𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟲 ▶ 𝗠𝗔𝗤𝗨𝗘𝗧𝗧𝗘

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Le vent soufflait doucement sur Encanto. Il faisait chaud. Très chaud. Trop chaud. Il devait être dans les 15h30 lorsque les Madrigal avaient fini de manger, et maintenant, chaque membre de la fantastique famille Madrigal était élégamment éclatés sur leurs lits respectifs tel des cadavres. Vous avez l'image ? Parfait.

Il était 17h. Dans la casita, aucun bruit ne venait perturber le silence pesant qui régnait dans la maisonée. Seuls quelques ronflements susceptibles de provenir de Félix pouvaient, à la rigueur, effleurer les oreilles sensibles de Dolores. Allongé sur son lit, à l'envers, Camilo Madrigal se faisait sa meilleure sieste. Par ces chaleurs, il était réellement difficile de ne pas s'endormir en voulant faire autre chose que rester dans sa chambre. Alors il dormait, car il n'avait rien d'autre à faire. La douceur des draps l'avait rapidement plongé dans les bras de Morphée, et ça faisait bien 1h qu'il rompichait tranquillement. Alors bien évidemment, que pouvait-il se passer d'inattendu ?

PUTAIN DE MERDE !

Hein ?! Qué pasa ?!

Il se cogna contre l'entête du lit en se recroquevilla sur lui-même en pestant. Dios mios, qui pouvait bien crier comme ça par une si chaude après-midi ? Il eut un instant de la peine pour sa sœur qui avait dû frôler la crise cardiaque, avant de se reprendre et de se relever... et de s'éclater au sol. Il put alors apercevoir nettement la hauteur qui séparait son lit du sol de la chambre, et lâcha un léger petit «gloups». Vêtu de son fidèle pancho jaune, il s'élança dans le long toboggan qui lui servait à descendre de son lit. Ce cris l'avait intrigué ; et dans tous les cas, quelqu'un avait besoin d'aide. Et la famille Madrigal se devait d'aider les villageois.

" Disparates... À quoi bon se ruiner la santé ? Ah oui, Tía Julieta nous sauvera..."

Quand après être descendu du toboggan, il s'élança, l'oeil vif (notez l'ironie) vers sa porte, il se retrouva dans le couloir vide, et reçut de plein fouet toute la chaleur de l'air, il se dit qu'il ne sortirait pas indemne de cette escapade. Le silence régnait dans la casita. Camilo était sans doute le seul réveillé, à son grand regret. Il sortit donc de la casa Madrigal d'un pas lourd.

Le cri venait du fond du village. Tout de suite, il pensa à Alix. Avec son talent, elle aurait pu se couper... Il passa à côté de toutes les maisons pour se rendre à celle que l'on nommait depuis longtemps la Maison Bleue. Cette appellation venait du fait que le vieil homme qui habitait autrefois la bâtisse venait de la côte. C'était un marin venu ici pour sa retraite. Il était mort deux ans auparavant, de vieillesse, et tout Encanto avait fait une grande commémoration pour lui.

Il sourit en repensant qu'il avait fait tomber Antonio dans la rivière ce jour là. Triste histoire.

Quand il arriva près de la maison des Denoix, il fut surpris que toutes les fenêtres de la maison soient totalement fermées. Le seul bruit notable provenait de l'atelier. Il poussa la porte en bois et se trouva en face d'une Alix en salopette qui dansait sur un air de musique anglaise. Ses cheveux blonds tachés de blanc par les copeaux de bois, et un bras couvert d'un gros bandage. Il s'accouda donc à la porte et attendit qu'elle le remarque.

Un objet de grande taille attira cependant son attention. Sur une table, au milieu de clous de toutes les tailles, reposait une sorte de maquette en bois, représentant grossièrement une paire d'ailes. Il s'avança, intrigué.

Il frôla l'infarctus quand une main se posa sur son épaule. Le regard bleu d'Alix le perçait d'un œil grave.

Pas toucher.

Il leva les mains en signe d'innocence. La blonde enleva ses gants et s'essuya le front.

Qu'est ce que tu fais là ?

𝘓𝘈 𝘔É𝘊𝘈𝘕𝘐𝘘𝘜𝘌 𝘋𝘜 𝘊𝘖𝘌𝘜𝘙 || 𝗖𝗮𝗺𝗶𝗹𝗼 𝗠𝗮𝗱𝗿𝗶𝗴𝗮𝗹 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant