chapitre 2.2-Jour de pluie

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La vie vous laisse avec un millier de questions et un millier de problèmes. Elle vous pose parfois les mêmes situations d'hier, d'avant-hier, essayant de voir si vous avez appris de vos précédents échecs. L'Homme dormira sans connaître, et se réveillera sans avoir appris, tirer les leçons de nos erreurs passées est la plus belle leçon de la vie.

Mais quant à grandir...

Grandir, est une période de la vie qu'on traverse tous. On apprend, on oublie, on rit, on pleure, on sourit malgré la difficulté et on faiblit après avoir tant combattu pour être au sommet.

C'est un changement néfaste, où notre réalité enfantine, se heurte violemment au monde que nous cachaient les adultes, derrière leurs sourires pleins d'espoir, il n'est jamais facile de continuer. On peut vivre stressé, avoir peur de perdre notre innocence, de connaître de quoi sera fait demain. On peut se morfondre, se sentir mal, telle une tâche au milieu d'un blanc immaculé. Ne pas trouver sa place dans le déambule, ne pas savoir être soi et façonner sa vie, nos choix, en fonction de ceux, qui ne nous accepteront jamais tels que nous sommes.

Et puis, on en vient à fléchir sur le poids de nos doutes. Les plus forts résisteront quant à eux, se prêtant à la réalité factice qui fait le quotidien de l'Homme. Les moins forts seraient les premiers à tomber, à se perdre sur la désillusion. Il n'est jamais facile de monter. Et là, l'âme dans la torpeur essayera par tous les moyens de s'en sortir et de se libérer de ses maux de l'âme. Entra ensuite la lumière du suicide, de la drogue et l'âme se perd, souillé, détaché de son hôte.

Grandir n'était pas une étape aisée de la vie, mais, elle était la meilleure de ces périodes. Vivez votre jeunesse maintenant, elle est précieuse ! Elle reste la meilleure période de votre vie !

Ce soir-là allait être bien étrange pour Gabriel, qui regardait inexorablement le plafond dans l'espoir de s'assoupir sur le poids de la fatigue.

La fraîcheur de l'aire contrastait avec celle du garage aménagé qui lui faisait office de chambre de fortune. L'air ici était caractéristique. Elle gardait une pointe chaude, causée par le radiateur électrique qui était suspendu contre le mur, et une odeur pestilentielle s'y répandait. Elle était reconnaissable de toutes, celle de l'héroïne, qu'il avait enroulé autour d'un emballage papier, l'avait allumé et maintenant, profitait de ses bienfaits. Ici, le froid se faisait plus virulent qu'à l'intérieur. Le toit avait des fuites, ainsi que les murs fébriles, qui laissait bien des fois le froid s'immiscer dans sa chambre. C'était la raison pour laquelle, il s'était acheté un radiateur. C'était le prix à payer, pour voir le moins son beau-père et ses enfants.

Fumer, était le seul moyen qu'il avait trouvé pour ne plus penser aux problèmes qui faisaient son quotidien depuis déjà longtemps. Il ne s'était jamais lamenté de son sort, de sa condition de vie, mais là, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

Gabriel n'était pas ce genre de personne qui adorait être le centre du monde. Voir les autres sourires et être heureux lui suffisait amplement. Et pourtant, ses conditions de vie laissaient à croire le contraire. La famille Harris habitait Villeray depuis plus de dix-sept ans. Elle était particulièrement la plus pauvre de toutes, logeant dans un trois-pièces en bois, pour une population de huit personnes, qui vivait sur le seuil de la pauvreté. Nicole Harris, sa mère était une couturière connue du coin, son beau-père quant à lui, était un homme d'affaires bien connu des habitants pour son passé trouble, ses fréquents excès de colère et sa dépendance aux jeux de hasard.

Hypnose (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant