Il s'empêchait d'intervenir. Ses mains dépassaient de la rambarde et se crispaient sur le bois de la casa. Alix lui prit la main et la serra. Mais ça ne changeait rien à la scène qui se déroulait plus bas. Mirabel et Abuela s'aboyaient dessus, sans prendre attention à Julieta et Augustín. Alix ne s'occupait pas de la dispute. Elle fixait Camilo avec un œil inquiet.
Soudainement, de grosses fissures parsemèrent casita. La maison grondait, on aurait dit qu'elle geignait de douleur. Sur l'appui de fenêtre, la bougie miraculeuse scilla. L'instant d'après, Alix perdu Camilo des yeux.
― Camilo ! s'écria-t-elle.
Il ne s'en souciait pas. Il courait en esquivant avec une agilité déconcertante les piliers de pierres qui s'effondraient derrière lui. Il se changea en Juancho pour une roulade, en José pour continuer de courir, et sauta en se changeant au dernier moment en un villageois dont Alix ignorait le nom, mais qui était une sacrée perche. Mais au même titre qu'Isabela, il tomba au sol. Son pouvoir était parti.
Qu'est ce qu'il se passait ? Il fixait ses mains avec incompréhension. Plus rien, même pas un doigt ne pouvait se métamorphoser ! Nada...
― Camilo attention !
Il leva les yeux et par réflexe ses bras protégèrent son crâne. Mais rien. Juste un gros "boom". Mais pas un "boom" de pierre, un "boom" de métal. Quand il rouvrit les yeux, il se trouvait à quelques mètres de l'endroit on était initialement. Au dessus de lui, Alix s'affairait à récupérer des plumes, les larmes au yeux, sans trop savoir comment s'y prendre.
― Alix... Tes ailes...
― Pas le temps, Pépito, ça s'écroule !
Les ailes déployées dans son dos, une mains chargées de plumes de toutes les couleurs, et l'autre occupée à tirer Camilo, Alix courut hors de la maison, qui ressemblait maintenant à un champ de bataille.
Au milieu des colonnes de pierres en morceaux, un amas de meubles s'écroula à son tour, libérant une Mirabel avec la bougie, ou plutôt le reste de la bougie, dans le creux de ses paumes. Camilo se releva pour aller voir les dégâts, Alix le suivit en baissant les yeux. Une des ailes pendait plus que l'autre, et il leur manquait des plumes. Beaucoup de plumes. Elle n'avait pas pu tout ramasser. Vu comme ça, elle avait l'air d'un ange déchu. La poussière dans ses cheveux et ses joues rougies par l'effort accentuaient cette impression presque malheureuse. Ses yeux lui piquaient à cause de la poussière ; ou à cause des larmes peut être. Elle ne les sentait pas encore rouler sur ses joues, mais ça y était presque. Avec cette maison s'était écroulé tout un tas de moment qui n'appartenaient qu'à casita, Camilo et elle. Elle voulait pleurer, mais ses yeux étaient secs. Irrités.
― Mirabel !
Mirabel était partie. Elle n'avait laissé derrière elle que l'amas de commodes et de fenêtre encore couvertes de poussières. Camilo parlait à son père à propos d'Antinio, Alix restait à l'écart. Elle avait peur d'être de trop dans l'histoire. Elle serra son corps dans ses propres bras en plissant les lèvres. Quel sensation désagréable, cette sorte de poids dans son cœur...
Mais finalement Camilo revint vers elle. Il lui sourit tristement et lui saisit un doigt. Seulement un, et ça suffit pour que la jeune fille aux allures d'ange déchu le suive. Camilo l'emmenait loin, il semblait qu'il utilisait le prétexte d'aller chercher Mirabel pour prendre ses distances. Ils atteignirent les bois en quelques minutes de marche lourde, ils s'assirent au pied d'un arbre, et le jeune Madrigal posa son menton sur ses genoux, la main toujours accrochée à l'index d'Alix.
― Je suis désolée. murmura-t-elle.
― Pourquoi donc ?
― Je sais pas. Il me semblait que c'était important que le dise.
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𝘓𝘈 𝘔É𝘊𝘈𝘕𝘐𝘘𝘜𝘌 𝘋𝘜 𝘊𝘖𝘌𝘜𝘙 || 𝗖𝗮𝗺𝗶𝗹𝗼 𝗠𝗮𝗱𝗿𝗶𝗴𝗮𝗹
Fanfikce― 𝗘𝗡𝗖𝗔𝗡𝗧𝗢'𝗦 𝗠𝗜𝗥𝗔𝗖𝗟𝗘 ― Alix aime le métal, l'odeur du bois, et l'ambiance de son atelier. Camilo aime s'amuser, l'odeur des épices à Arepas de Tía Julieta, et dormir jusqu'à tard dans la journée. ― 𝗧𝘂 𝘀𝗮𝗶𝘀, 𝗷'𝗮𝗶 𝗽𝗮𝘀 𝗯𝗲�...