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Elle m'a dit oui, alors je pars en direction de chez Ahmed. Yasmine m'a passé son adresse. Arrivée devant sa porte, je prends une grande inspiration et toque. J'ai vraiment peur de sa réaction, cela fait quatre ans qu'on ne s'est pas vus.

Marwa m'ouvre et me regarde, perplexe, comme si elle se demandait qui je suis.

Moi : "Selem aylekom, je peux savoir si Ahmed est là ?"

Marwa : "Aylekom selem. Oui, il est là. Mais... t'es qui, en fait ?"

Moi : "Je m'appelle Naiyah. J'ai besoin de parler à ton mari, s'il te plaît."

Elle : "Vas-y, entre. Dis-lui juste que je suis partie voir une copine."

Moi : "Ok."

Elle me montre où il est, puis elle sort, je ne sais où.

Je le vois assis sur le canapé, concentré à jouer à la console.

Moi : "Euh, Ahmed... on peut parler, s'il te plaît ?"

**Dans la peau d'Ahmed**

Je suis en train de jouer à FIFA quand j'entends Marwa parler à quelqu'un, sans y prêter trop attention. J'entends ensuite la porte claquer et me dis que la personne est partie avec elle.

... "Euh, Ahmed... on peut parler, s'il te plaît ?" (voix timide)

Je reconnais cette voix, même après quatre ans. Je me retourne et la vois assise sur le canapé.

Moi : "Naiyah ? Je te croyais... morte."

Naiyah : "Non, mais toi, je vois que tu as refait ta vie avec Marwa."

Moi : "Oui, mais ce n'est pas un mariage d'amour."

Elle : "Mmmh."

Moi : "Tu étais où tout ce temps ? On te cherchait."

Elle : "Ahmed... je suis partie loin pour ne plus te retrouver, pour essayer de tourner la page. Je voulais revenir plus forte pour te demander... pourquoi tu m'as fait ça ?"

Je lui prends la main dans la mienne. Mon Dieu, elle est belle.

Moi : "Avant de t'expliquer pourquoi j'ai fait ce que j'ai fait, sache que je le regrette énormément. Depuis ce jour, je m'en veux."

Elle : "Peut-être que tu le regrettes, mais tu ne m'as jamais demandé pardon." (froidement)

Moi : "Je sais. Mais si je l'ai fait, c'était pour te protéger. Ceux qui m'ont demandé de le faire m'ont dit : 'Soit tu la fais partir, soit elle meurt.' Je ne voulais pas que tu meures, alors je t'ai laissé partir... parce que je t'aimais. Et je m'en veux tellement, tu n'imagines pas. Si je pouvais, je reviendrais en arrière. Naiyah, je pense encore à toi tout le temps..."

Naiyah : "Tu... tu ne voulais pas le faire ? Mais moi, je n'avais rien demandé. À cause de ça, j'ai dû vivre loin de ma famille, pour me reconstruire... (suffoque) à cause de toi, je n'ai pas eu une adolescence normale. J'ai dû apprendre à élever mes filles seule, à 15 ans. J'ai essuyé toutes les insultes possibles, ma propre famille m'a rejetée. J'ai essayé d'être forte pour elles, mais... à cause de toi, Ahmed, j'ai dû apprendre à vivre sans toi, avec l'idée que l'homme que j'aimais avait détruit ma vie. Je vais te pardonner, pour ma fille. Mais entre toi et moi, c'est fini, même si je t'aime encore."

Je vois combien elle souffre par ma faute. Aujourd'hui, elle a 19 ans, mais elle n'a pas pu vivre son adolescence. Elle est devenue mère trop jeune, et tout ça... à cause de moi. Je m'en voudrais toujours. Je ne sais plus quoi dire, car elle a raison.

Moi : "Naiyah... je ne te veux plus aucun mal. Si tu veux bien, dis-moi comment s'appellent mes filles."

Elle me regarde avec une lueur de tristesse dans les yeux.

Elle : "Il y a Souhayla... et Zeliyah. Allah y Rahma..."

Moi : "Comment ça, Allah y Rahma ?"

Elle : "Zeliyah est... m...o...rte, il y a trois mois..."

Je suis sous le choc. Je la prends dans mes bras pendant qu'elle pleure.

Moi : "Chut... Ne pleure pas, Zeliyah n'aimerait pas te voir comme ça. Elle voudrait que tu sois forte. Je suis là maintenant, et je ne te lâcherai plus."

Elle : "...Merci."

Nous restons ainsi pendant deux heures, et elle finit par s'endormir dans mes bras. Je la garde contre moi, lui caressant les cheveux... Elle m'a tellement manqué.

**Dans la peau de Marwa**

Je rentre de chez ma copine et trouve Ahmed endormi sur le canapé, dans les bras de cette fille. Ils ont l'air si bien ensemble. Cela m'énerve profondément. Je m'approche d'eux et gifle la fille pour la réveiller, puis lui dis :

Moi : "Ça va ? T'as bien profité de mon mari ? Maintenant, dégage de chez moi."

Ahmed se réveille.

Ahmed : "Qu'est-ce qui se passe ici ?"

Moi : "Ce qui se passe, c'est que tu étais en train de dormir dans les bras d'une inconnue sur MON canapé ! Je sais que ce n'est pas un mariage d'amour, mais respecte-moi au moins et ne ramène pas d'autres femmes sous mon toit !"

Ahmed s'énerve.

Ahmed : "Mais ferme-la ! Cette 'inconnue', c'est ton ancienne copine et, surtout, la mère de MES filles ! Je viens d'apprendre que l'une d'elles est décédée ! Elle est venue me le dire, et je n'ai pas de compte à te rendre !"

Il s'en va, et il reste la fille, les yeux remplis de larmes. Je m'approche d'elle et lui dis...

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Naiyah : Je te promets que je serai toujours là, malgré tout...(correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant