MARTA

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L'orthographe est de respect ; c'est une sorte de politesse

ALAIN

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_vous pouvez me tutoyer vous êtes mon aîné et cela sera plus facile quand dites-vous ? M'exclamais-je un peu hésitante face à son attitude impassible.

Elle me lorgne bizarrement comme si je venais de dire quelque chose d'incompréhensible dans une langue étrangère. Peut-être me trouve-t-elle un peu trop familière ?  je demeure la compagne de son employeur. Étais-je en déphasage aux protocoles auxquelles elle avait l'habitude ?

_ bien. Répondit-elle placidement avant de m'indiquer le chemin à suivre.

Nous entamons la découverte de la villa dans le silence le plus absolu, nous rentrons dans une grand pièce et elle m'explique que c'est le séjour.

_ c'est très joliment décoré, tout est tellement beau ici.

_ vous allez l'air de vraiment apprécier. Me demande-t-elle plus détendu.

_et pas qu'un peu.

Je m'assois dans le confident d'un noir pailletté contrastant parfaitement avec les rideaux des fenêtres qui trône au milieu de la pièce, je ferme les yeux puis effeure du bout des doigts les coussins pour apprécier la qualité de la matière et me délecte de leurs douceur. Nul ne parviendra à concevoir ma profonde affection pour les canapés, les coussins et la literie.
Je réouvre mes yeux et m'adresse à Marta .

-je vous le demande,  s'il vous plaît de cesser de me vouvoyez cela me met mal à l'aise car vous êtes plus âgé que moi et arrêtez aussi le protocole parlez moi normalement j'ai sûrement l'âge d'être vous fille.
Lui Dis-je avec le sourire, *tout bas* ça me manque un peu .

Qu'elle soit employé de kayden ou non, c'est ainsi que cela fonctionne dans l'environnement dans le quel j'ai grandi. Les aînés ça se respecte .

Depuis que kayden a fait éruption dans ma vie les personnes autour de moi n'ont de cesse de me vouvoyez, je n'entends que madame voulez vous bien ? souhaitez vous ? ce n'est pas que cela me déplaît mais toute cette attention soudaine à mon égard m' incommode.

_Tu n'est pas comme les autres , tu es spéciale .

_ Pourquoi dites vous cela ? L'interrogeais-je

_ Tutoie moi, je t'en prie. Tu es différente de toutes celles que j'ai eu l'occasion de croiser et de ma longue expérience j'en ai côtoyé bon nombre tu peux me croire, tu es ... spéciale .

Je ne sais trop quoi répondre à ces propos assez flatteurs ma foi, donc je me contente de lui sourire gentillement.

_Viens la maison est grande et nous avons plusieurs pièces à visiter.
Renchérit elle en me montrant la porte.

_à vos ordre très cher dame .

J'exécute une révérence digne d'une princesse et elle me sourit. Nous visitons la maison dans la bonne humeur tout en discutant j'en apprends un peu sur elle.

Elle est d'origine algérienne de sa mère et turc de par son père. Elle n'est pas mariée, elle a mit au monde une petite princesse âgée de 8 ans qui n'a pas survécu dans un incendie criminel il ya de cela 10 années, nous aurions eu le même âge si elle était en vie.

Je peux sentir dans le  timbre de sa voix légèrement enrouée une peine indicible que seule une personne qui a été confrontée à la perte d'un être cher peut comprendre. Dans ses petites billes bleues on y lit sans difficulté la nostalgie de ses belles années et la joie de se remémorer ces doux souvenirs qu'elle chérira tendrement toute son existence et qu'elle retrouvera dans l'autre monde.

CHRONIQUE D'AÏCHA : MON MARIAGE FORCÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant