Wicked Game [Malec AU]

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Quand on retourne dans le salon, j'ai soudain envie de retourner m'isoler, parce qu'on tombe aussitôt sur Catarina et Alec en train de faire un selfie. À quelques pas d'eux, Izzy est morte de rire. Ma meilleure amie ne tarde pas à clamer la réussite de sa mission et Alec lui envoie les siennes.

— Deux ? s'étonne Catarina. Et tu les as réussi ?

Pour toute réponse, il désigne Jace en train de râler parce que son pantalon – qu'il venait apparemment de remettre –, est mouillé.

— Cat, je t'ai eue ! crie ensuite Izzy.

— Quoi ?

— Je t'ai aidée, non ?

Ma demi-sœur montre son téléphone à Catarina.

— T'es sérieuse ?

— Ta petite sœur est une diablesse, me dit Ragnor.

C'était donc elle, sa victime. Elles se mettent toutes les deux à rire plus que nécessaire – merci l'alcool de Jace. Décidément, cette soirée devient vraiment n'importe quoi.

Et je le pense davantage quand, plus tard, les garçons veulent jouer à « Chubby Bunny ». Alec sort des paquets de marshmallow. Je ne sais même pas comment ils arrivent à tous nous convaincre de participer. Enfin si, encore une fois, l'alcool qu'on a bu aide certainement.

Aux alentours de trois heures du matin, presque tout le monde est couché. Les filles dans la chambre d'Izzy. Simon et Ragnor dans la mienne. Jace et Alec reviennent dans le salon alors que je suis en train de ranger le bazar. Les paquets de gâteaux, les miettes et les éclaboussures me crient que je n'ai pas envie de me réveiller dans ce dépotoir demain matin.

Les deux autres ramènent la vaisselle quand je suis dans la cuisine, je décide donc de remplir le lave-vaisselle.

— T'es pas obligé de le faire.

Je me redresse, un peu surpris que mon demi-frère vienne m'adresser la parole. Je le fixe une seconde, sans répondre, puis continue. Il grogne.

— T'as entendu ce que je t'ai dit ?

Je l'ignore encore. Je n'ai pas envie de lui parler. Je m'apprête à attraper un autre verre mais il pose sa main sur la mienne pour m'en empêcher.

— C'est à moi de m'occuper de la vaisselle, demain, alors laisse.

— Lâche-moi.

Sa main se resserre sur la mienne et je lâche un « aïe » très clair pour lui faire savoir qu'il me fait mal. Mais il ne cesse pas.

— Mais c'est quoi ton problème ? m'écrié-je finalement. Laisse-moi juste ranger cette putain de vaisselle si j'en ai envie ! Ça t'emmerde à ce point-là que je fasse quelque chose qui te rende service ? T'inquiète pas, je te demande pas de me remercier !

Je tire brusquement sur mon bras et le verre tombe par terre, se brisant au dernier rebond. Je vrille Alec d'un regard noir alors que je prends le balai et je me jure intérieurement que s'il essaie de me le prendre des mains, je le frappe avec ! Je ramasse les morceaux pour les jeter et il se contente de s'appuyer au comptoir. Je l'entends soupirer.

— Je déteste Jonathan, lui dis-je en rangeant le balai. Et il me déteste aussi, même si j'ai jamais compris pourquoi. C'est une brute, il est manipulateur et intolérant au dernier stade. Il est tout ce que j'abhorre. Et t'es pareil.

— Je n'ai rien à voir avec Jonathan ! proteste-t-il.

— Ah vraiment ? Tu m'as pas étranglé, l'autre jour ?

— C'était pas...

— Tu voulais pas, c'est ça ?

Mon ton plein de mépris lui fait relever la tête et il s'approche pour me plaquer contre le réfrigérateur derrière moi. La sensation de froid de la porte me fait frissonner. J'essaie de me convaincre que ce n'est pas la proximité de nos corps à demi nus.