Adam

11.Aisu

J'observe l'une des amies d'Aisu, en train de feuilleter le carnet d'Hanabi. Cette dernière tend les bras, comme pour essayer de l'attraper sans grandes convictions, alors que la voleuse se contente de reculer, aidée par une autre qui bloque la petite à lunettes.

-Hey bé, Ça a de la gueule. Gloussa-t-elle en montrant le livre aux deux autres.

Elle tourne les pages vite-fait, en arrachant même une pour mieux se moquer.

-Stop !

En réponse à sa tentative, Aisu poussa Hanabi, tombant sur son derrière et faisant glisser ses lunettes de son visage.

-Buuuh ! Rendez-moi mon liiiivreuuuu. Ricana l'une des...Salopes.

Mon amie était à terre, les larmes coulant, essayant de retrouver ses lunettes, simplement fêlées.

-Tu crois qu'il va te servir ton livre ? Tu te prends pour une enquêtrice ? Cracha Aisu.

Hanabi ne répond pas.

Et...

Je ne sais pourquoi, je me suis approchée de la sœur d'Aisu.

Et je lui colle ma main contre sa joue. La faisant reculer, observée par ses amies, choquées. Cette dernière me jeta un regard noir de ses yeux bleus, tenant sa joue endolorit.

-Petite pute !

Les deux groupies se jettent sur moi, et commencent à me bousculer fortement. Je mets mes bras devant moi pour essayer de me défendre.

C'est alors qu'Hanabi se relève, et essaye de m'aider. Mais les filles ne semblent pas faire de distinctions dans leur harcèlement.

Puis Aisu quitte sa surprise, et s'apprête à frapper.

-Aisu !

Tous s'arrêtent.

Derrière la blonde.

Yugure lui tient le bras par le poignet. Tenant de son autre main un grand tournesol sous plastique.

-Y...Yugure...Lâchais-je.

-Lâche moi. C'est elle qui à commencé.

-Vraiment ? Fit froidement son frère.

Elle se met à tirer, comme pour essayer de se libérer de la poigne de Yugure.

Ce qui à effet de, sûrement dû à un problème de fabrication, d'arracher le plus haut bouton de son chemisier, permettant de voir la ficelle de son soutien gorge bleuté.

Ainsi qu'une marque de bleu.

Elle arrête sa tentative d'attaque pour relever son haut, observant mal son frère, qui la lâche.

-Wow..Qu'est ce c'était ? Fit une de ses amies par rapport à la marque sur son corps.

-Rien. Se contenta-t-elle de dire sèchement. On se barre.

Elle jette un regard horrible à son frère, suivit, un peu perdue, de ses groupies.

-Vous allez bien les filles ?

Yugure se met à stresser, il nous observe tous les deux. Hanabi avait reçu quelques coups, mais rien de bien grave, mis à part ses lunettes fissurées.

Quant à moi, c'est mes bras avec lesquels je me suis défendu qui me font mal.

-Pourquoi elle fait ça ?

J'ai failli ajouter une insulte, mais je me suis retenue devant son frère. Même s' il doit sûrement en penser pareil.

-...Je lui en parlerai ce soir. Désolé.

-Ce n'est pas ta faute !

Yugure me sourit. Hanabi semble observer son livre, les yeux dans le vague. Il était tout abîmé et froissé. Je m'approche d'elle et l'enlace doucement.

-...Merci Adam. Lâcha-t-elle timidement....Désolée de te causer des soucis.

-Tu es mon amie! J'allais pas t'abandonner !

Elle pose son regard sur moi, malgré les fissures sur ses verres.

Yugure reste silencieux, nous observant, puis tourne la tête vers les passants qui venaient de voir la scène. Il serre le poing.

Après cet incident, il y eut un changement de programme. Yugure s'était dirigé vers le temple, pour avouer ses sentiments, quant à nous, nous sommes rentrés chez nous.

En ouvrant la porte, j'aperçois papa, toujours sur son ordinateur.

Il tourne la tête vers moi, se redressant vite et approche.

-Qu'est ce qui t'es arrivé ?!

Il l'a vu.

-Je..Je suis tombée.

-Adam.

Papa soupire, me fixant toujours, il s'accroupit et me caresse la tête, avant de me serrer contre lui.

-je sais que tu mens...

Un silence, j'essaye de détourner la tête, mais je suis coincé contre lui !

-...Je me suis battu. Elles ont fait du mal à Hanabi et se sont moquées d'elle !

Papa me libère de son emprise et me regarde longuement.

-La violence ne résout rien, mon soleil...En théorie.

Il me sourit.

-Tu as tellement grandi.

Je reste silencieuse, ne sachant quoi dire.

Contrairement à moi, Hanabi avait un rêve avec son livre. Moi je n'avais rien.

-Oula, ne réfléchit pas trop ! Allez, on va grignoter.

-Papa... ?

-Oui, mon soleil ?

-Si je te dis que j'aime une fille, qu'est ce que tu fais ?

Il semblait surpris, il réfléchit quelques secondes puis répondit.

-Et bien... Je serais surpris, en effet, mais si tu es heureuse avec cette personne, c'est le plus important !...Tu aimes Hanabi ?

-N-NON ! Rougis-je. C'était juste une question comme ça.

Je me mis à penser au beau lycéen de la dernière fois, pendant que papa glousse en allant vers la cuisine.