retour à la case départ

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[ ... ]






Cette nuit-là, la lune était camouflée par les nuages. 


Le garçon à la peau de cire et au regard mystérieux marchait à petits pas rapides, regardant de droite à gauche, puis accéléra la cadence. Il tenait contre lui quelque chose que personne en ce monde n'avait un jour vu de ses propres yeux. Impatient, il gravissait la montagne pour arriver jusqu'à la base temporaire. Il ne devait pas arriver en retard, pas aujourd'hui.

- Te voilà donc, alchimiste. Apporte-moi ce que tu possèdes et ce qui m'appartient.
- Ne me donne pas d'ordre.
- Tu étais compris dans "ce qui m'appartient".
- Je n'appartient à personne, et encore moins à un humain de chromosomes XY comme toi.

Le rire de l'autre résonna dans la montagne. Mauvais présage ?












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Personne ne put dire ce qui l'avait réveillé, simplement qu'après huit semaines de combat acharné contre la mort, il était là. Tighnari, à son plus grand regret, était bel et bien vivant. Bien amoché, cependant, se fit-il la remarque en regardant de plus près son corps qui tremblait au moindre effort et vilainement balafré. Lorsque son regard se posa sur la fenêtre, son coeur se mit à tambouriner dans sa poitrine. Le ciel habituellement d'un bleu pur était gris. Il avait un mauvais pressentiment.

- Tighnari.

Il tourna lentement la tête. Cyno, une tête à faire peur, cerné et les cheveux en bataille, se tenait dans l'encadrement de la porte. L'expression de Tighnari changea, pour devenir moqueuse.

- T'as vu ta tronche ? On dirait que c'est toi qui sort d'un coma de huit semaines, pas moi.
- Aoutch. Ok, je suis rassuré tout va bien. souria doucement son compagnon en s'approchant de lui. Il s'assit sur le lit, à son chevet, lui tenant la main.

Le fennec savait, voyait dans ses yeux que cette inquiétude l'avait épuisé. Et il s'en voulait, car Cyno ne méritait pas ça. Personne ne méritait ça.

- Ça fait deux fois. murmura le général mahamatra d'une voix douce. Deux fois que je me retrouve sans toi, à penser que je t'ai peut être perdu à tout jamais.
- Pardon. souffla t-il en posant sa main sur sa joue. Mais cette fois, tu m'avais avoué tes sentiments.
- Mais ce n'est pas assez. Ce n'est pas suffisant. Sinon, tu n'aurais jamais été prêt à mourir comme ça, sans penser à moi. Tu ne comprends pas, Tighnari.

Il gardit le silence.

- Pourquoi ne comprends-tu pas ?
- Et bien je...
- Je t'aime. - il attrapa sa tête pour coller leurs fronts l'un contre l'autre - Imprime le dans ton cerveau de génie !

Il eut un petit rire. Cyno fit la moue.

- Ce n'est pas drôle !
- D'accord, pardon. Mais tu sais, je suis heureux. Je vais enfin pouvoir avancer maintenant. J'en suis sûr.
- Tuer Dottore... Était-ce vraiment nécessaire ? souffla Cyno. J'aurais pu le faire moi-même, mais tu es devenu un tueur...
- Je sais. Et je ne le regrette pas. Il n'y avait rien de plus important à mes yeux que cette vengeance.
- Tu en as oublié l'essentiel.
- C'est toi, mon essentiel, comment pourrais-je t'oublier ?

: ̗̀➛ 𔘓 soupir de la rose (;𝙘𝙮𝙣𝙤𝙣𝙖𝙧𝙞)  EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant