Epilogue : Perry

74 5 0
                                    

Le vent caresse doucement mon visage, et je regarde la ville s'étendre sous nos pieds, baignée par les lumières nocturnes. Depuis ce toit, tout semble calme. 

-Tu te souviens de la première fois qu'on s'est vus ?

 Basil sourit, les pieds pendant dans le vide. Je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce moment. 

-Tu avais l'air de me trouver absolument abjecte.

Cela fait quelques mois que nous nous sommes installés ensemble et toute cette histoire nous fait désormais rire. C'est une anecdote que l'on ne pourra pas surpasser. 

Basil rit doucement, d'un rire qui me fait toujours autant d'effet. 

-C'est parce que tu étais absolument abjecte.

Son épaule pousse gentiment la mienne puis il me caresse doucement la cuisse comme il a l'habitude de le faire. A la lueur de la lune, la cicatrice qui lui fend le visage est joliment mise en valeur. Je le trouve encore plus beau avec maintenant que je sais d'où elle vient. 

Je laisse un silence s'installer, remplissant l'espace avec les souvenirs de ce que nous avons traversé. Les missions, les projets, les moments que nous passons ensemble et qui me donnent envie de serrer les cuisses quand j'y repense (et je dois avouer qu'il y en a eu un certain nombre à mon plus grand plaisir). Tout ça a fait de nous les personnes que nous sommes aujourd'hui, et ce que nous sommes à deux. Forts, confiants, loyaux, et tant d'adjectifs que j'ai cherché longtemps dans ma vie.

-On en a fait du chemin, je murmure, plus pour moi-même que pour lui.

-Et on n'a pas fini.

Nous nous sourions gaiement et nos lèvres se rejoignent. Même après tant de baisers, mon ventre fourmille à son contact.

Je m'apprête à l'approfondir quand son téléphone vibre. Il le sort de sa poche, et je discerne le nom du contact.

-Il y a un problème ? 

-Ne t'inquiète pas pour ce petit merdeux de Priam. Tu sais qu'il gère parfaitement la direction de l'arène. Il m'envoie juste quelques nouvelles.

Il me rassure d'une pression de la main et d'un baiser sur la mâchoire. Il y a eu quelques changements au club. Dodge est beaucoup plus absent, car il est trop occupé à monter un réseau de démantèlement des trafics humains. Basil a pris la direction du Bounce à temps plein. Priam aussi a beaucoup évolué, et gère désormais tout le sous-sol seul. Je dois avouer qu'il le fait d'une main de maître, même si je m'inquiète parfois trop pour lui. j'ai un peu trop pris cette notion de famille à cœur.

Ses lèvres saisissent les miennes de nouveau et j'oublie tout, jusqu'à ce qu'il soit de nouveau coupé par une vibration. Cette fois, son expression est un peu différente lorsqu'il le consulte. Ses longues jambes reprennent appui sur la terre ferme et il m'invite à en faire de même. 

-Malheureusement la cible est déjà arrivée chez elle. C'est l'heure d'aller casser des vertèbres à un putain de pédophile.

-J'adore quand tu me susurres des mots doux à l'oreille mon amour. 

Notre vie n'est tout de même pas devenu un compte pour enfant. Pour mon plus grand plaisir, nous effectuons toujours quelques missions, pour l'amour de l'adrénaline (et un peu celui du sang). Nous sommes en équilibre précaire entre justice et illégalité. Ce mode de vie me fait vibrer.

Nous descendons du toit, ensemble, comme toujours. Peu importe ce qui nous attend. Tant qu'on est deux, rien ne peut nous arrêter.

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant