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Notre avion a atterri hier tard dans la nuit. Kamar et Leila étaient au palais pour nous accueillir.

J'ai pu constater que cette peur qui brillait dans ces yeux n'y était plus, ce qui est déjà un bon signe.

Kamar donna l'ordre à une employé de faire monter notre repas dans la chambre.

J'étais tellement épuisée que je me suis mise directement au lit. Hassan tenta de me réveiller  afin que je puisse me nourrir en vain.

À mon réveil le matin, les rideaux étaient tirés, l'effluve du parfum d' Hassan était la preuve qu'il avait quitté la pièce depuis belle lurette car il a l'habitude de mettre son parfum dans la pièce quand je dors pour me fait penser qu'il se trouve à mes côtés.

Je suis descendue du lit pour me prendre un bain relaxant et me rendre au salon consommé mon petit déjeuner.

En me rendant dans la pièce , j'ai entendu des hurlements, je me suis précipitée vers la cuisine.

Je vis  ma tante  installée sur une chaise à insulter les cuisinières, quand elle me vit entrer, elle sauta de sa chaise, s'approcha lentement de moi et affirma

- Kheïra, regarde comment tu es toute belle ma chérie

- Ma tante, pourquoi traites tu ces femmes de la sorte ?

- Elles refusent de faire ce que je veux, ne leur as-tu pas informé que j'étais ta tante ?

- Ce n'est pas une raison pour les menacer et de plus, c'est la gouvernante qui donne des ordres à ces femmes et soumet toi à cela car tu n'es qu'une invité temporaire dit Kheïra avant de quitter la cuisine pour le bureau de son mari.

            Des mois plus tard

Aziza avait mis au monde une magnifique fille. Kheïra avait fait le déplacement pour être auprès de son amie malgré qu'elle aussi portait la vie en elle.

Hassan avait fini par trouver un appartement pour sa tante, très éloignée du palais afin qu'elle ne les dérange plus.

Après avoir passé une période d'une semaine en compagnie de son amie, elle était rentrée au palais .

Kheïra était dans la cuisine en train de se préparer une salade lorsqu'elle sentit une douleur au ventre. C'était comme un coup de couteau en plein ventre. Elle se plia en deux, les mains crispées sur le rebord du plan de travail.

- Qu'est-ce qui se passe votre majesté ? S'écria une employée en accourant depuis l'autre bout de la pièce pour la rejoindre

- J'ai mal au ventre, gémit Kheïra en se tordant de douleur

Kheïra était convaincue d'une chose, ce n'était pas une simple contraction. C'était infiniment plus douloureux. La peur lui serra la gorge.

- Asseyez-vous, je vais chercher le roi dans son bureau dit cette dernière en l'aidant à prendre place sur une chaise

Un nouveau coup lui déchira l'abdomen. Quelque chose parut s'ouvrir, se répandre en elle. Lorsqu'elle baissa les yeux, de l'eau coulait le long de ses jambes.

Hassan entra dans la cuisine en courant, il l'a calma puis l'a porta vers la sortie où un chauffeur les attendait   pour les conduire à l'hôpital.

Le chauffeur, Kamar ainsi que Leila se trouvait déjà près de la voiture.  Hassan tenta de la faire expirer et inspirer.

L'hôpital avait été informé de leur arrivée et  tout le personnel  était non seulement impatience mais aussi anxieux.

Kheïra fut prise en charge dès son arrivée. Hassan, Kamar ainsi que Leila patientaient dans la salle d'attente car Kheïra refusait que Hassan la voit dans un état de faiblesse et de douleur.

- Mais que se passe-t-il ? Murmura Hassan qui arpentait la salle d'attente de long en large, le front baigné d'une sueur froide.

- Quand leur donnerait-on des nouvelles ? Que font ils à sa femme ? Est-ce-qu'elle se porte bien ?

Ce sont autant de questions que se posait le roi

Son frère essaya de le calmer du mieux qu'il pouvait. Il s'arrêta puis se passa les doigts dans ses cheveux, et regarda Leila assise non loin. Penchée en avant, les mains jointes, elle murmurait quelque chose. Une prière sans doute pour Kheïra .

Une vague de terreur le balaya. Et si... Non, mieux valait ne pas y songer , mieux valait ne pas se lancer dans de sinistres spéculations.

Il retourna prendre place près de son frère. Une femme en blouse blanche apparue, tout droit sortie de la salle des naissances. Aussitôt, Hassan et son frère se lèvent

- Votre majesté ? La reine a mis au monde un jolie petit garçon. Vous pourrez bientôt la voir.

Hassan ferma les yeux, adressant de fervents remerciements au ciel. Mais cette nouvelle ne lui suffisait pas.

- Et la reine, comment va-t-elle ? Demanda t'il à une infirmière qui passa après lui avoir fait une révérence

- Le médecin s'occupe d'elle. Nous vous donnerons des nouvelles dès que possible votre Altesse

Hassan se rassit lentement. Un petit garçon, murmura t'il. Quelque instant plus tard, on lui signifia qu'il pouvait rejoindre sa femme et son fils

Quand il entra enfin dans la salle, il se rendit compte qu'il ne se trompait pas.  Kheïra était la femme qui lui avait sauvé la vie

elle éclata en un sanglot d'émotion lorsqu'elle vit son fils, Hassan lui passa un bras autour des épaules. Il regarda l'enfant, profondément émue par ses cheveux noirs, son visage mobile et froissé. Il était si petit, si fragile

- Veux tu le prendre dans tes bras l'interrogea sa femme qui le fixait

Hassan hésita, incertain. Il était en proie à tant d'émotions qu'il ne savait plus ce qu'il voulait.

Il baissa la tête et ce fut cet instant que le bébé choisit pour plonger ses yeux dans les siens.

Des yeux bleu comme les siens« Mon fils songea-t-il avec une grande fierté. Notre fils » termina Kheïra en scellant sa bouche à celle de son mari

Fin

Dans ce désert làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant