Tempting the thunder of Cervera [Marc Márquez]

36. The heart or the reason ?

Ella

Le lendemain, j'arrive au circuit en n'étant pas très en forme. Je n'ai pas très bien dormi cette nuit, parce que les paroles et les actes de Marc ont tourné en boucle dans ma tête. Je n'ai pas arrêté de me demander pourquoi il faisait ça, sans savoir quoi en penser.

Fort heureusement, je ne l'ai pas croisé ce matin. Je me rends d'abord à l'hospitalité du HRC pour prendre un café. J'y croise Stefan Bradl et Pol que je salue. Ils me demandent ce que j'ai de prévu aujourd'hui et nous discutons un moment tous les trois. Aujourd'hui, ces deux là sont tranquille puisqu'ils ne participent pas à la conférence de presse de cette après midi. Ils ne font pas partie des pilotes qui sont très sollicités au cours des week end, ils sont donc souvent tranquilles du côté médiatique le jeudi. Il est simplement prévu qu'ils se rendent à la fan zone le vendredi après midi.

Si l'on peut penser que cela leur pèse de ne pas être autant sollicités qu'un Marc Márquez ou un Fabio Quartararo, ils sont en réalité ravis de ne pas avoir à courir partout entre plusieurs interviews tout en devant discuter d'aspects techniques des motos avec leurs équipes respectives.

Je m'installe ensuite à une table pour répondre à des mails et gérer le compte Instagram du HRC, notamment répondre à quelques commentaires. Il y a des commentaires tout à fait flatteurs pour l'écurie ou les pilotes et qui sont gentils, mais j'ai envie de m'arracher les cheveux quand je vois certains commentaires totalement débiles. Cette étape passée, j'attends désormais Marc puisque nous devons rejoindre l'équipe de DAZN pour l'interview en voiture.

Étant donné qu'il n'arrive toujours pas 10 minutes après l'horaire que je lui avais préconisé, je décide de l'appeler. Je commence à me dire que finalement, il n'a pas tant changé que ça et qu'il va me planter pour l'interview. Pour le moment, nous sommes encore bien en avance, mais je préfère que l'on puisse discuter de deux ou trois choses avant que cela ne commence. À ma surprise, il répond à la première sonnerie.

- Allô ? Il lance. Ella, je suis désolé, je sais que je suis en retard. Je n'ai pas entendu le réveil sonner ! Je suis sur la route là, j'arrive, il déclare d'une traite sans me laisser le temps d'en placer une.

J'entends le vrombissement du moteur qui m'indique qu'il roule tout sauf doucement.

- Ok ok, pas de problème. On est encore en avance, évite de te tuer sur la route quand même, il s'agit juste d'une interview, je lui rappelle.

Je m'en voudrais pendant un très long moment s'il avait un accident pour ça.

- Ouais, je gère t'inquiètes, il me répond avant de raccrocher.

Lorsque la conversation téléphonique prend fin, je regarde mon écran de téléphone pendant un long moment, restant bloqué sur le nom de contact. « Marc Marquez ».

Je ne sais pas avec qui je viens de parler au bout du fil, mais ce n'est définitivement pas Marc Marquez. Marc Marquez ne répond pas au téléphone lorsqu'il est en retard parce qu'il n'aime pas qu'on le réprimande. Marc Marquez ne s'excuse pas d'être en retard à une interview. Marc Marquez ne s'empresse pas d'arriver au circuit en trombe parce qu'il est en retard pour me faire plaisir. Alors nom de dieu, qui est ce mec ?

Finalement, le pilote espagnol arrive à l'hospitality ving minutes plus tard. C'est trente minutes après l'horaire initial, mais nous sommes encore en avance de dix minutes pour l'interview, ce qui est correct.

- Excuse-moi, il lance en arrivant à ma hauteur.

- C'est ok, on est encore en avance, je lui répond de façon tout à fait neutre et il semble déçu.