Chapitre 28 - Perry

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-Il faut que tu l'emmène au repère 402 Bas' ! Vous y resterez 4 jours jusqu'à ce qu'on ait un plan contre ces fils de pute. 

-Brandy est déjà en train de préparer les affaires. Il nous faut un plan très vite !

Des bribes de conversations me parviennent comme un écho. Je n'arrive pas à saisir le sens des mots, pourtant les deux hommes se tiennent en face de moi, à moins de deux mètres. Basil ne me lâche pas du regard, pas depuis que j'ai vu ma voiture partir en cendres. Dodge, quant à lui, s'agite dans tous les sens, comme une masse floue et imprévisible. 

J'essaie de les écouter, de les entendre, mais je n'y parviens pas. La seule sensation qui m'habite est celle de mon estomac si retourné que je peine à respirer. Ma tête vibre, empêchant mon cerveau de se reconnecter.

La réalité c'est que je me sens impuissante de ne pas avoir pu agir, de n'être qu'une cible sans défenses.

La réalité c'est que je suis terrifiée de réaliser que la menace est bien réelle et que, sans savoir pourquoi, j'en suis la cible principale.

Je me sens vraiment idiote de ne pas avoir de suite saisis l'ampleur de la situation. Et j'aimerais tellement pouvoir accélérer les choses et régler moi-même le problème. Mais surtout, comprendre. J'ai l'impression que des preuves sont disséminées partout mais elles n'ont aucun sens, aucun lien. 

De nouveau les deux hommes se taisent et se rapprochent de moi. Ca doit faire à peine 5 minutes que ma voiture a brûlé et Brandy descend en courant avec un petit sac de voyage. Tout est flou autour de moi, mes oreilles bourdonnent. La main chaude de Basil se pose sur mon épaule tandis qu'il planifie les détails.

-On doit partir maintenant, il faut se dépêcher d'accord ? 

Sans forces, je hoche la tête.

Les formes se remettent à s'agiter autour de moi alors que mon regard se replonge dans le vide. On me tire par le bras, alors je suis sans me poser de questions. Mes mouvements sont mous et lourds. Mon corps semble peser deux cent kilos. 

On récupère une voiture que je n'avais encore jamais vu et dont je ne prends même pas le temps d'identifier le modèle. Je m'y love sans poser plus de questions, me laissant porter jusqu'à ma destination qui m'importe peu. 

Je n'ai qu'une envie, qu'on me laisse m'endormir. Dans le noir. Mon souhait finit par être exhaussé et je sombre, entourée par une chaleur réconfortante et une odeur de musc. 

Quand j'ouvre les yeux de nouveau, je panique. Je ne connais pas ce lieu, ces odeurs, ces bruits. Le lit dans lequel je suis bordée est le seul meuble d'une petite pièce aux allures maritimes. Des coquillages sont accrochés aux murs et une frise avec des encres de bateau habille le mur blanc. Au coin de la pièce, deux sacs de voyage sont posés, et je porte toujours les vêtements que j'avais enfilé avant de découvrir... 

Bref. 

Mes doigts saisissent sans attendre le deuxième sac et le fouillent pour découvrir à qui il appartient. Je reconnais sans peine les affaires de Basil et lui emprunte un sweat dans lequel je sais que je me sentirai bien. Avant d'ouvrir la porte, j'y colle avec précaution mon oreille. Quelques bruits de ferraille me parviennent et une odeur de salé flotte jusqu'à moi. Sans attendre, je déverrouille la porte et part à la recherche de la salle de bain. Les bruits s'amenuisent et je sens que mes faits et gestes sont écoutés. Alors, j'allume le jet d'eau pour couvrir le silence. 

Je suis en train de me déshabiller, quand de légers  bruits de coups me tirent de mes songes. 

-Ouvre-moi s'il te plait, semble presque implorer la voix grave de Basil. 

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant