Clair-obscur - TOME 2.

Chapitre 01 : La peur au ventre.

Lundi 21 janvier 1985.

Point de vue de Caitlin.

La lune est si brillante ce soir, il est presque minuit et je suis assise, dehors, sous le porche de ma porte d'entrée. "Je vais me venger, ma belle. Tu m'appartiens et tu m'appartiendras toujours." Ces mots tournent en boucle dans ma tête depuis trois semaines maintenant. Je n'ai eu aucune nouvelle de Hunter depuis le Nouvel An, mais cela ne m'empêche pas d'être angoissée, bien au contraire. Je n'arrive plus à trouver le sommeil, je suis exténuée et sans arrêt à cran. Je n'ai parlé des menaces de Hunter qu'à Steve et évidemment, Billy. Je sais qu'il prépare quelque chose de terrible et je suis pétrifiée de peur. J'ai essayé de faire semblant, j'ai essayé de me dire que ce n'était que des menaces en l'air pour me faire peur, mais je ne peux pas me mentir à moi-même. Je connais Hunter, s'il est revenu, ce n'est pas pour rien.
Billy est dans ma chambre, il dort profondément. Il passe énormément de temps avec moi pour ne pas me laisser seule et Steve également, je suis tellement chanceuse d'avoir un meilleur ami et un petit copain aussi incroyable l'un que l'autre.
J'entends la porte s'ouvrir lentement et quand je tourne la tête, Billy apparaît, à moitié endormi et aveuglé par la lumière de la lune.

— « Caitlin...
— Billy, va te recoucher. Tout va bien.
— Je n'arrive jamais à dormir quand tu n'es pas près de moi, c'est pour ça que je suis descendu. Qu'est-ce que tu fais ? Me demande-t-il en s'asseyant près de moi.
— Je réfléchis. À toutes les horreurs que je vais devoir encore subir à cause de mon connard d'ex.
— Je sais que tu as peur, et c'est tout à fait normal, mais Caitlin, écoute-moi d'accord ? Tu n'es plus toute seule, tu ne le seras plus jamais. On est tous là, je suis là et je t'ai promis que je ne le laisserais plus jamais te faire du mal.
— Billy tu... Tu ne sais pas à quel point il est dangereux... C'est le genre de mec qui n'hésiterait pas à te tirer une balle dans la tête si tu as le malheur de lui dire quelque chose qui ne lui plaît pas. Je ne veux pas qu'il te fasse du mal, peut-être qu'on devrait s'éloigner quelque temps...
— Non. Arrête, stop. Je n'ai pas peur de lui et il est hors de question que je m'éloigne de toi, je vais rester et te protéger. Tu es beaucoup plus forte que tu ne le penses et on affrontera ça ensemble.
— J'ai peur si tu savais...
— Je sais. Mais ça fait déjà trois semaines, et on n'a aucune nouvelle de lui, peut-être que c'était juste pour te faire peur justement.
— J'ai aussi pensé à ça, crois-moi. Mais c'est également ce que j'avais pensé au bal d'hiver, tu te souviens ? Et au final, il est revenu. Je sais très bien qu'il prépare quelque chose. Il doit être au courant de toutes mes faiblesses et... Je n'ai pas envie qu'il s'en prenne à mes amis et à toi.
— Je te dis que je n'ai pas peur de cet abruti.
— C'est un monstre, Billy.
— Je vis avec un monstre depuis ma naissance, je me battrais de toutes mes forces pour te protéger, et tu as des pouvoirs, ne l'oublie pas.
— Tu as sans doute raison... »

Ses paroles me rassuraient énormément. Je posais ma tête contre son épaule et il me prenait contre lui. Je suis épuisée, vidée de mon énergie et anxieuse comme je ne l'ai jamais été. Tout ce que je veux, c'est que ce cauchemar se termine.
Billy pose ses mains sur mon visage et l'approche du sien pour m'embrasser tendrement.

— « C'est pourquoi ce sourire ? Lui demandais-je.
— Tu es juste... Tellement belle.
— Ça fait des jours que je ne dors plus, ne dit pas de bêtises.
— Tu veux qu'on sèche les cours demain ?
— Non, tu vas encore avoir des problèmes avec Neil, ça va aller, ne t'inquiète pas. Quelle heure il est d'ailleurs ?
— Minuit passé.
— Tu devrais aller te recoucher.
— Viens avec moi.
— Billy...
— S'il te plaît. »

Je prenais sa main pour que l'on puisse remonter jusqu'à ma chambre. Que je ne dorme pas, je m'en fiche, mais je ne veux pas l'empêcher de dormir. Il passe déjà ses journées à veiller sur moi donc il faut qu'il se repose. Il s'est mis sous les couvertures et il m'a approché de lui.