Mon père est loin de l'image dans laquelle je l'ai enrobé. C'est un homme vicieux et manipulateur, et je ne suis qu'un pion sur son échiquier géant. Moi, sa fille, qu'il surveille plus que l'armée ne surveille la zone 51. 

J'ai survécu à l'examen médical totalement déplacé qu'il m'a fait subir, et je n'ai même pas lâché une larme lorsqu'il m'a regardé d'un air dédaigneux après que l'infirmière lui ai confirmé que je n'étais pas vierge. 

Je me suis pliée à ces quatre volontés lorsqu'il m'a pris toutes mes affaires et à décidé que ma garde robe ne serait désormais composée que de robes longues très amples. A vrai dire je m'en fiche, car j'ai bien d'autres problèmes à gérer avant de m'occuper de mon style. 

J'ai écouté ses ordres et suis restée silencieuse alors que mon monde s'est écroulé. Je n'ai plus de droit, encore moins de libertés. La fenêtre de ma chambre donne sur un grand parc clôturé, sans vis à vis, et je ne peux pas espérer m'en servir pour sortir car de grands barreaux l'habillent. Ilias, le jeune garde, est la seule personne que j'ai vu durant cette période car il venait me porter mes repas. Malgré ça, il avait l'air très occupé.

Quand l'on m'a annoncé que je pouvais enfin sortir, ca a sonné comme une victoire. Pourtant, la réalité a encore une fois été bien plus amère. 

Une liste d'obligations tout à fait abjectes a fait son apparition. Je dois par exemple baisser les yeux devant les hommes, m'occuper des corvées ménagères de cette maison, et ne pas m'occuper de leurs histoires d'hommes. J'ai pour ordre de rester pure pour ne plus déshonorer mon père, et d'être la plus sage et silencieuse possible. 

Ce dernier point est le plus dur, notamment lorsque j'entends des hurlements au plus profond de cette maison. accompagnés par les personnes que je vois défiler et par les conversations que je surprends, j'ai très vite compris que le trafic préféré de mon père concerne les humains. 

Mon café coule trop lentement dans la cafetière de la cuisine tandis que mon garde est toujours silencieusement planté derrière moi. Comme d'habitude, des hommes sont plantés partout dans cette maison. Absolument abjectes et sans limite, ils ont au début essayé de me toucher.  Si je n'étais pas la fille de CASA, je n'ai aucun doute qu'ils auraient eu le droit de faire bien plus. Ilias les en a empêchés, mais pas par bon cœur. En tant que bras droit de mon père, il se sont mis d'accord sur le fait que je devais lui appartenir. L'information m'a d'abord donné envie de vomir, puis elle m'a fait comprendre que je devais trouver un moyen d'agir au plus vite. 

Je sursaute et me brûle avec une goutte de mon café lorsque la porte claque derrière moi et qu'un homme entre sauvagement dans la pièce avec une femme qu'il tient par les cheveux. Elle se débat et pleure, puis elle trouve mon regard et me supplie. La première fois que c'est arrivé, je me suis élancée sur la pauvre victime, jusqu'à ce que la lourde chaîne accrochée à mon pied soit tirée en arrière et que je ne puisse plus bouger. On m'a ensuite annoncé que ce que subirait cette femme serait de ma faute. Et ca me hantera pour toujours, car ils sont allés bien plus loin que les fois suivantes, même si c'était déjà bien trop. Je dois me résoudre à la regarder se faire traîner jusqu'au canapé ou elle est lancée sans vergogne sur un homme qui la retient, pendant que celui qui l'a emmenée la déshabille. 

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant