: ̗̀➛ 𔘓 soupir de la rose (;𝙘𝙮𝙣𝙤𝙣𝙖𝙧𝙞) EN PAUSE

dans les yeux du général

Les rayons du soleil venaient doucement taper sur la vitre de la chambre lorsque Tighnari ouvrit les yeux. Il avait dormi longtemps, car le ciel n'était pas celui qu'il voyait habituellement lorsqu'il se levait le matin. Non, c'était bel et bien la chaleur de l'après-midi.

Il remua, sentant quelque chose d'inhabituel sous lui, avant de brusquement se rappeler des évènements de la veille. Qu'avait-il fait, déjà ? Malheureusement, la réponse lui vint rapidement et il rougit jusqu'aux oreilles, regardant un Cyno apaisé assoupi sous lui, le tenant fermement par la taille, comme s'il avait la crainte qu'il parte dans son sommeil. Tighnari fut tenté de se lever et de partir, car depuis que l'autre était réapparu dans sa vie, il n'avait pas pu exécuter sa mission confiée par Lisa. Mais le général avait l'air si calme en cet instant précis, qu'il voulut contempler encore un peu plus ses traits angéliques. Rester dans son étreinte débordante de chaleur et d'affection, dans ce cocon protecteur que seul Cyno parvenait à lui offrir.

À l'aide de ses doigts, il s'amusa à retracer les contours du visage du jeune homme avec une certaine tendresse qu'il n'avouerait jamais, sans doute. Il caressa ses cils, traça un cercle sur sa joue, appuya sur ses lèvres qu'il avait férocement dévorées hier soir, remonta jusqu'à son nez pour le pincer doucement en riant discrètement, redessina la forme de ses sourcils. Cyno était indéniablement beau, c'était certain.

Puis deux pupilles rougeoyantes s'offrirent à lui et il les effleura à l'aide de ses pouces, collant son front contre le sien. Le son du cœur du général battant en rythme contre le sien était étrangement réconfortant, sa chaleur enveloppant le corps de Tighnari, ses mains et ses bras musclés qui le tenaient fermement... Il était une oeuvre d'art inexplicable, que le botaniste ne se lasserait jamais d'admirer.

- Nari...
- Laisse moi profiter de ton silence encore un peu plus.

Un doux sourire vint naître sur le visage de l'électro, embellissant encore plus ses traits fins. Les moments comme ceci étaient rares, Tighnari était une bête sauvage qui ne s'était jamais laissée apprivoiser, et pourtant il était revenu vers lui alors qu'il l'avait trahi. Se perdant dans ses prunelles couleur de la forêt qu'il ne voyait presque plus, Cyno voulut lui avouer l'affection qu'il lui portait, mais c'était trop tôt, à la fois pour lui et pour Tighnari. Il ne voulait pas parler, briser le silence par peur que tout ceci ne soit que le fruit de son imagination. Pourtant, il était bien là, contre son torse, à lui caresser le visage.

Tighnari , le rouge aux joues, finit par se relever et tenta de se mettre debout, sans succès. Il se fit bien vite rattraper par Cyno qui lui attrapa le poignet.

- Non, tu ne vas pas prendre le chemin pour le coeur du désert maintenant, tu es trop fatigué. Hier tu as bu Tighnari, ce n'est pas sérieux et c'est déjà l'après-midi, ici on est en sécurité et nourris, que veux-tu de plus ?

Le botaniste ne sut quoi dire : il lui avait coupé l'herbe sous le pied. Et puis il n'avait pas tort, il sentait que son corps était anormalement faible et courbaturé. Il fallait dire qu'après l'Aphrodisiaque et l'alcool, il l'avait un peu malmené... Bonté divine, il ne se reconnaissait plus.

Sans un mot il s'étira et retourna auprès de Cyno, qui ne le lâchait pas des yeux. Il lui tournait le dos, et le général vint se blottir contre lui par derrière, nichant sa tête dans son cou, collant leurs bassins l'un contre l'autre. Tighnari râla doucement.

- Tu es un véritable pot de colle, dit-moi ?

Il ne répondit pas, préférant glisser un petit baiser sur son cou. En souriant légèrement, le scientifique glissa sa main dans ses cheveux immaculés, les entortillant autour de son doigt. Ils étaient vraiment doux. Cyno grogna contre son cou.