Chapitre 24 : Perry

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Jamais Perry. Je laisserai personne goûter à ta douceur. Si ca n'avais tenu qu'à moi je t'aurais arrêtée avant qu'elle ne pose les yeux sur toi. 

Cela fait maintenant trois heures que je tourne sans réussir à trouver le sommeil. J'étouffe sous la couette mais la chaire de poule parcourt ma peau dès que j'en sors un centimètre. Mon oreiller est trop plat, mon t-shirt over size me sert le cou et la couette fait trop de bruit quand je bouge. 

Ou bien peut-être que c'est l'excitation et les questions qui tournent dans ma tête comme une lente torture à laquelle je ne peux échapper. Ces questions qui m'étourdissent et m'empêchent de respirer correctement. Ce flot constant qui irradie mes veines et les font pétiller.

Mais non, je mets ça au bas de la liste. C'est sûr que c'est cette chambre qui est mal foutue. 

-Putain, je grogne en me tournant une énième fois. 

Comme si les lattes allaient soudainement s'assouplir. Que le matelas allait devenir plus moelleux et accueillir à la perfection les courbes de mon corps. 

Après encore une demi heure à tourner en rond, je décide de me lever. Cette fois je ne réitère pas la même erreur. J'enfile un jogging et un sweat épais. 

Le sol est froid et seul le bruit de l'horloge de la cuisine se fait entendre. Je marche d'un pas délicat vers le frigo, dans l'espoir qu'un grand verre d'eau fraiche m'aidera à apaiser mes songes. Il ne me faut qu'un pas dans la pièce sombre pour y repérer la présence de Basil. Une cigarette à la main, il est avachi sur le siège le plus reculé. Il est statique et m'observe sans un bruit. Il porte lui aussi un sweat et un jogging et sens le pin frais. 

Je ne sais pas comment il fait pour rester comme ca, sans bruit ni occupation. Je ne peux personnellement pas me le permettre. J'ai toujours besoin d'un bruit de fond qui étouffe un peu mes pensées. 

Et actuellement, ces pensées me ramènent au moment où il m'a regardée donner du plaisir à cette femme. Ces yeux pétillants et songeurs à la fois. Ces bras musclés qui se sont raidis alors qu'il ne bougeait pas d'un centimètre. Et cette bouche pulpeuse qui était elle aussi sur le corps de cette femme quelques minutes auparavant.

-Tu ne dors pas ? Je lui demande pour arrêter de repenser à ce qui s'est passé quelques heures auparavant. 

Mais ma question est idiote et la réponse évidente. Il ne dit donc pas un mot et se contente d'hausser les épaules en aspirant une nouvelle taffe. L'imitant, je saisit une chaise avant de m'assoir dessus, en silence, le regard dans le vide. Nous restons ainsi quelques secondes avant qu'il me tende son paquet de cigarette, me faisant comprendre que je peux en prendre une. Je le remercie et nos regards se croisent, une seconde de trop peut-être. 

-J'ai besoin de me défouler. Je lui confesse. 

Il se mord la lèvre et ses yeux se perdent dans le vague une nouvelle fois mais il ne me réponds pas donc je continue.

-Genre aller courir tu crois que ce serait possible ? 

Cette fois il soutient mon regard mais je peux déceler dans celui-ci la réponse à ma question. 

-Tu ne peux pas sortir pour le moment. On ne sait pas où ils sont, ni combien. On doit d'abord s'assurer que la situation est sous contrôle.

Je suis agacée et peinée par la situation mais je fais de mon mieux pour ne rien laisser paraitre car je sais que ce n'est pas non plus sa faute. Un silence s'étend depuis une ou peut-être deux minutes, puis il se lève d'un pas décidé en écrasant sa cigarette dans le cendrier.

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant