18. Prisonnière de leur plan

6K 217 80
                                    

(Suis-je actuellement en train de me frotter les mains ? Bien-sûr !)




Aksana

Mon corps fut violemment tiré en arrière, heurtant une surface dure et métallique qui arracha un gémissement douloureux à mes lèvres. Mon souffle se coupa net alors que mes sens se mettaient instantanément en alerte. Une douleur sourde irradia dans mon dos, mais ce n'était rien comparé à la peur viscérale qui s'emparait de moi.

Une odeur âpre et familière vint envahir mes narines. Un mélange de bois fumé, d'épices et d'une eau de Cologne masculine qui me fit frémir.

Lev.

Je le reconnus immédiatement, avant même de lever les yeux. Mon cœur manqua un battement, puis un autre, alors que je sentais une sueur froide s'étendre sur ma nuque.

J'étais foutue.

COMPLÈTEMENT FOUTUE.

Avant que je ne puisse réagir, il m'agrippa par les épaules et me força à me retourner, son regard noir et glacial plongeant dans le mien. Ses doigts s'enfonçaient dans ma peau, et je crus qu'il allait me broyer sur place.

— Tu comptes fuir? cracha-t-il, sa voix rauque déchirant le silence de la nuit.

Je secouai la tête, incapable de parler. Mes jambes tremblaient tellement qu'elles menaçaient de me lâcher.

— Tu crois que tu peux échapper à ça? poursuivit-il, ses yeux brûlant d'une colère contenue.

Il me secoua brutalement, comme pour ancrer ses paroles dans mon corps. Ma tête heurta légèrement la paroi derrière moi, et je serrai les dents pour étouffer un cri de douleur.

— Je ne comptais pas fuir... murmurai-je, ma voix presque inaudible, à peine un souffle.

Un rictus moqueur étira ses lèvres.

— Ne mens pas, Aksana. Je peux voir la peur dans tes yeux. Tu n'as pas envie d'être ici.

Il baissa légèrement la voix, approchant son visage du mien jusqu'à ce que je puisse sentir la chaleur de son souffle sur ma peau.

— Ce mariage, Aksana... C'est ton rôle. Et tu ferais mieux de t'y habituer.

Le mot "mariage" résonna dans mon esprit comme une sentence. Une boule d'angoisse se forma dans ma gorge, menaçant de m'étouffer.

— Pourquoi? demandai-je d'une voix tremblante. Pourquoi moi? Pourquoi pas une autre?

Un silence pesant s'installa entre nous. Lev desserra légèrement sa prise, mais il ne recula pas.

— Parce que tu es parfaite pour ce rôle, répondit-il enfin, sa voix dénuée de toute émotion.

— Parfaite ? répétai-je, ma gorge se nouant de colère. Parce que je ressemble à...

Je m'interrompis. Le nom resta coincé dans ma bouche, comme une vérité que je n'osais pas prononcer.

Lev haussa un sourcil, un éclair de surprise traversant son visage.

— Oui. Parce que tu ressembles à Nadejda, acheva-t-il, ses mots tranchants comme une lame.

Le poids de cette révélation me coupa les jambes. Tout mon corps se mit à trembler sous l'impact.

— Alors c'est ça? murmurai-je, ma voix se brisant sous l'émotion. Je ne suis qu'une copie. Une imposture.

— Non, rétorqua-t-il froidement. Tu es un outil. Et tu ferais bien de ne jamais l'oublier.

BOGDAN (Mafia Book) [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant