: ̗̀➛ 𔘓 soupir de la rose (;𝙘𝙮𝙣𝙤𝙣𝙖𝙧𝙞) EN PAUSE

En froid

Ce matin-là Tighnari était parti bien tôt pour pouvoir continuer ses observations. Il avait quitté le lit avant le réveil de son compagnon de voyage, glissant une dernière fois sa main dans ses cheveux de velours.

Il était distrait. Cela faisait à présent un peu plus de deux semaines qu'il était parti et qu'il avait accepté la présence de Cyno. Mais depuis il y avait eu des baisers, des câlins et des mots doux. Et Tighnari avait peur , peur de cette sensation qui grandissait de plus en plus dans le creux de sa poitrine, de cette dépendance qu'il avait vis à vis de celui qui l'avait un jour abandonné. Le bonheur ne durait jamais longtemps, il le savait,alors il valait mieux ne pas s'attacher.

Mais un sourire de la part du général suffisait à éclairer sa journée maussade, il était son rayon de soleil, sa lumière au petit matin, son éclat de lune dans la nuit la plus sombre. Et il se demandait sans cesse pourquoi lui, pourquoi ce sentiment de vide sans lui, pourquoi il n'arrivait pas à trouver le sommeil sans sa présence. C'était dangereux.

Il rentra à leur chambre le coeur aussi lourd qu'une pierre. Il fallait mettre fin à cette idiotie avant qu'il ne tombe véritablement amoureux de lui, pour la seconde fois, et qu'il ne soit déçu. Il ne voulait pas ressentir l'amour, qui lui avait jadis joué des mauvais tours.

- Nari, coucou ! Regarde, j'ai-
- Cyno il faut qu'on parle.

Il perdit bien vite son sourire aussi éclatant que le soleil.

- Qu'est ce qui se passe ?
- J'ai réfléchi et-
- Mauvais signe ça.
- Ce n'est pas drôle, Cyno, je suis sérieux.

Il croisa les bras sur sa poitrine.

- Écoute il vaudrait mieux qu'on en arrête là. Si ça continue on va finir par souffrir et je ne veux absolument pas être distrait dans ma mission. Je vais bien , et tu m'as suffisamment accompagné. Je pense que ça suffira pour la tienne. Il faut-
- Stop. Ne finit pas cette phrase.

Les jointures de ses poignets serrés blanchirent et Tighnari n'avait jamais vu Cyno aussi en colère de toutes sa vie. Il était à bout, tout simplement.

- J'en ai assez. Tu me repousses, tu me fais ensuite rentrer dans ton cœur et puis tu me jettes. Oui j'ai merdé et je t'ai fais souffrir mais je me suis excusé, et on dirait que tu adores me faire espérer pour rien !

Le botaniste le fusilla du regard.

- Je-
- Bordel Tighnari, mais qu'est ce qu'on t'a dit ? De quoi as-tu peur ? T'es incapable de dormir sans moi, et tu veux me virer ?!
- Je suis capable de dormir sans toi ! Tu crois que tu es le centre de l'univers ou quoi ?! s'énerva Tighnari, piqué au vif.

- Si tu veux plus de moi alors fais-le correctement ! Ne m'embrasse pas et ne sois pas tendre quand tu veux ! Tu es tellement contradictoire bon sang, alors que je pense que je te comprends enfin et que tu me fais confiance, tu me dégage ! Je comprends rien à la fin !
- Il n'y a rien à comprendre, je veux juste plus te voir.

Cyno écarquilla les yeux.

- Et pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fais de mal ? Pourquoi tu me jettes de ta vie comme ça, sans explication ?! Explique putain, je comprends pas ce que j'ai mal fait ! hurla t-il en attrapant ses épaules, son regard trahissant sa détresse.

Ces paroles atteignirent un peu trop le coeur de Tighnari qui tressaillit avant de brusquement secouer la tête.

- Tu as trop fait justement ! J-je voulais pas que tu sois comme ça ! Pourquoi tu t'es pas cassé, pourquoi t'as pris soin de moi Cyno ? Pourquoi t'as voulu rester alors que d'autres sont partis pour moins ? Pourquoi alors que je me foutais de ta gueule ?!

Ce dernier ria d'un rire sans joie.

- Bordel mais tu comprends vraiment rien !
- Non justement explique toi !

Il cogna le mur derrière eux avec colère.

- Parce que je t'aime ! Je suis amoureux de toi, Tighnari ! T'es un connard avec moi mais ça n'enlève rien à l'envie que j'ai de te chérir comme le plus précieux des trésors !

Sa colère s'évanouit instantanément.

- Quoi ?
- Je t'aime ! Tu comprends pas ?! Je . T-ai. Me. Je suis dingue de toi depuis la première fois où je t'ai vu.
- Cyno, arrête de mentir.
- MAIS JE MENS PAS BORDEL! Pourquoi je mentirais ?!
-Parce que je... je peux pas...
- Comme c'est mignon.

Leurs deux têtes se tournèrent en même temps vers l'entrée, où un homme qui souriait, moqueur, se tenait. Dernière lui, il y avait d'autres hommes. Des mercenaires, qui avaient sans doute été attirés par les éclats de voix. Ni une ni deux, Tighnari saisit son arc tandis que Cyno faisait de même avec sa lance, et ils fondirent en même temps vers le groupe.

Tighnari les massacrait comme il n'avait jamais massacrer quelqu'un auparavant. Il était en colère , habité par une colère froide contre lui-même et contre son partenaire qui l'aimait. C'était impossible, il ne pouvait pas, il n'avait pas le droit. Comment Cyno pouvait-il l'aimer, alors qu'il ne s'aimait pas lui-même ?

Il fit fuir le dernier homme, sa colère calmée. Puis il entendit un bruit sourd et se retourna vivement.

- Cyno ! s'alarma Tighnari, paniqué.
- Dégage ! cracha t-il. Tu m'as pas dis il y a dix minutes que tu voulais qu'on arrête ? Alors laisse moi me débrouiller avec ça.
- Fait pas le con,pas sur ça.
- Je crois que le plus con entre nous deux n'est certainement pas moi.
- Peu importe.

Il attrapa le bras de Cyno et le souleva - difficilement - pour le porter jusqu'à la chambre. Il l'allongea avec précipitation.

- C'est bon laisse moi tranquille maintenant.
- Mais-
- Arrête Tighnari j'ai pas besoin de ton aide.
- Je t'ai pas demandé ton avis, général. rétorqua froidement le dendro.

Ainsi alors que Tighnari bandait ses blessures, Cyno lui regardait tout sauf lui. C'était douloureux. L'amour qui brillait dans l'écarlate de ses yeux avait été remplacé par une douloureuse déception.

- Cyno.
- Merci. Tu peux y aller maintenant. J'aimerais dormir , demain j'ai de la route jusqu'à chez moi.

Le coeur serré, il se résolut à aller dormir dans son lit. Froid, inconfortable, étrangement vide sans Cyno, il ne parvint pas à trouver le sommeil cette nuit-là.

  À suivre !

J'aime cette fanfic ✨ malheureusement elle réduit mes heures de sommeil oups