Chapitre 5 : Perry

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Ba-Bam Ba-Bam Ba-Bam.

Les battements de mon cœur pulsent si fort dans ma tête que je n'arrive plus à saisir autre chose. Mes paupières sont closes et tellement lourdes que je peine à ouvrir les yeux. 

J'essaie de bouger les mains pour attraper ma couette sur mon matelas qui me semble plus dur que d'habitude mais c'est impossible. 

Me levant dans un sursaut, mes paupières décident enfin de coopérer et de me faire découvrir les lieux. Ce n'est pas chez moi, ni le motel et mes mains sont attachées et reliées au pied d'un lit en métal miteux. Placé au coin d'une pièce minuscule tout aussi miteuse. 

J'essaie de me rappeler des évènements de la veille mais je n'ai que des bribes. La recherche de mon père, The Bounce, l'abruti à la tête amochée, la magnifique serveuse dont je ne me souviens pas du prénom. 

Au moins, je suis toujours habillée comme hier et mes vêtements n'ont pas bougé. Je me sens franchement ridicule avec ce haut qui plonge entre mes seins.

Je tire de toutes mes forces sur les liens qui tiennent mes mains et m'époumone. Mais qu'est ce que je fous ici merde ? 

Au bout de quelques secondes à peine, la porte s'ouvre en fracas et un homme s'engouffre dans la pièce, une arme à la main. Je n'y connais rien en armes mais elle est vraiment effrayante. Et l'homme qui la tient n'est pas mieux. Aussi haut que large, je pense qu'il pourrait me briser les deux jambes d'un seul geste. Tétanisée, je ne bouge plus et l'observe, le souffle coupé. Il se rapproche de moi avec méfiance et défait mes liens du lit. 

Sans rien dire, il les gardent en main et les tirent, m'invitant silencieusement à le suivre. Je me lève, tremblante, et coopère. C'est pas comme si j'avais vraiment le choix de toute façon.

Nous traversons un immense couloir et il pousse une lourde porte. Alors, nous nous retrouvons dans une grande pièce aux antipodes de celle ou j'étais attachée. Lumineuse, grande, décorée avec goût. Du marbre massif habille le sol et de grandes fenêtres donnent sur une immense forêt. Réalisant que cette bâtisse à l'air perdue au milieu de nul part, je panique de plus belle, et une larme solitaire se met à couler sur ma joue. 

Mais pas de sanglots, plus de cris. J'attends mon heure sans protester. Après tout c'est peut-être comme ca que ca devait se finir pour moi. Kidnappée dans un bar après avoir trop bu toute seule comme une grande. C'est sûrement mon comportement avec l'homme qui les ont poussés à me choisir. Peut-être que c'est même lui qui m'a kidnappée. 

Enfin, le bibendum me fait signe de m'installer sur une chaise en milieu de la pièce sur laquelle il m'attache de nouveau, entourée par 5 hommes qui me visent avec leurs armes. Je ne regarde même pas les issues, je n'ai aucune chance de m'en sortir. Ils ne disent pas un mot, et je suis instantanément mal à l'aise saucissonnée et tenue en joue. 

Des voix se font entendre de derrière une grande porte et soudain, elle s'ouvre avec force. 

Quand je vois le visage du premier homme, des flashback me reviennent. 

Basil. 

Basil et le verre qu'il m'a offert. 

J'ai la nausée rien qu'au fait d'y repenser. Je suis vraiment idiote. Je le sait pourtant qu'il ne faut pas accepter des verres de la part d'inconnus. Mais j'ai observé le barman le réaliser devant moi et me le tendre directement. 

Je l'observe avec dédain et je repousse les autres larmes qui menaçaient de tomber. Il m'a déjà assez prise pour une idiote il n'aura pas le plaisir de me voir effrayée. 

Mon attention se retourne sur l'autre homme. 45 ans environ, des cheveux noirs avec les tempes grisonnantes, une carrure sportive et une cigarette aux lèvres. Il est aussi charismatique que son associé. Et dans ce cadre, aussi effrayant. Je me redresse sur ma chaise et soutient son regard. 

The Bounce - Perry [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant