Angel's Melody - Le Recueil

Zima - 2

Ducon écarquille les yeux de peur et recule de deux pas, manquant de tomber. Il déglutit péniblement, soudain incertain. Il semble prendre conscience que Lorabel a refait sa vie et qu'il n'y a aucune place pour lui dedans. Enfin, c'est ce que je pensais avant qu'il ne l'ouvre de nouveau. Ce type a décidément un problème.

– Votre femme ? Bel ? Demande t-il.

Le faite qu'il utilise aussi familièrement le surnom de ma régulière me hérisse. Seule la famille a le droit de l'appeler comme ça.

– Oui. Ma femme. C'est la bonne dénomination, il me semble, quand on épouse quelqu'un.

– Jamais Lorabel ne se serait mariée avec un biker.Elle n'est pas sotte. Elle sait que vous n'êtes pas des hommes pour elle.

– Mon gars, t'as visiblement oublié que Light, le frère de Lorabel EST un biker. Et que Bel a grandit dans ce monde.

– Non. Son frère est un criminel, c'est vrai, mais jamais ma Lorabel ne traînerait avec ces gens.

Oula il m'énerve. On tourne en rond. Ce type est con.Et MA Lorabel ? Il a vraiment un problème. Il croit vraiment à son délire. Il s'imagine vraiment que Lorabel est une sainte et qu'elle va retourner avec lui ? Bel ? Mon petit démon ? Je secoue la tête. Parler avec ce gars ne rime à rien. Il est plus obtus qu'un platane. Je décide de rentrer rejoindre mon frère, laissant Monsieur Fils de Pute Premier du Nom sur le perron sans plus lui prêter attention. Je ferme la porte et l'ignore quand il se met à tambouriner à la porte. Mieux, je sors mon téléphone et appelle les flics en disant un type louche nous harcèle et cherche à s'en prendre à ma femme. Je donne mon nom et mon adresse à la gentille petite dame opératrice, précisant néanmoins que j'appartiens aux Angel's Melody, que je suis armé, ainsi que mon frère. La femme prend note et annonce qu'une patrouille est en route. Elle me prit de ne rien faire d'illégal. Et de mesurer mes actes si « l'intrus » venait à pénétrer ma maison. Ouai ... S'il entre, je lui colle une balle. Misha me regarde, assit sur un tabouret de l'îlot central.

– Il se passe quoi ? Demande mon frangin.

– Et bien ... l'abruti qui cogne à la porte est l'ex de Bel. Et le père de Harper.

– J'ai entendu un truc à ce sujet au Club. C'est pas ce gars qui a proposé de se débarrasser de la p'tite ?

– Oui. C'est lui.

– Et tu ne le cognes même pas ? Fait Misha, surprit.

– J'ai appelé les flics. Je ne veux pas le frapper et qu'il s'en serve pour m'accuser d'un truc. Expliqué-je avec un haussement d'épaules.

– Mmm.

– Tu passes trop de temps avec Vulcan si tu veux mon avis. Gloussé-je.

Le gars est tenace. Pendant notre petite discussion, il continu de toquer à la porte, de brailler et de faire tinter l'interphone. Très, très pénible. Misha souffle, énervé par le tapage et décide de retourner au Club. Il ouvre la porte, croise le regard paniqué de Crétin qui se retrouve un poing serré en l'air,prêt à cogner de nouveau le bois. Ils s'observent une minute puis mon frère referme la porte. Rapidement le bruit puissant de son moteur s'éloigne dans la rue. Monsieur Fils de Pute Premier du Nom reprend son concert. Il me gonfle. Mais je me dis qu'un tour au poste de police peut servir à quelque chose. À tout le moins, j'aurais essayer la méthode douce et pacifique. Si ça ne marche pas, on passera à celle qui est violence et douleur. En attendant les flics, je replace mon casque sur mes oreilles, monte le son et relance mon livre. Je tire ensuite un fauteuil jusqu'à la fenêtre et observe dehors. Je ne me relève que lorsqu'une voiture de police fait son apparition. Notons que l'ex est plus que tenace. Il est toujours là,même s'il a arrêté de maraver notre porte. Assit sur son capot de bagnole comme s'il était le roi du monde, il regarde le véhicule se garer à côté de lui. Je retire mon casque et le pose sur la table basse. Le gars sourit, serein, sans se douter un seul instant que la police est la pour lui. Comme je m'y attendais, ce sont Abigail et Zachary qui sortent. Je sors sur mon perron, m'adosse au mur et croise les bras sur ma poitrine. Zach s'approche de moi pour discuter de mon appel et de ce qui s'est passé pendant que sa collègue interroge l'Autre. Il faudrait que je pense à demander son nom. Parce que, oui, j'ignore comment il s'appelle. J'ai toujours pris grand soin d'aborder le moins possible le sujet de l'ex. Enfin, peu importe. Il est embarqué par les flics après que l'un de mes voisins, qui pourtant ne m'apprécie pas, leur est raconté ce qu'il a vu. Je ne peux m'empêcher de sourire et de faire un signe de la main devant la mine stupéfaite de Monsieur Fils de Pute Premier du Nom. Visiblement il ne s'attendait pas à faire un tour à l'arrière d'une bagnole de police. C'est hilarant.