40. Love Always Wins

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Ella

Me voilà dans la voiture de Marc qui roule en direction de l'hôtel dans lequel je séjourne. Nous aurions pu discuter dans son camion, mais il n'a pas voulu prendre le risque que l'on soit dérangé. Tout ceci ne fait qu'amplifier le stress que je ressentais déjà depuis un bon nombre d'heures.

J'ai encore l'impression d'avoir le goût de ses lèvres sur les miennes, et le fait que nous ne parlions pas depuis le début du trajet me renvoie en permanence le flash de notre baiser dans la tête.

Je tourne un instant la tête vers lui. Sa casquette à l'envers et ses lunettes de soleil sur le nez, il est concentré sur la route, mais le chewing-gum qu'il mâche lui donne un air nonchalant. Un paradoxe qui le représente à lui tout seul. Paradoxal, c'est sans doute l'adjectif qui le décrit le mieux.

Travailleur mais râleur. Studieux mais rebelle. Caractériel mais sensible...je pourrais continuer ma liste sur environ trois pages. C'est ce qui fait qu'il est difficile à cerner, parce qu'il a un côté mystérieux. Au bout d'un moment, il doit sentir que je le fixe parce qu'il finit par tourner sa tête dans ma direction.

- Je suis si beau que ça ? Il ricane.

- Oh, ferme là...je marmonne en m'enfonçant dans mon siège tandis que je regarde la route de nouveau.

Il rigole de plus belle avant de se tourner de nouveau vers moi l'espace d'une seconde.

- Tu es belle aussi tu sais, il lance de but en blanc.

Voilà que j'ai désormais droit à des compliments, je ne me ferais définitivement pas à sa nouvelle personnalité. Je glousse, ne sachant clairement pas quoi lui répondre.

- En général, les gens civilisés et polis disent merci, il fait remarquer d'un ton amusé.

- Qui a dit que j'étais polie ? Je réponds, pour contourner l'embarras.

Il pouffe de rire avant d'accélérer un peu l'allure de la voiture. Nous arrivons sur le parking de l'hôtel seulement quelques minutes plus tard, et je suis désormais presque tétanisée par l'angoisse. Je sors de la voiture dès que le frein à main est enclenché, et je file vers ma chambre sans l'attendre. Je suis ridicule, parce que je sais dans tous les cas que je vais devoir l'attendre pour qu'il vienne dans la chambre avec moi.

Je l'entends me suivre sans un mot. Il ne se plaint même pas du fait que je ne l'attende pas et je suis étonnée de son comportement encore une fois. Après avoir monté les trois étages de l'hôtel, je suis essoufflée. Habituellement, je pourrais monter huit étages sans transpirer, mais le stress m'étouffe de l'intérieur. Mon coeur semble contorsionné dans ma poitrine, et mes poumons ont démissionné de leur fonction pour la journée.

Tandis que je cherche la carte magnétique de l'hôtel dans mon sac, le pilote espagnol apparaît derrière moi. Son souffle dans ma nuque me fait frissonner, et ses mains qui se posent sur ma taille manquent de me faire sauter au plafond.

- Besoin d'aide peut-être ? Il susurre à mon oreille.

- Je ne...trouve pas cette foutue carte, je bafouille tandis qu'il pouffe doucement.

Finalement, je parviens à mettre la main sur l'objet convoité. J'ouvre la porte quelques secondes plus tard et l'invite à entrer avant moi. Lorsque je referme la porte, mon coeur bat la chamade.

Et maintenant ?

Il s'assoit sur la chaise de bureau tandis que je reste debout.

- Tu voulais qu'on ait une discussion ? Je demande, comme si je n'avais absolument aucune idée de la raison de sa demande.

Il ricane nerveusement.

Tempting the thunder of Cervera [Marc Márquez] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant