Chapitre 36 : Perry

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-C'est le dernier carton, je le pose où ? Je demande à Brandy.

Elle observe quelques instants son salon puis pointe du doigt la sublime bibliothèque incrustée dans le mur.

-Là-bas, tu peux organiser comme tu le sens.

Depuis mon retour il y a deux semaines, elle ne m'a pas lâchée d'une semelle. Elle qui pensait voler de ses propres ailes, a finalement décidé de redécorer entièrement son appartement.

Nous passons donc nos journée à surfer sur internet, trier ses affaires, et jurer comme des charretiers lorsque les meubles ne s'imbriquent pas comme ils le devraient (foutues notices incompréhensibles).

Cette proximité entre nous m'a fait un bien fou. Pouvoir lui parler de tout ce que je ressens, de tout ce qu'il s'est passé, a été un soulagement. Elle s'est excusée 1000 fois, mais je l'ai déjà pardonnée 1001. J'ai retrouvé une véritable amie et je m'en suis voulue d'avoir douté de sa sincérité. J'ai encore un long travail à faire pour assimiler toute cette affaire. La mort de mon père me semble si lointaine, comme si elle n'était pas vraiment réelle.

-Eh oh, redescend sur terre ! Je commande ce fauteuil en lilas ou en rose ?

Son air sévère me fait rire et je me penche au dessus d'elle pour observer les deux coloris. ils ont l'air d'être strictement les même.

-Le lilas, il est aboslument divin.

Ses paupières se plissent légèrement et elle m'observe de bas en haut. Sa langue caresse ses dents puis elle se lève pour être à ma hauteur.

- Dis-moi à quoi tu penses...

Elle me connait si bien cette garce.

-Rien de spécial, je suis toujours en boucle. Je repensais juste à tout ce qu'il s'est passé. 

Les bases sont plus saines qu'avant. Ils ont tous respecté leurs promesses et il n'y a plus de sous-entendus que je ne comprends pas, ni d'informations cachées. Je n'ai plus aucune interdiction et on me tient au courant des avancées. 

Il y a quelques jours, la police est venue nous rendre une petite visite et j'ai été inclue dans l'échange. Ils n'ont pas vraiment posé beaucoup de questions, effleurant seulement le sujet sans y entrer. Je pense qu'ils sont les premiers à être soulagés par la fin de ce commerce.

-Je suis tellement soulagée que tu sois revenue. Je m'excuserai à vie et ca ne sera jamais assez.

-Arrête Brandy, tu sais que c'est pardonné. Vous êtes ma famille. Et même si tu avais voulu refaire ta vie je t'aurais soutenue même à distance.

-Si je suis restée, c'est avant tout parce que vous êtes ma famille aussi. J'ai trop peur de partir, je ne suis pas encore prête.

On se prend dans les bras pour la millième fois en 14 jours et un sentiment que je connais revient me saluer.

-Je crois que moi j'ai besoin de voir autre chose. Je n'ai toujours été que le pion que l'on déplace à sa guise. J'aime être ici, c'est chez moi. Mais en même temps ca ne l'est pas vraiment tu vois. 

Je crois que j'ai besoin de voir autre chose, de vivre selon moi uniquement. Et de revenir quand je l'aurais décidé, et pas seulement parce que j'ai été ballotée d'un endroit à un autre.

Les pensées se bousculent dans ma tête et je ne sais pas si elles ont un sens quand je les prononce. J'ai habité chez Dodge, puis chez Basil. Maintenant que je suis de retour et que je n'ai pas encore remis ma vie en ordre, je squatte chez Brandy et nous y restons 80% du temps. Avec Priam et Jude, c'est comme si le temps c'était cristallisé. Nous partageons la même relation qu'avant. Avec Basil, c'est tout son contraire. Il se contente de bonjour polis et moi je n'arrive plus à soutenir son regard. J'ai besoin de temps et de remettre les choses en ordre avant de poursuivre la dernière discussion que nous avons eue.

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant