Alix ouvrit les yeux sous les rayons du soleil. Elle se dit qu'elle voulait encore dormir, et les referma pour somnoler de nouveau.
La veille, ils étaient rentrés en volant. La famille de Camilo ne s'était rendu compte de rien, et il avait été facile de convaincre Pepa de laisser Alix dormir à la casita. Ainsi, au moins une personne était au courant, et ça ne ferait pas bizarre qu'une blonde mal réveillée débarque à midi car le lit était trop confortable.
Cette fois ci, le soleil se fut plus convaincant et s'arrangea on ne sait comment pour que Camilo sorte du brouillard, grogne, sert son doudou, et se rendorme. Un vrai miracle. Sauf que le doudou n'était pas d'accord. Le doudou se mit à tousser sous le poigne du brun. Le doudou se réveilla de nouveau, jeta un coup d'œil à sa taille, remarqua que l'autre l'avait confondu avec son nounours, et se rendormit.
Productivité, bonjour !
Lorsque ce con d'astre lumineux piqua une crise d'estime de soi, il ne fallut malheureusement pas grand chose pour qu'Alix rouvre les yeux et l'insulte sur toute ses générations.
Sauf que le soleil n'a pas de génération. Donc ça lui a rien fait. Logique.
Un léger grognement parvenu à ses oreilles quand elle se redressa dans le lit, et elle eut soudainement d'avoir une charge accrochée à la taille. Elle regarda. Camilo faisait le paresseux. Rougissement. Attendrissement. Sérieusement ! Comment il faisait, ce truc tout pas frais, pour être cute de la sorte ? C'était pas légal ! Dans un effort démentiel, Alix parvint à le décrochage et jeta un œil au réveil.
Elle lut un 13.
Elle lut un 21.
Elle s'étouffa.
― Camiloooo ! On va louper le petit déjeuner !
― Hein ? Quoi ? Qué pasa ?
Il s'était réveillé à l'entente du mot : déjeuné.
― On va loupé le petit déj si on s'active pas ! fit Alix.
*Gruml*
Camilo reposa lourdement sa tête sur son oreiller. Il était fatigué... Et il avait chaud. Pourquoi ? Il tentait de s'en rappeler. L'image du dos d'Alix et de ses propres bras enroulés autour d'elle lui firent monter le rouge aux joues. Quel idiot il était...
Mais bon, la jeune fille n'avait pas l'air de s'en être plainte. Tant mieux.
Il se leva finalement et fila chercher ses vêtements dans son armoire. Lorsqu'il se retourna, ses yeux lui firent une mauvaise blague. Non, Camilo, détourne les yeux, ça se fait pas ! Roh...
Mais non, il restait là, les bras ballants, les yeux fixés sur l'ombre de la colonne joliment tracée dans le dos d'Alix. L'attache de la brassière en métal écourta son petit plaisir et il eut vite fait de feigner le naturel en se dirigeant vers sa salle de bain personnelle.
Une fois chose faite, ils se dirigèrent vers la cour pour prendre le petit déjeuner. Alix se servie un belle plâtrée d'Arepas, Camilo commença par la garniture. Son amie termina plus vite que lui et alla poser son assiette à sa place. Elle retourna près de Camilo, qui s'était changé en Dolores et essayait de prendre le plus d'Arepas possible.
― Je vais au toilettes. M'attend pas pour commencer.
― Ah mais je ne comptait pas t'attendre !
― Oh ! Méchant Pépito !
Et elle partit faire ses petites affaires. Mais Camilo ne fut pas tranquille pour autant. Mirabel le prit pour sa sœur, et il ne put qu'attendre qu'elle se calme sans faire attention à ses dires. Désolé Mirabel. Après s'être pris un coup de volet de casita, il s'installa à sa place, et Alix réapparut comme par magie.
― Buenos dias, Alix ! sourit Félix.
― Buenos dias, Félix. répondit Alix. À vous aussi, Pepa.
― Oh, je t'en prie ! Tutoie moi, d'accord ?
Alix hocha la tête et commença à manger sa nourriture. Très bonne nourriture, au passage. Elle se raidit en voyant Alma s'asseoir en bout de table, mais ne releva le nez de son assiette que lorsqu'on évoqua le mariage d'Isabela. Elle ricana quand de jolies fleurs lui poussèrent sur la tête, et cru mourir quand Camilo en avala en revanche.
― Tu verras, ça se passe bien quand y'a le consentement. dit-elle en se voulant rassurante.
― Tu es mariée toi ? lâcha Isabela en lui adressant un petit rictus.
― Oui. La table entière la fixait, et Camilo avait reposé sa fourchette. Casita et moi on file de parfait amour. Je lui ait même offert une bague.
― Et bien ! riait Alma. Quelle aventure ! M'enfin. N'oublions pas que la communauté compte sur nous.
Alix enfourna un Arepas dans sa bouche. Tout le monde fit le salut familial, et elle se leva de table.
― Tu fais quoi ? lui demanda Camilo.
― Hier matin, José est passé chez nous savoir si je pouvais l'aider à faire du bois sur la montagne, aujourd'hui. répondit Alix. Tu veux venir ?
― Pour sûr ! fit-il l'air enjoué.
Ils furent interrompus par Alma.
― Où vas-tu comme ça, Camilo ?
Camilo baissa les yeux. Alix fusilla la matriarche du regard.
― On va faire du bois avec José dans la montagne.
― C'est bien trop escarpé pour des enfants. décida Alma.
― Pas pour nous.
Alix enleva son pancho et sa chemise sous l'œil incompréhensif de la Madrigal. Camilo se changea en nourrisson et la jeune fille le prit dans ses bras, elle écarta les ailes de leur emboîtement, et se mit à courir en abandonnant ses vêtements. Quelques secondes plus tard, ils étaient dans le ciel en direction de la montagne.
Pepa les regardaient aussi, émerveillée. Elle se pencha pour ramasser les hauts d'Alix avec un sourire niais que seul son mari pouvait déchiffrer.
― Elle va avoir froid, là-haut, cette petite. murmura-t-elle.
― Pepa, Félix, j'aimerais vous parler. déclara Alma.
Ils allèrent dans la cuisine, Julieta étant partie au marché distribuer ses plats. La matriarche inspira. Elle savait que c'était un sujet douillet, mais l'accord de Pepa et Felix serait bénéfique à la famille. Vous le sentez mal ? Vous avez raison.
― Avez-vous déjà pensé au futur mariage de Camilo ?
Pepa s'étouffa. Félix laissa sa mâchoire en tomber.
― Il n'a que 15 ans, Abuela !
― Je n'ai pas posé cette question, Félix.
― Mais bien sûr que non, mama ! s'exclama Pepa, un éclair s'échappant de son nuage. Dolores n'est même pas mariée, encore !
Cette annonce lui serra le cœur. Elle savait comme quoi sa fille rêvait de rencontrer la bonne personne, et dire ainsi les choses était comme une trahison. Mais Camilo était trop jeune pour ce genre de choses ! Et puis, avec qui ?
― Il me semble qu'Alix ferait une très bonne femme. dit Alma, comme pour elle-même. Quoiqu'un peu butée sur les bords...
Pepa restait sans voix, son nuage s'assombrissait, Félix ne pouvait que faire des gestes d'incompréhension avec ses mains. « Trop jeune ! Beaucoup trop ! On ne devrait même pas y penser !» Pepa regarda son mari, et dans un commun accord, ils tournèrent les talons en laissant l'Abuela Madrigal dans ses pensées douteuses.
Penser au mariage, alors que Camilo n'avait que 15 ans... Non mais quelle idée...
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𝘓𝘈 𝘔É𝘊𝘈𝘕𝘐𝘘𝘜𝘌 𝘋𝘜 𝘊𝘖𝘌𝘜𝘙 || 𝗖𝗮𝗺𝗶𝗹𝗼 𝗠𝗮𝗱𝗿𝗶𝗴𝗮𝗹
Fanfiction― 𝗘𝗡𝗖𝗔𝗡𝗧𝗢'𝗦 𝗠𝗜𝗥𝗔𝗖𝗟𝗘 ― Alix aime le métal, l'odeur du bois, et l'ambiance de son atelier. Camilo aime s'amuser, l'odeur des épices à Arepas de Tía Julieta, et dormir jusqu'à tard dans la journée. ― 𝗧𝘂 𝘀𝗮𝗶𝘀, 𝗷'𝗮𝗶 𝗽𝗮𝘀 𝗯𝗲�...