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Une fois la surprise passée, Salvatore plisse les yeux

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Une fois la surprise passée, Salvatore plisse les yeux. Un flash de clarté traverse ses iris azurs.

Sa grande carrure s'accroupie pour être à la hauteur du cadavre encore chaud de cette étrange femme. Il observe ses yeux, l'air de chercher quelque chose. Puis, d'un geste de la main, il ferme les paupières de la femme et souffle :

— Intéréssant...

Allegra avance vers lui et le questionne d'un air inquiet :

— Salvatore ? Est-ce que c'est bien ce que je crois ?

Contrairement à Qamar, Allegra ne s'est pas battue contre cette femme. Mais elle n'est pas restée les bras croisés. Elle a observé la scène d'un oeil de lynx et a analysé les moindres détails. Et d'après ce qu'elle vient de demander, elle en a tiré la même conclusion que Salvatore.

En fait, ils ont tous les trois l'air inquiet.

Salvatore.

Qamar.

Allegra.

Parce qu'ils ont compris quelque chose que j'ignore encore...

Salvatore se redresse et lisse sa veste de costume noire. Son front est légèrement plissé, trahissant sa préoccupation.

— C'est une poupée, déclare-t-il avec certitude.

Une poupée ?

Je lâche un petit rire nerveux en répliquant :

— Je sais que ce n'est pas le bon moment pour faire des blagues, mais elle m'a l'air très humaine cette femme.

Salvatore m'ignore royalement et se tourne vers les deux autres Roses, comme s'il ne m'avait pas entendue.

— Elle a été hypnotisée. Quelqu'un a utilisé le contrôle mental sur elle, dit-il à leur intention.

Intriguée, je me tourne à mon tour vers les filles :

— Le contrôle mental ? Comme ce que vous faites à l'agence ?

Lorsqu'elle m'a fait la visite de l'agence, Allegra m'a expliqué que certaines Roses utilisent des techniques de contrôle mental —dont l'hypnose— pour faire des lavages de cerveau et manipuler leurs ennemis. C'était à l'étage des Roses violettes et la majorité d'entre elles sont des psychologues lambda lorsqu'elles ne sont pas occupées à jouer les espionnes.

— Oui, acquiesce Qamar. Mais ce dont elle a été victime est encore pire.

— Comment ça ?

— Pour faire simple, on utilise le contrôle mental pour éviter d'avoir recours à la torture. Lorsqu'on n'a pas le choix, on s'y colle et c'est comme ça. Mais quand on peut, on évite de se salir les mains. Si on veut faire cracher le morceau à quelqu'un, on le capture, on lui bande les yeux, on le ramène à l'agence et on l'hypnotise pour que son esprit n'ait plus aucune résistance. On brise les barrières de son esprit. Et si l'hypnose ne marche pas, on passe directement au lavage de cerveau. C'est comme ça qu'on extirpe des informations de la bouche de nos ennemis. On fait en sorte qu'ils nous les livrent eux-même sur un plateau d'argent.

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