Ride - 2

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Aujourd'hui, c'est le grand jour, si je puis dire. Car aujourd'hui, je pars à la rencontre de mon oncle. S'il est encore envie. Je vais rencontrer les Angel's Melody. J'ai fais quelques recherches sur eux. Des bikers hors-la-loi. C'est la première chose que mon moteur de recherche m'a trouvé. Hors-la-loi. Trafiquants. Des hommes dangereux, puissants, violents. Présent dans de nombreuses villes. Ils ont une sacré réputation. J'ai appris que chaque ville a un « Chapitre », une annexe quoi, et que le « Chapitre mère », donc le tout premier, est situé à la Nouvelle-Orléans. J'ai trouvée quelques trucs sur la N.O. Parait que leur Vice-président, un type nommé Blade, est un sacré morceau. Mais c'est L.A. qui m'intéresse. Les gars sont discrets parce qu'il n'y a pas grand chose malgré tous mes efforts. Leur chef s'appelle Soul. Leur Vice-président s'appelle Typhon. Apparemment, ils ont tous un petit nom. En tout cas, tout ce que j'ai pût retenir, c'est que ce ne sont pas des gens à fréquenter. Du moins, d'après Internet. Des marginaux de la société que cette dernière rejette totalement. Putain, on dirait moi. Cette petite ressemblance me donne encore plus envie de les rencontrer. Alors je me prépare, récupère la lettre la plus importante de mon père et inspire un bon coup. J'espère que ça va bien se passer. Je sors de mon appartement, le ferme à double tour et descend dans le garage qui lui est assigné. Dedans, il y a la vieille bécane de mon père. Je ne savais même pas qu'il en avait une avant d'en hériter. Elle est sobre. Noire et chromée, elle a un peu prit la poussière et a rouillée par endroit. Mais elle fonctionne. Je n'aurais qu'à trouver un garage où la faire remettre en état. Là où je me rend, ils doivent connaître quelqu'un. Pour le moment, elle roule, et elle peut m'emmener à destination. Non pas que je ne puisse pas y allez à pied, mais remonter en selle me fera du bien. Je n'ai pas posée mon cul sur une moto depuis mon accident. Même bénignes, j'ai quand même été blessée. Et de toute façon, ma propre moto à fini à la casse. La roue avant touchait la roue arrière selon un angle totalement improbable. Un tour de clef et me voilà partie. Mes mains tremblent un peu, mon cœur bat trop vite et mes oreilles bourdonnent d'un bruit de métal qui se broie. Pourtant, j'arrive à destination sans tomber, sans m'arrêter pour respirer. J'arrive entière devant l'immense grille qui protège l'entrée.

Deux types armés me demandent mon identité. Je descends et leur tend mon permis de conduire avant d'expliquer simplement la raison de ma venue ici. L'un des deux fronce les sourcils et pince les lèvres. Il me détaille et j'ignore ce qu'il voit, mais il décide de me laisser passer. Je récupère mon bien et remonte en selle le temps de garer ma moto non loin de l'alignement de bécane peintes présente dans la grande cours. Je suis ensuite escortée jusqu'à la porte du bâtiment, puis à l'intérieur. Il y a du monde. Des tables sont posées près d'un grand bar, des canapés séparent la partie salle à manger – cuisine de la partie salon qui possède un grand écran plat. Le logo de leur Club orne un mur entier. Quelques tags décorent les autres. Des femmes presque à poil se baladent entre des mecs taillés comme des falaises, habillés en cuir. Je détaille tout ça, nullement impressionnée par le blanc soudain ou les regards qui me tombent dessus. Quand on vit sur la route, qu'on ne s'arrête qu'à des restaurants routiers ou des dîners perdus, on croise souvent des types patibulaires, rétrogrades ou juste des enflures qui s'imaginent qu'une femme de sert qu'à y fourrer sa queue. J'ai appris il y a longtemps à ne pas m'arrêter sur leurs regards et à me défendre contre ceux qui sont trop entreprenants. On peut m'observer comme si je n'étais que de la viande fraîche, cela m'indiffère. L'un des hommes qui m'accompagnent, celui qui m'a autorisée à entrer, fend la foule pour parler à voix basse à un gars. Un gars qui caresse les plumes d'une perruche. OKAI. Normal. L'homme à l'oiseau hoche la tête et s'approche de moi tandis que l'autre file par une porte que je n'avais pas remarquée.

Je fixe le biker qui s'arrête devant moi. Mon cœur rate un battement. Il est canon comme jamais ! Deux mètres je dirais, un cou de taureau, des bras gros comme des troncs. Il porte des cheveux noirs charbons mi-long et des yeux chocolats. Je note qu'il lui manque une oreille. Ses cheveux le cache mais c'est quand même visible par moment. Je ne peux détacher mon regard du sien. Un sourire lent et indolent étire ses lèvres. Je rougis. Bordel je ne rougie jamais d'habitude ! L'homme sourit encore plus si c'est possible.

Angel's Melody - Le RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant