Nous sommes une famille

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Pdv Evin

- Bonsoir.

- Bonsoir madame.

- Bonsoir, merci d'être venu. Asseyez vous.

Nous nous asseyons sur des petites chaises, elle se place en face de nous. 

- Je vous ai fait venir car j'ai remarqué un changement chez votre fils. Un bon changement. J'ai quelques questions indiscrètes à vous poser mais c'est pour William.

Je pose ma main sur la cuisse d'Omar, lui demandant muettement d'accepter. Il lie ses doigts au miens puis me sourit.

- Pour William.

Je la presse pour le remercier, replongeant mon regard dans celui de la maîtresse.

- On vous écoute.

- Depuis combien de temps êtes-vous ensemble ?

- Quelques mois. Réponds le bouclé.

- Depuis quand William le sait ?

- Un peu plus de deux semaines. Je lui dis.

- C'est bien ce qu'il me semblait. Depuis.... Elle me fixe quelques secondes avant de jeter un coup d'œil furtif à Omar.

- Si vous parlez de Romane, il est au courant. Vous pouvez parler librement de tout ce qui concerne mon fils. 

Mes mains se mettent à trembler, très vite son pouce caramel caresse le dos de ma main. 

- Depuis la mort de sa mère, en classe il se renfermait beaucoup je vous en avais parlé. Ses camarades essayaient de jouer avec lui au début. Mais un à un il les a repoussé, se refermant sur lui-même. Il y a quelques mois, il a commencé à retrouver le sourire, se remettant à jouer et parler avec eux, participant beaucoup plus en classe. Depuis deux semaines environ, il parle de "Mamar."

Je ne peux empêcher un sourire de se poser sur mes lèvres à ce surnom.

J'ai compris qui c'était hier soir du coup. Malgré ça je n'arrivais pas à comprendre de quoi il parlait. Jusqu'à hier ou il a répété toute la journée: "Mamar il fait des bisous à mon papa"

Elle se tourne vers Omar, ce dernier serre mes doigts stressé. De la même façon que lui tout à l'heure j'essai de le rassurer. 

Depuis que vous êtes entré dans la vie du père de William, ce dernier va beaucoup mieux. Vous rendez heureux son père, il voit donc son père sourire à nouveau. Le rendant lui-même heureux par la même occasion. Vous avez l'air d'être quelqu'un de bien.

- Merci, je fais de mon mieux. J'ai eu la chance que William m'accepte tout de suite. Je serais toujours là pour eux.

Les larmes aux yeux, je presse ses doigts le remerciant silencieusement d'exister. Il me rend ma pression. Son regard se pose sur moi mais le mien est fixé sur la jeune femme. 

- C'est à cause de moi qu'il était comme ça ?

- Oui et non. C'est un tout. La mort de sa mère a été un gros choc pour lui. Vous avez peut-être été moins présent pour lui les premiers jours ce qui est compréhensible, vous veniez de perdre votre femme. Vous voir triste sans pouvoir faire quelque chose pour vous aider l'a fait culpabiliser. Se renfermer sur lui-même. Quand Mr Rudberg est rentré dans votre vie, vous avez retrouvé le goût de vivre. William, vous voyant comme ça, à commencer à se rouvrir au monde. Les enfants sont des éponges et ressentent toutes vos émotions de façon beaucoup plus forte.

Si je vous ai fait venir c'est pour vous rassurer pas pour vous faire culpabiliser, bien au contraire. Vous êtes un bon père, vous prenez toujours à cœur ses intérêts. Si je peux me permettre une dernière question, est ce que vous lui parlez toujours d'elle ? Est-ce que vous en parlez ensemble ? Tous les deux ainsi que tous les trois ?

William (Omar Edvin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant